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PDV Nora

Lorsque j'ouvre les yeux, une couverture est ramenée sur moi et le soleil traverse légèrement les stores de la pièce.

Ma tête tourne et j'ai des vagues souvenirs de la veille. Je me rappelle notamment d'un moment dans la nuit pendant lequel je me suis réveillée avec une très forte envie nauséeuse.

Je me suis précipitée dans la salle de bain et je crois que Louis m'a rejoint. Je me souviens qu'il me tenait les cheveux  et me caresser le dos.

Je me lève péniblement et je remarque que je ne suis qu'en culotte, sous un t-shirt de garçon, que je suppose être le sien.

Je pousse la porte de la chambre de Louis mais il est visiblement déjà parti. Je me sens mal à l'aise d'être présente dans une maison qui n'est pas la mienne. Je prend un de ses joggings et descend finalement dans le salon.

-"Bonjour, mademoiselle !" s'exclame une femme, grande et blonde.

Sa peau est bronzée, son sourire rayonnant et ses yeux sont en amande, vert clair.

-"Euh...Bonjour. Excusez-moi...Louis est déjà parti ?" balbutiais-je.

-"Oui, malheureusement, pour son travail. Tu veux prendre quelque chose ?" m'interroge sa mère.

-"Je vous remercie, ça va aller. Il faut que je rentre, je vais être en retard à mes cours." m'excusais-je.

-"Bien sûr ! J'ai mis tes affaires au lave-linge, elles étaient quelque peu... Enfin bon, tu peux rentrer chez toi avec les affaires de Louis, il viendra les chercher et te rapporter les tiennes au moment donné." me propose-t-elle.

Je la remercie et me prépare à prendre mon manteau et mon sac.

-"Au fait, merci..."

Je me tourne vers elle et sa mère reprend.

-"Jamais aucune fille n'a dormi à la maison. Je sais que mon fils est un peu coureur de jupons mais s'il t'a fait dormir à la maison, je suppose que c'est sérieux pour lui." avoue-t-elle.

-"Oh mon dieu... Non...Nous...Louis et moi...Nous ne sommes pas ensemble." bégayais-je.

-"Oh...Pardonne moi, je pensais que... Bon, en tout cas, c'est très chouette de t'avoir rencontré. À bientôt, je l'espère."  me salue sa mère.

Je la salue poliment et sors de la maison. Je me dépêche d'attraper un bus de la ville et répond à un message de ma meilleure amie.

《 Tu es où ??? Tes parents s'inquiètent ! Tu vas te faire démonter ! Dépêche toi de venir en cours...》

《 J'arrive, il m'est arrivé un truc de dingue ! Je te raconterai ! Je vais avoir des problèmes avec mes parents avant ça. 》

Lorsque je descend à mon arrêt, je remarque immédiatement la voiture de ma mère garé sur le devant.

Je souffle un bon coup et rentre chez moi.

-"Tu étais où ?" me crit ma mère, alors que je viens à peine de franchir le seuil de la porte.

-"Maman, je suis en retard en cours. On en parle ce soir." pestais-je.

Je monte les escaliers mais ma mère m'attrape le poignet avant que je ne puisse être dans ma chambre.

-"Tu descends immédiatement jeune fille et tu viens t'expliquer." insiste-t-elle.

-"Je t'ai dis que j'étais en retard en cours ! J'ai un contrôle de maths ! Laisse moi y aller et on en discute ce soir." rappelais-je.

Elle finit par me lâcher enfin et marmonne. Je m'habille en vitesse et cours jusqu'à mon lycée.

-"Tu en as mis du temps ! Tes parents t'ont passés un savon ?" me demande April, ma meilleure amie.

-"M'en parle pas. J'ai dû insister et dire que j'avais mon contrôle de maths pour pouvoir partir." soufflais-je, en levant les yeux au ciel.

Nous partons en classe et nous nous asseyons côte à côte.

-"Raconte moi ce qu'il s'est passé alors !" s'impatiente-t-elle.

-"Tu vas pas me croire ! Je suis allée dans un bar de la ville et..."

-"Toi, dans un bar ?" s'étonne April.

-"Oui bon, j'ai même bu quelques verres." soufflais-je.

Son regard paraît étonné mais elle me laisse poursuivre.

-"J'ai fais la rencontre d'un garçon, de mon âge, mais trop mystérieux."

-"C'est-à-dire ?"

-"Un grand, aux cheveux un peu longs et châtains, les yeux clairs, un sourire hyper charmeur même si je l'ai très peu vu et surtout, un regard qui ferai tomber n'importe quelle fille..."

-"Tu me décris l'homme parfait là, tu es sûre que ce n'est pas un rêve ?" se moque April.

-"Tu n'as pas encore entendu la suite... Il est musclé, avec des abdos dessinés, et il a quelque chose dans sa voix qui te fait trembler tout ton corps..." avouais-je, le sourire aux lèvres, en repensant à la soirée.

-"Mais vous avez couché ensemble ou pas ?" s'étonne-t-elle.

-"Non ! Non, évidemment que non... J'étais saoule et... Il m'a dit qu'il ne me toucherai en aucun cas dans cet état là."

Ses yeux s'écarquillent un peu plus.

-"Tu veux dire que... Ce mec-là... Il t'a laissé dormir dans un lit, dans une chambre autre que la sienne ?" crit-elle.

Je rigole et lui demande de chuchoter, avant que le prof nous reprenne.

-"Oui... Mais c'était hyper bizarre... Il me disait des trucs en mode "Tu n'es pas mon genre de fille" puis il se mettait à caresser ma lèvre de son pouce..." marmonnais-je, en tentant de me rappeler de chaque détail de la soirée.

-"Chelou, en effet..." acquiesce-t-elle.

Après un bref silence pensif, April reprend.

-"Vous allez vous revoir du coup ?"

-"Il va me ramener mes affaires que j'ai laissé chez lui sûrement mais sinon, je ne pense pas que nous nous reverrons pour une autre occasion que celle-ci..."

-"Toute façon, vu la punition que tu vas te prendre, ce serait étonnant que tu puisses sortir encore..." me rappelle-t-elle.

La pause de midi sonne et nous partons déjeuner au self. Je passe rapidement à mon casier pour déposer mon sac et je suis surprise de retrouver un papier m'indiquant que je dois me présenter à l'intendance.

-"Attend moi à la cantine, j'arrive de suite." prétextais-je.

Je me rend à l'intendance et la vieille petite femme qui tient l'accueil sort un énorme bouquet de roses rouge.

Elle me le tend et me prévient que nous ne sommes pas chez un fleuriste ici et que la prochaine fois, il vaut mieux éviter ce genre d'incident.

Le bouquet est si gros qu'il tient à peine dans mes bras et je consulte le petit mot inscrit sur la carte.

《 Je suis désolé, pour tout. 》

Aucun nom n'est inscrit mais je me met à penser un seul instant que c'est Joshua qui tente de se faire pardonner.

Résiste moi - Louis Partridge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant