Chapitre 4: cauchemars et disputes

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Malefoy se réveilla pour la énième fois en sursaut. Cela faisait plusieurs semaines qu'il était rentré à Poudlard et ses cauchemars qui le poursuivaient depuis la mort de Dumbledore continuaient de le hanter. Il sortait de ces images obsédantes en sueur et presque en larmes. Toujours cette maudite voix, répétant les mêmes paroles :

« Je peux t'aider Drago […] rejoins le bon camp, Drago et nous te cacherons mieux que tu ne saurais l'imaginer […] Passe du bon côté, drago…Tu n'es pas un tueur. TU N'ES PAS UN TUEUR. TU N'ES PAS UN TUEUR ! »

Il reprit son souffle tant bien que mal, la voix résonnant encore dans sa tête comme un écho et jeta un regard furtif au réveil.6h15. Au moins il aurait le temps de se préparer…Il se leva péniblement et descendit à la salle de bain, une serviette sur l'épaule. Mais à peine entré dans le salon commun qu'il tomba nez à nez avec sa merdeuse de colocataire.

« Putain t'es tombé du lit Granger ou quoi ?

-Et toi ? Esquiva t-elle froidement.

-Mes affaires ne te regardent pas Sang de Bourbe.

-Ni les miennes, je crois…Sinon, toujours à poil à ce que je vois ?

-Tu n'es pas plus habillée on dirait, rétorqua t-il en jetant un coup d'œil sur sa nuisette en soie noire.

Hermione rougit légèrement avant de se diriger vers la salle d'eau en haussant les épaules :

« Ma tenue est parfaitement décente contrairement à la tienne.

-Éh, je peux savoir ce que tu fais Granger ? Lui lança t-il en la voyant tourner la poignée de la salle de bain.

- Ben tu vois, je vais me laver.

- Pas question, je m'apprétais à y aller !

Sur ce, il arriva au galop et la bouscula pour rentrer. Hermiona soupira :

« Mais où est passé ton sens de la galanterie Malefoy ?

-Et toi, ton sens de la politesse ? J'étais là avant toi. »

Hermione poussa un oh d'indignation et le poussa à son tour, pour le faire sortir. Mais d'un geste vif, il s'empara de ses mains et la maîtrisa en moins de deux. La Gryffondor jurait entre ses dents, cherchant à s'échapper de l'emprise solide de son homologue mais en vain. Il la tenait fermement et la fit reculer jusqu'à ce qu'elle sente le mur froid situé juste à côté de la sortie. Il s'approcha davantage si bien qu'elle sentait son souffle sur son visage. Son cœur se mit à battre plus fort et elle était incapable de définir si c'était de la peur ou autre chose…

« Te voilà bien docile Granger. Tant mieux, tu es quand même devenue raisonnable. C'est inutile de lutter contre moi, tu le sais bien.

-Je… » Voulut –elle riposter.

- Tu quoi ? L'interrompit-il avec violence en se rapprochant dangereusement d'elle.

Haletant, elle fixait ses lèvres à quelques centimètres des siennes, se surprenant à penser qu'elles devaient être agréables à effleurer. Malefoy s'en aperçut et son sourire triomphant s'agrandit :

« Tu veux venir te laver avec moi, Granger ?

-Dans tes rêves, Malefoy.

-J'avais plutôt cru comprendre que c'était dans les tiens…

- Éh bien tu croyais mal ! Asséna t-elle, maintenant lâche moi ! »

Les yeux encore malicieux, il obtempéra pourtant avant de lui claquer la porte au nez. Hermione, secouée d'un frisson étrange et les jambes tremblantes, se vautra dans le canapé, tentant de retrouver une respiration normale.

Quelques minutes plus tard, il sortait de la salle de bain, les cheveux mouillés, le torse encore humide et pas plus habillé que précédemment.

« Tu peux y aller Sang de Bourbe, j'ai fini.

- Malefoy ! S'énerva t-elle, je t'ai déjà dit mille fois de pas m'appeler comme ça !

- Ouai et apparemment t'as toujours pas compris que ça servait à rien…Je suis pas sous tes ordres, SANG DE BOURBE.

- Oh mais je sais bien…Tu es sous ceux de Voldemort, c'est vrai que faire autant de victimes mérite un aussi grand respect et une aussi grande dévotion.

- Tu ne sais rien sur les Mangemorts.

- Vraiment ? Donc non seulement, tu me considères comme indigne d'être ici mais en plus tu me prends pour une idiote ? Les Mangemorts sont les esclaves de Voldemort, tout le monde le sait, même les misérables Sang de Bourbe comme moi ! Le maître ordonne, vous obéissez sans rechigner, peu importe les risques que vous prenez au péril de votre vie, il s'en fout complètement, votre existence lui appartient, alors il peut bien en faire ce qu'il en veut !

- Tu dérailles, Granger !

- C'est toi qui es aveugle, Malefoy !

- JE NE SUIS PAS LE SERVITEUR DE VOLDEMORT ! JE NE SUIS LE SERVITEUR DE PERSONNNE ! COMPRIS ? Hurla t-il en l'empoignant brusquement à la gorge.

- Alors change de voie Malefoy » gémit-elle avec difficulté.

Il desserra sa poigne, hésitant.

« Celle sur laquelle tu t'es engagé ne colle pas avec tes ambitions et ton tempérament, poursuivit-elle en toussotant.

Il la relâcha enfin sans rien dire.

Hermione l'observa avec curiosité. Dans ses yeux, elle ne voyait plus ni dureté ni méchanceté. Simplement un mélange de crainte et d'un sentiment, dont elle n'arrivait pas à mettre de nom dessus. Elle partit se doucher, l'esprit ailleurs. Son ennemi de toujours avait peut être finalement quelque chose de bon en lui. Un semblant de conscience.

Malefoy, quant à lui, tomba dans le canapé lourdement aussitôt qu'elle eut fermé la porte. Son regard errait dans le vague tandis que mille pensées l'assaillaient.

« Change de voie Malefoy ».

Ce n'était pas un ordre, mais une prière.

« Rejoins le bon camp, Drago […] Passe du bon côté».

Un espoir,une urgence.

« Celle sur laquelle tu t'es engagée ne colle pas avec tes ambitions et ton tempérament. »

Elle l'affirmait comme une certitude.

« Tu n'es pas un tueur. ».

Dumbledore, aussi. Ils croyaient en lui.

Elle avait visé juste.

Elle avait réussi à l'ébranler. Dumbledore avait semé en lui le doute, elle achevait son travail. Toutes ses convictions s'écroulaient dans les yeux de cette misérable fille qu'il avait toujours détestée, dans sa colère brusque, qui avait jailli d'un trait dans la pièce. Sa colère, dans laquelle il avait entendu le frappant écho de la vérité.

Pourquoi toi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant