Chapitre 3: premier jour, première nuit

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Les élèves, leurs bagages posés dans un couloir, s'étaient aussitôt empressés vers la grande salle, où se tenait le banquet de début d'année, les nouveaux venus suivant timidement les anciens. Hermione avait rejoint avec soulagement ses amis à la table des Gryffondors, où Fred et Georges faisaient déjà des siennes auprès des premières années insouciants et encore tout souriants. McGonagall se leva soudain, et demandant le silence dans la salle, entama le discours de bienvenue, encore prononcé par Dumbledore l'année précédente. Harry comme beaucoup d'autres ne purent s'empêcher de ressentir un pincement au cœur à son souvenir. Dans le même temps les Serpentards s'agitaient, protestant contre la nomination de la nouvelle directrice officielle. Ils criaient déjà à l'injustice, en affirmant que celle-ci jouerait en faveur des Gryffondors, qui seraient sans aucun doute privilégiés par rapport aux autres, McGonagall restant également la directrice de leur maison. Toutefois l'assemblée se fit suffisamment calme pour entendre les quelques mots d'accueil du professeur de métamorphoses. Rien de bien différent des autres années, mis à part ce changement d'orateur auquel on essayait de s'habituer difficilement. Elle conclut son discours par l'invitation tant attendue à débuter le banquet et par là aussi, la première soirée festive de l'année. Les conversations reprirent de bon train dans la bonne humeur générale. A peine McGonagall avait elle clamé l'ouverture du banquet que Ginny se tournait vers Hermione, impatiente :

« Alors Hermione, ton homologue masculin…sexy ? »

Ce qui lui valut un regard noir de la part d'Harry juste à côté, avide également de savoir qui était l'autre préfet et une expression dépitée de son amie, les joues ayant légèrement rosies.

« J'ai tiré le gros lot…Franchement on ne pouvait pas faire mieux pour m'emmerder…

-Tu le connais alors ?

-Oh que oui…

- Mais alors dis nous, allez ! S'écria Ron, qui avait accepté de se détourner quelques minutes de son appétissante cuisse de poulet pour prêter attention à la nouvelle.

- C'est Malefoy, lâcha Hermione, tête baissée sur son assiette.

- Oh merde, commenta simplement Harry. Et ça résumait bien la pensée de tout le groupe à ce moment là. Luna, Neville, Ron, Ginny la regardaient d'un air désolé, se mordant les lèvres pour ne pas jurer.

A quelques mètres de là, d'autres personnes la scrutaient également, mais avec eux, un air de mépris. Hermione sentit leurs regards dans son dos comme une brûlure et devina sur le champ de qui, il s'agissait. Malefoy venait d'annoncer à ses acolytes et sa groupie fétiche le nom de son homologue féminin. Les deux tables se menaçaient à présent de loin, des flammes de venin dansant dans leurs yeux.

La soirée touchait à sa fin, et les deux préfets menèrent les élèves à leurs dortoirs respectifs. Puis la tâche effectuée, des elfes les conduisirent à leurs appartements, gardés par le portrait de Nicolas Flamel qui s'ouvrait sur le mot « Gringotts ».

Fatigués par la soirée, ils n'échangèrent pas une seule insulte ou pique sur le trajet. Malefoy fit même un pas sur le côté pour laisser Hermione rentrer en première, qui le remercia en étouffant un bâillement.

« A droite se situe votre Chambre Miss Granger, à gauche la vôtre Mr Malefoy…La salle de bain est en commun ainsi que ce petit salon dans lequel nous nous trouvons. Ah et puis…Je vous rappelle que vous avez à votre disposition une salle de bain plus luxueuse dans l'établissement : la salle de bain des préfets. Nous sommes de plus vos humbles serviteurs, si vous avez besoin de quoique ce soit. »

Et sur cette brève présentation, l'elfe transplana.

Hermione, à moitié endormie se dirigea lentement vers sa chambre.

« Eh Granger, l'interpella soudain Malefoy, tu distingues plus ta gauche de ta droite ?

- Hein ? Sursauta brusquement la lionne.

-T'es en train d'aller vers ma chambre…Je sais que tu rêves de dormir dans mon lit mais quand même le premier soir, tu pourrais montrer un peu plus de réserve, je ne donne pas mes faveurs à n'importe qui comme ça... » Enchaîna Malefoy avec son éternel petit sourire en coin et une jubilation non feinte dans la voix.

Hermione grogna mais tourna les talons dans la direction opposée, sans rien dire. Parvenue dans sa chambre plutôt vaste aux couleurs de sa maison, elle se dévêtit à la hâte et s'enfonça sous ses draps.

La nuit fut hélas courte et de mauvaise qualité car elle fut réveillée au beau milieu de la nuit par un cri effrayant, provenant de la chambre de son homologue.

"C'est pas possible...pesta la Gryffondor, première nuit et il m'emmerde déjà à me réveiller...J'espère pour lui qu'il a une bonne raison."

Elle enfila rapidement un court peigneoir, et armée de sa baguette, s'aventura dans la chambre de Malefoy. Elle le vit aussitôt, assis sur son lit, tremblant et haletant comme s'il avait vu le diable.

"Malefoy , ça va ? Je t'ai entendu crier.

- Qui t'a permis de rentrer dans ma chambre, Granger ? lui lança t-il avec son amabilité habituelle.

- Et toi qui t'a permis de me réveille du mat' pour ensuite me rabrouer quand je viens te demander ce qui se passe ?

- Ma vie ne te regarde pas à ce que je sache. Maintenant va t-en, t'as rien à faire ici.

- Non mais...s'indigna la lionne, t'es obligé de m'envoyer chier quand pour une fois j'essaie d'être gentille ?

Il la dévisagea, surpris, cligna des yeux et remarqua qu'elle avait sa baguette en main. Il eut un rictus.

"Ah je vois, tu t'inquiétais pour moi et donc tu courrais à mon secours, c'est ça ? Quel courage ! Mais ne t'attends pas à ce que je te remercie, c'est pas de ma faute si t'es parano !"

Ses joues s'empourprèrent et elle fut bien contente que le noir le dissimula. Elle se sentait à présent complétement idiote. Pourquoi s'était-elle fait du soucis pour ce type ? Pourquoi s'était-elle précipitée pour le défendre, lui qui l'avait toujours attaquée ? Involontairement, elle avait fourni à son pire ennemi de la matière pour la charier. Super, vraiment formidable, Hermione. Cherchant une issue de secours, elle déclara alors fermement:

"Je ne partirai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas soit dit merci, pour m'être levé POUR toi, soit pardon pour m'être réveillée A CAUSE de toi !

- Donc tu ne tiens pas trop à la fin de ta nuit, je crois. Tant pis pour toi, moi je dors."

Et sur ce, il se rallongea et se retourna.

"Ah et puis...n'essaie pas de me violer pendant la nuit, rajouta t-il narquoisement.

Hermione, bouillonant de rage, ravala avec peine les quelques milliers de jurons bloqués dans sa gorge et partit en claquant la porte. Elle le détestait, pire le haïssait. Ce mec était un calvaire, ça faisait 7 ans qu'elle le savait, mais là, elle avait pleinement l'occasion de le vérifier en direct.

" Non mais franchement pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Pourquoi toi ? BORDEL!"

Pourquoi toi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant