Hector, un peu en retrait, regardait Thomas foncer vers l'agresseur de Sophie. Il entendit alors un bruit sur sa droite. Il s'enfonça discrètement dans les fourrés derrière lui. Un homme fort les épaules carrés surgit devant lui. Il ne l'avait pas vu et regardait en direction de la clairière. Hector avait le regard rivé sur l'épée que tenait l'homme. Celui-ci grommela : « Faut que j'aille l'aider. »
Il comprit qu'il fallait agir vite avant que Thomas ne se fasse attaquer par derrière. Il prit une grosse pierre et alors que l'homme commençait à s'élancer vers la clairière, Hector se leva et d'un coup bien placé frappa la tête de l'homme. L'effet fut instantané. Celui-ci s'écroula et du sang commença à s'écouler de son crane ouvert. Mais il était encore conscient et dans le regard de l'homme, Hector vit un mélange de surprise et de rage. L'homme commençait déjà à se relever. Hector se jeta sur l'épée qui était tombé au sol et la mit instinctivement devant lui. Il entendit un hoquet de douleur et, quand il tourna la tête, il se retrouva nez à nez avec l'homme, du sang coulant de sa bouche, l'épée plantée dans son ventre.
Hector se réveilla en sursaut. Il venait de revivre la scène de la clairière et il avait peur que cela devienne quotidien. Il se calma et essaya d'arrêter les tremblements qui le parcourait. Sophie qui était de garde lui demanda si ça allait.
« Ça va, je viens de faire un cauchemar, et après un moment d'hésitation il ajouta, toi aussi tu rêves de l'homme que tu as tué ?
- Oui, c'est pour ça que j'ai demandé le second tour de garde, au cas où je me réveillais et que je n'arrivais pas à me rendormir. Ce qui est arrivé d'ailleurs. »
Hector jeta un regard vers Thomas, qui semblait dormir paisiblement.
« Thomas n'as l'air d'avoir aucun problème avec la situation, lui. Il n'a pas chang d'attitude après avoir tué la personne.
- C'est sûrement grâce à son métier, il avait déjà vu ce genre de scène et j'imagine qu'il s'était bien préparé à devoir tuer, il se doutait de ce que ça ferait.
- Mouais peut-être, je ne sais pas si j'arriverais à tuer quelqu'un d'autre. Maintenant que je sais ce que ça fait, je ne veux pas le refaire.
- Tu crois que c'est pourquoi que je me suis proposée pour faire diversion ? Dit-elle d'un ton ironique. C'était justement pour être sûr de ne pas devoir tuer une autre personne, un seul est déjà bien suffisant pour ma conscience. Et pourtant... je sais qu'il va falloir recommencer, huit fois, pour sortir de cette île vivant. Parce que je ne vois pas d'autres solutions pour le moment.
- Arrêtons nous là pour les mauvaises nouvelles, veux tu ? Dis moi, ajouta-t-il d'un ton rieur, ça s'est passé comment ton changement de tour de garde avec Thomas ? »
Sophie vira au rouge, et même dans la pénombre, Hector s'en aperçut.
« Avec Thomas ? Très bien, pourquoi ? Il ne s'est rien passé de particulier.
- Ça va, j'ai bien vu votre petit manège hier. Si tu me dis qu'il ne s'est vraiment rien passé je vais tout de suite réveiller Thomas et m'expliquer avec lui. Donc ?
- Oui bon bravo, tu as deviné, tu veux une médaille ? Répondit-elle, agacée. On a discuté et on s'est rendu compte qu'on s'aimaient, continua-t-elle en prenant un ton amoureux, et puis là... ça ne te concerne pas ! Cria-t-elle presque en devenant plus rouge encore, si c'était possible.
- J'ai compris, tu peux aller te coucher, je vais prendre mon tour de garde. »
Il lui souhaita une bonne fin de nuit et s'installa sur les grandes racines de l'arbre qu'elle venait de quitter.
* * *
Les trois compagnons marchèrent toute la journée suivante sans rencontrer personne. Maintenant que le problème entre Thomas et Sophie était réglé, cette dernière ne le quittait pas d'un pouce. Ils semblaient tellement heureux et Sophie avait perdue sa morosité de la veille. Cela ne dérangeait pas plus que ça Hector, vu qu'il ne voulait pas trop parler et s'était mis légèrement en retrait des deux autres. Ils croisèrent un nouveau panneau de score. Le numéro 66, toujours premier, était maintenant à neuf morts. Au bout de deux jours, il avait atteint l'objectif. Plusieurs numéros le suivait à trois ou quatre points. Désormais presque tous les survivants avaient au moins tué une personne. Ils ne s'y attardèrent pas et reprirent rapidement leur route. En début d'après midi ils arrivèrent enfin à l'orée de la forêt. Ce qu'ils virent les surprit fortement. Des ruines d'un ancien bâtiment, en forme de U s'élevait devant eux. Il semblait être abandonné depuis des dizaines d'années mais la construction était encore solide. Ils étaient apparus du côté droit du bâtiment et ils pouvaient voir que l'arrière du bâtiment débouchait sur une falaise, où l'océan s'étendait à perte de vue. Le bâtiment semblait vide de toute vie, et pour cause, les trois amis ayant marchés dans cette direction depuis le début du jeu sans jamais vraiment bifurquer. Ils devaient être les premiers à atteindre ce lieu. Thomas s'avança de quelques pas avant de lancer à ses compagnons :
« Bien, faisons de ce lieu une base imprenable. »
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Exsercratio
Misterio / SuspensoLe vol A 320 en direction du Pérou promettait d'être tranquille, mais c'était avant qu'il se fasse détourner et que tout les passagers de l'avion dussent participer à un jeu mortel. Hector, en voyage pour voir ses parents, se retrouve alors à devoir...