Chapitre 74 - Mia

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(En média, The One That Got Away de Katy Perry)

J'avais prévu de t'écrire un roman,
ce soir.
Mais, je me suis mise à pleurer
et tout ce qui pouvait sortir de mon cœur
c'est "tu me manques".

Mais, je me suis mise à pleureret tout ce qui pouvait sortir de mon cœurc'est "tu me manques"

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Mathis m'a donné rendez-vous dans un café. Je ne sais pas trop quoi penser de ce rencart. Dans son message, il m'annonce qu'il souhaite me parler de quelque chose d'important. Je ne sais pas à quoi m'attendre car c'est la première fois qu'il semblait si préoccupé. A un moment, j'ai même pensé qu'il était au courant pour ma tromperie avec Ethan mais j'ai vite compris que ce n'était pas le cas. 

La ponctuation et les mots qu'il avait utilisés me conforte à l'idée qu'il désire juste parler un peu. Après mûre réflexion, je compte bien profiter de la perche qu'il me tend pour tout lui avouer. La mascarade a trop duré et je veux pouvoir revenir à zéro. Plus de mensonge, plus de secret ni de trahison. Plus jamais je ne me lancerais dans des folies pareilles. Aujourd'hui, j'en ai payé le prix cher, plus jamais je ne jouerai avec le feu.  

Il est vers seize heures quand j'enfile mon long manteau noir et que je quitte la salle de cours. Je viens d'assister à deux heures de supplice avec un prof qui n'a cessé de faire des remarques déplacées pour faire rire l'assemblée. Bien sûr, ça n'a amusé personne, mais il ne s'en est pas rendu compte tellement il était à fond.

Je soupire en sentant l'air frais fouetter mes joues. Je me presse pour rejoindre la bouche de métro située à quelques centaines de mètres de là. Ce con de prof nous a fait sortir un peu en retard, Mathis doit déjà être en train de m'attendre. Je n'ai pas envie de le faire plus patienter alors j'accélère mon rythme en badgeant ma carte Pastel sur la borne. Les deux vitres en verres s'ouvrent et me laissent passer. 

Evidemment, la poisse doit être avec moi, je loupe le métro de quelques secondes et patiente deux minutes le prochain. Je relis le dernier message de Sarah qui me donne beaucoup de courage pour mon rendez-vous avec Mathis. Ce qui est sûr, c'est qu'il sera loin de s'attendre à de telles révélations dans quelques minutes. 

Encore une fois, l'absence d'Ethan se fait ressentir. J'aurais aimé qu'il soit à mes côtés, ou du moins qu'il sache ce que je m'apprête à faire. La phrase qu'il avait prononcée avec tant de dédain et de dégout résonne à nouveau dans ma tête. "Tu portes un masque tous les jours. Je me demande même comment tu fais pour te regarder dans un miroir et le regarder dans les yeux tout en faisant comme si rien n'était" avait-il osé me cracher à la figure ce jour-là. Ici, niveau méchanceté, il m'avait épaté. 

Au moins, je suis sur le point de tout assumer. Depuis qu'il n'est plus là, je me fiche de savoir si ce que j'ai fait est bien ou mal. Je veux juste dire la vérité à tout le monde, qu'on en finisse avec ce cauchemar. Je ne fais pas ça pour Ethan, mais pour moi-même. 

Il avait raison, ce jour-là. Et c'est bien pour ça que j'avais été d'autant plus touchée. Je n'arrivais pas à me regarder dans un miroir sans me détester et haïr mes propres actes. Mais le fait qu'il me le dise, à voix haute, devant mes amis, ça avait été de trop. Je n'avais besoin de personne pour m'enfoncer plus bas que terre, je faisais déjà très bien le travail toute seule. Ethan était la dernière personne dont j'avais envie d'entendre ces mots sortir de sa bouche. Inutile de poser encore une fois des mots sur mes émotions, ceux sont toujours les mêmes. 

I love the way you love meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant