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PDV Nora

Ce salop vient de me larguer.
Par téléphone.

3 ans passés avec un garçon, que je rêvais et aimais depuis toujours.

J'étais devenue pom-pom girl dans son équipe de basket seulement pour qu'il me remarque et j'avais réussi mon coup.

Joshua était mon petit-ami, et j'en étais fière. Tout le monde était étonné que notre couple dure si longtemps car il était plutôt du genre à enchaîner les nanas chaque week-end.

Quant à moi, je travaillais chaque jour, sans relâche, pour réussir mes examens. Il n'avait qu'à mettre un panier et le proviseur était à ses pieds.

Il est même prévu qu'il parte à Harvard pour son sport-étude.

Mais c'était comme ça, je l'aimais, je ne voulais pas le perdre et j'étais fière d'être la seule fille dont il était réellement tombé amoureux.

Je m'assois sur le petit tabouret en hauteur, collé au bar.

-"Un shot de vodka, s'il vous plaît." demandais-je, le rouge aux joues.

Je n'ai pas pour habitude de boire et demander un verre me met mal à l'aise.
J'ai 17 ans mais je parais plus vieille que mon âge, et ça depuis toujours.

Après avoir pris plusieurs shots, le Barman me sert un verre de lemon-cherry rouge.

-"Je n'ai pas commandé ça..." m'étonnais-je.

-"C'est le type là-bas qui vous l'offre." pointe-t-il du doigt vers un garçon.

Il me sourit mais j'abaisse mon regard vers le verre qu'il vient de m'offrir.

Je l'attrape puis le lève vers lui en prononçant un 《 Santé 》sur mes lèvres. Il m'accompagne et je l'enfile cul sec.

De mon doigt, je caresse ma lèvre pour enlever la liqueur et le lèche.

Je mord ma lèvre et son regard devient de plus en plus sexy.

Ma première fois a été avec Joshua et je ne me suis jamais imaginé avec quelqu'un d'autre que lui.

Les nombreuses liqueurs prisent jusque-là me montent à la tête et je décide finalement de sortir prendre l'air et rentrer chez moi.

Alors que je suis devant le petit bar, la porte s'entrouvre de nouveau et je sens la chaleur étouffante de l'intérieur me caresser la nuque. À moins que ce ne soit quelqu'un qui soit en train de le faire.

Je me retourne brusquement et un homme, âgé d'une trentaine d'années, se tient devant moi. Il a fier allure, grand et son regard est prétentieux. La montre sur son poignet brille et son alliance trahie sa position d'homme marié.

-"Lâchez-moi, s'il vous plaît..." murmurais-je, encore dans les vappes.

L'homme insiste et ses lèvres se rapprochent dangereusement de mon cou.

Sans que je ne comprenne immédiatement pourquoi et comment, l'homme se retrouve par terre et je commence à courir, aussi vite que je le peux.

Quelques minutes plus tard, alors que je commence à ralentir le rythme, une sombre moto noire s'arrête à ma hauteur. Le garçon retire son casque et je reconnais celui qui m'a offert le verre.

-"J'ai cru t'avoir perdu."

-"Qui es-tu ?" m'étonnais-je.

-"Celui qui t'a sorti des griffes de ce salopard..." se présente-t-il.

Je lève les yeux au ciel, puis le remercie.

-"Plus sérieusement, je m'appelle Louis. Et toi ?" reprend-t-il.

-"Nora." lançais-je, alors qu'il me propose un casque de moto.

-"Alors prends ce casque Nora, je te ramène chez toi." me propose Louis.

Je finis par accepter, bien que réticente au départ, et monte derrière lui. Le moteur est si puissant que je dois m'accrocher à lui pour ne pas tomber.

-"Tu as quel âge, Nora ?" me demande-t-il, en criant.

-"Et toi ?" criais-je, en retour.

Il rigole puis finit par répondre.

-"J'ai 17 ans."

-"J'ai 17 ans aussi." avouais-je.

Il s'arrête près du trottoir et retire son casque.

-"Je ne te crois pas une seconde." lance-t-il.

-"Pourquoi je te mentirai ?" m'étonnais-je.

Il me dévisage et se mord la lèvre.

-"Tu parais tellement plus..."

-"Plus..." accentuais-je, en attendant une réponse de sa part.

-"Plus mature que les autres filles." reprend Louis.

Je retire à mon tour mon casque et le lui tend, après être descendue.

-"Merci pour la route."

Je me détourne de lui mais quelques secondes à peine plus tard, il me rappelle.

-"Est-ce qu'on va se revoir ?" espère-t-il.

-"Pourquoi on le ferai ?" questionnais-je.

-"Parce que j'en ai envie." m'explique Louis, avec un regard malicieux.

-"Tu n'as pas l'habitude qu'on te dise non, toi..." rigolais-je.

-"Effectivement, c'est rarement moi qui demande."

Je ne sais pas si c'est son aveu qui me fait rougir ainsi ou l'alcool mais mon esprit commence à divaguer.

Je m'approche de lui un peu précipitamment et, alors qu'il est toujours sur sa moto, je l'embrasse langoureusement. Il se retire immédiatement et je me confonds en excuse.

-"Arrête, tout va bien. C'est seulement que je ne te toucherai pas soûle." avoue-t-il, en détournant le regard de moi.

-"Même si j'en ai envie ?" murmurais-je.

-"Tu ne me connais pas." me rappelle Louis.

-"Toi non-plus."

-"Mais j'arrive à cerner ton comportement, contrairement à toi."

-"Quel comportement ?" m'étonnais-je.

-"Tu viens de te faire larguer, ça se voit, ça se sent. T'es une gentille fille et tu sais pas vraiment comment marche ce milieu-là."

Devant mon regard empli d'incompréhension, il poursuit.

-"Tu mouilles seulement parce que tu viens de m'embrasser et inconsciemment, tu as envie d'aller plus loin."

Sans prendre le compte de comprendre ses paroles, je le gifle violemment.

-"Visiblement, tu n'es pas non-plus du genre à te laisser faire." rigole-t-il.

-"Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? C'est quoi ton problème ?" criais-je, devant le parvis de ma maison.

-"Tu lui en veux..."

-"De qui tu parles, bon sang ?" marmonnais-je.

-"De ton mec."

-"C'est mon ex petit-ami." soulignais-je.

-"Pourquoi tu es sorti ce soir ? Je suppose que ce n'est pas à ton habitude de faire ça. Je t'ai vu danser toute la soirée collé à des gars et tu as poliment refuser mon avance. Tu n'es pas là pour la baise alors tu veux te prouver quoi ?" me demande Louis, intrusif face à ma vie.

Il me remémore des souvenirs que j'aurai préféré oublier. Je ne savais plus que j'avais danser collé à des hommes.

-"On ne se connaît même pas. Pourquoi tu essaies de me deviner ?"

-"Parce que les petites filles qui ne connaissent rien comme toi m'excitent." avoue-t-il.

Je couvre ma bouche de ma main, en manquant de m'étouffer. Comment peut-il me dire ça, alors qu'il ne me connait que depuis quelques heures.

Résiste moi - Louis Partridge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant