Chapitre 1: Destination Poudlard

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« Attention, voie 9 ¾, le train à destination de Poudlard va partir. Prenez garde à la fermeture des portes automatiques. »

Il y eut une petite secousse, le Poudlard express quittait doucement le quai de la voie 9 ¾. L'agitation des passagers à l'intérieur des wagons s'amplifia : l'été avait été long pour la plupart de ces étudiants apprentis sorciers. Ils avaient tous grande hâte de retourner dans leur véritable univers, la célèbre école de magie, et déjà les retrouvailles actuelles avec leurs amis provoquaient chez chacun une joie non dissimulée. Les plus démonstratifs tombaient dans les bras les uns des autres et se laissaient aller à des exaltations euphoriques tandis que les plus orgueilleux tentaient tant bien que mal de ne rien laisser voir de leurs sentiments semblables.

Hermione avait retrouvé, comme chaque année, ses amis Harry, Ron et sa sœur Ginny et s'était bien sûr installée dans leur compartiment. Les conversations avaient aussitôt fusées de toutes parts, mêlant souvenirs de vacances et impatiences ou appréhensions sur l'année à venir.

« McGonagall m'a nommé capitaine de l'équipe de Gryffondor au Quidditch » annonça fièrement Harry.

- C'est génial, s'exclama Ron, au moins si un jour, je veux louper l'entraînement...

- Comment ça ?

- Ben oui...si je suis un peu fatigué ou...tu me donneras une dispense.

-Ne rêve pas Ron, les vacances sont finies, on a une coupe à gagner » riposta fermement Hermione, sans laisser le temps à Harry de répondre lui-même au rouquin.

- Eh, c'est à Harry que je parle !

- Vous commencez déjà tous les deux, soupira Ginny.

- C'est elle ! Protesta Ron, madame se mêle de ce qui ne la regarde pas...Pour changer de d'habitude, ajouta t-il d'un air sarcastique.

- De toute façon, je suis sûr que Harry est d'accord...Pas vrai Harry ?

Harry sourit en voyant la mine résignée d'Hermione et l'expression suppliante de son ami.

« Désolé Ron mais...

- Quoi, en plus tu lui donnes raison ? Non mais Harry, je sais que t'es galant, mais ne l'approuve pas simplement parce que c'est une fille et que t'as peur de l'outrager, tu sais, elle s'en remettra...

- Pardon, Ron, s'écria la jeune fille en question, en lui lançant un regard noir, mais en l'occurrence, ici s'il y'a une fille c'est toi...Quand on voit que tu fais du chantage à ton capitaine pour qu'il te donne des jours de congé en quidditch, franchement on peut se poser des questions sur tes capacités physiques !

Ron Weasley rougit sous l'insulte et bafouilla une réponse incompréhensible avant de s'enfoncer dans son siégé avec une moue boudeuse. Harry et Ginny, main dans la main, se regardèrent en souriant avec cette même réflexion en tête : « Ces deux là, ils ne changeront jamais... ». Ginny se perdit alors dans les yeux verts d'Harry quand elle se rapella soudain :

« Eh mais Hermione, tu ne m'avais pas dit que Dumbledore t'avait nommée préfète en chef ?

Les deux garçons se tournèrent vers elle, attendant une réponse.

« Ah oui, dit -elle enfin après un silence.

-Mais tu ne devrais pas être dans un compartiment spécial, alors ?

- Ça serait bien, on aurait un peu la paix, ronchonna le rouquin.

- Si, je devrais, répondit-elle, en ignorant royalement la remarque de Ron, mais je n'ai pas très envie de me retrouver en tête à tête pendant tout le trajet avec un inconnu...

- Dis plutôt que tu ne peux pas te passer de notre compagnie, lança Ron d'une voix malicieuse.

- Si c'est de la tienne dont tu parles, je m'en passerai bien. »

Les deux amoureux pouffèrent à cette réplique piquante, alors que Ron redevenait à nouveau rouge pivoine. Il s'apprêtait à lui rétorquer quelque chose de bien cinglant quand la porte du compartiment s'ouvrit sur McGonagall.

« Bonjour jeunes gens, dit-elle, je suis désolée d'interrompre votre petite discussion mais j'ai besoin de Miss Granger.

La concernée grimaça et se leva à regret.

« Je pensais que vous connaissiez la règle pour les préfets, Miss Granger...Vous avez une cabine réservée avec votre homologue, et vous devez l'occuper pendant le voyage. Vous vous passerez donc cette fois de la compagnie de vos amis, vous aurez bien le temps de les voir plus tard.

-Mon homologue masculin aussi, pensa Hermione d'un air renfrogné. »

De mauvaise foi mais la tête haute, elle suivit son professeur principal à travers le train, lançant toutefois auparavant un dernier regard désolé à Harry et Ginny. Le compartiment des préfets était évidemment à l'autre bout du leur... Hermione traînait sa valise en maugréant contre cette stupide règle et râlant encore dans le même temps contre Ron et son comportement d'imbécile flemmard. McGonagall ralentit enfin sa marche pour s'arrêter devant une cabine, et l'ouvrir :

« Voici Miss Granger, le compartiment des préfets et...votre homologue masculin avec qui vous partagerez cette année vos appartements particuliers. »

Elle s'éclipsa aussitôt, laissant une Hermione horrifiée, qui ne cessait de répéter inlassablement à voix basse :

« C'est pas possible..., sapristi, c'est pas possible... »

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