Exsercratio

Chapitre 13 Annonce

Le reste de la nuit se passa sans encombre et le groupe de trois repartit au lever du jour. Ils continuèrent à avancer en s'éloignant du lac. L'eau commençait à être un problème, ainsi que la nourriture et ils allaient vite devoir trouver un moyen de palier à ceci. Sophie semblait aller un peu mieux, même si elle marchait un peu à l'arrière et ne parlait pas beaucoup. Hector, même s'il était trop loin pour entendre, avait bien vu la scène romantique qui avait eu lieu dans la nuit. Il n'avait rien dit, mais il ne cessait pas de regarder l'un et l'autre en se demandant pourquoi ils faisaient comme si de rien était. Si ils continuaient comme ça, il devrait régler le problème lui même, et il préférait qu'ils s'en occupent eux-même.

La forêt autour d'eux semblait infini. Depuis qu'ils avaient quitté la plage, c'était le seul environnement qu'ils avaient traversé. Le soleil arrivait près de son zénith et la température commençait à devenir très élevée. Contrairement au jour précédant, le ciel était presque vide de tout nuage et la visibilité au sol était très bonne. Ils s'arrêtèrent pour boire et manger. Ils devaient rester en meilleure forme possible et même si cela signifiait finir toutes leurs provisions, qui étaient maigres de toutes façon. Une voix tonitruante résonna dans toute le forêt. LA voix.

« Tout le monde a commencé à prendre ses marques à ce que je vois. Très bien. Cependant vous avez tous besoin de quelque chose, n'est-ce pas ? Armes, nourriture, eau... Et bien je peux vous aider. Trouvez un panneau d'affichage. Une direction sera indiqué. Il vous suffira alors de la suivre et vous tomberez sur une valise qui contiendra de nombreuses choses qui pourront être utile à votre survie. Trouvez les vites, car il n'y en aura pas pour tout le monde ! »

Hector regardait en l'air mais si il y avait des hauts parleurs, ils étaient très discrets. Puis il tourna sur lui même avant de s'asseoir en soupirant. Aucun panneau se trouvait dans son champ de vision.

« Tu fais quoi Hector ! Hurla presque Thomas. Il faut trouver un panneau, lève toi !

- Et tu vas faire comment, tu vas courir au hasard dans la forêt en espérant tomber dessus par chance ? On n'en a pas vu un seul depuis le lac. Ils doivent être à des endroits précis et très loin d'ici. Autant ne pas utiliser nos forces pour rien.

- Mais on doit quand même essayer. De toute façon, on n'a pas le choix. Nous n'avons plus d'eau ni de nourriture. Maintenant lève toi, on y va. »

Hector se redressa en prenant son temps et pris sa valise.

« Si dans la caisse il pouvait aussi y avoir des sacs, ce serait plus confortable que des valises, grommela-t-il. »

Il commencèrent à marcher d'un pas rapide, mais Thomas s'arrêta d'un coup.

« Sérieux, tu me cries dessus parce que j'avance pas ? Dit Hector sur un ton mi-frustré mi-amusé.

- Chut, cachez vous, des gens. »

Hector tandis l'oreille et entendit des voix, qui se rapprochaient très vite. Il entendit une voix française de femme.

« Par là, on ne doit plus être loin.

- Attention, répondit une voix d'homme, il pourrait y avoir des gens ! Et voilà, dit il alors qu'il s'arrêtait, devant le canon du pistolet que tenait Thomas, qu'est-ce que je disais. »

Hector jeta un coup d'œil derrière les deux nouveaux arrivants, mais ils étaient seuls. Il le fit comprendre à Thomas qui hocha la tête.

« Bien, je crois qu'on est en position de force, lança-t-il. Vous êtes qui et qu'est-ce que vous venez faire par là, même si j'ai ma petite idée.

- Eric Volé, répondit l'homme, et ma femme Lisa. On suit une flèche pour trouver une caisse de provision. Me fais pas ce regard là Lisa, ils le savaient, ça sert à rien de mentir.

- Exactement, affirma Thomas, sachant que je sais reconnaître les gens qui mentent.

- Ha! Tu vois Lisa, ce jeune homme aurait deviné quoi qu'il en soit. »

Hector commençait à se dire que ce couple n'était pas très dangereux, mais il ne voulait pas les exécuter sommairement. Pourtant il savait qu'il fallait le faire, il n'y avait qu'une valise. Thomas semblait être arrivé à la même conclusion car il visa Eric et prit une grande inspiration. Soudainement Lisa passa sa main sous son tee-shirt et dégaina un pistolet qu'elle pointa en direction de Thomas. Elle avait été si rapide que Hector l'avait à peine vu bouger.

« Non, vous ne ferez rien à Eric, ni à moi d'ailleurs, dit-elle froidement. Je n'ai pas envie que l'on commence à se battre parce que je ne suis pas sur que mon mari et moi en sortons indemne. Nous avons besoin de ce qu'il pourrait y avoir dans la valise, mais il y aura sûrement du monde là-bas. J'imagine que vous voulez aussi ce qu'il y a là bas, et à cinq, il y a plus de chance d'avoir celle ci. On partagera et on partira chacun de notre côté. Et puis si il y a du monde ce sera le moment de gagner des jours de survie. »

Thomas regarda Lisa, hésita, puis baissa son arme et la rengaina à sa ceinture. Voyant son geste, Lisa en fit de même.

« Merci chérie, je savais que je pouvais compter sur toi, dit Eric.

- Ça va, répondit-elle sur un ton suave et amoureux, qui changeait diamétralement de celui qu'elle avait utilisé sur Thomas, tu me sauves, je te sauves, c'est normal. On n'a pas vécu tout ce qu'on a vécu pour se laisser tuer par trois jeunes.

- Oui ben les trois jeunes, ils vous demandent quand est-ce qu'on peut y aller, les railla Thomas. »

Lisa leva les yeux aux ciel et partit en trottinant. Elle prévint les autres de faire attention aux bruits alentour et Thomas ne manqua pas de faire remarquer ironiquement que c'était exactement ce qu'avait fait Eric et elle quand ils s'étaient rapprochés d'eux. Même s'ils s'étaient menacé de mort à peine quelques minutes plus tôt, Thomas et Lisa semblaient déjà s'apprécier. Ils coururent ainsi pendant un quart d'heure avant de s'arrêter. La forêt s'arrêtait là et une pente descendait jusqu'à une clairière. Au milieu de ce vaste fossé, une valise, blanche. Autour d'elle cinq personnes étaient en train de se battre. Lisa se tourna vers ses alliés provisoires et dit :

« Bien, vous êtes prêts ? Les choses sérieuses vont commencer. » Elle se retourna et dévala la pente.