Eliot without a t

Chapitre 22 - Courage

            Parfois il m'arrive de rêver. Je m'imagine des situations qui pourraient arriver, et je souris l'espace d'un instant pour me reconnecter à la réalité. Des fois je regarde les nuages, et je me rends compte que j'ai la possibilité de les réaliser. Je ne veux pas laisser agir le destin, je veux agir pour le mériter. Je veux construire mon avenir et ne pas avoir de regrets. Je veux vivre un rêve, mon rêve.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Je me retourne subitement et vois apparaître celui que j'attendais.

- Je suis venu te chercher. réponds-je.

- Et comment tu as trouvé cet endroit ? me demande-t-il.

- Ce n'est pas l'endroit que je voulais trouver.

- Et... Qu'est-ce que tu voulais alors ? questionne Eliot.

Lance-toi. Dis-lui, sors ce que tu as sur le cœur. Laisse ton corps s'exprimer, affirme-toi, ne vis pas avec des regrets, Eden.

- Je voulais te parler. Je voulais te voir, parce que je n'ai pas envie d'avoir tout gâché. J'ai eu besoin d'apprendre à m'aimer avant de savoir que j'aimais quelqu'un d'autre, parce que maintenant je suis prêt, et que j'espère qu'il l'est aussi. Parce que je me suis réveillé un matin où j'ai eu peur de l'avoir perdu, et que je ne veux plus jamais revivre ça. Parce que je suis tombé amoureux, et que j'ai envie d'être avec lui.

- Et... C'est qui cette personne ? marmonne-t-il.

- C'est toi.

Je l'ai dit. J'ai affirmé à voix haute ce que mes pensées me retenaient de dire depuis plusieurs temps.

Je regarde autour de moi, il se rapproche peu à peu. Le pont est vide, son pont. Je suis à son endroit, et je sens qu'il veut de moi ici.

- C'est juste, toi.

- Et pourquoi avoir attendu ? demande-t-il.

- Parce que j'avais peur. J'avais peur de ne pas être assez bien pour toi, que tu ne veuilles pas de moi, que tu n'aies pas envie de me voir ou de me parler. J'avais peur de souffrir, en fait. Et j'avais peur de te faire souffrir.

Ses yeux laissent échapper une larme qui coule le long de sa joue.

- Tu es le seul qui réussit à me faire sourire. Le seul. Et je n'ai pas envie de te perdre. déclare-t-il, la voix tremblante.

- Je suis là. Et je le resterai. Tu peux sourire autant que tu veux avec moi. Autant que tu en as envie.

- J'ai envie de t'embrasser.

Il fait un pas vers moi avant de me caresser les cheveux. Le temps s'arrête autour de nous, et alors qu'il avance son autre main vers mon visage, je suis prit d'un élan de courage.

Il me regarde fixement, son regard m'attire. J'avance ma bouche et la pose contre la sienne. J'ai embrassé Eliot.

- J'ai toujours aimé cet endroit. commence-t-il, en mettant ses bras autour de mon cou. C'est cet endroit qui m'a accueilli quand personne n'était prêt à le faire, même pas moi, d'ailleurs. C'est cet endroit qui m'a ouvert ses bras quand je n'avais plus ceux de mon père. C'est ici que j'ai pleuré, que j'ai ris, et que j'ai pensé à toi.

Il colle son front au mien et m'embrasse à nouveau.

- Merci de me permettre de créer de nouveaux souvenirs heureux dans des lieux qui devenaient trop tristes. Merci d'être ma lumière. finit-il.

- Merci de te livrer à moi, de me faire confiance et de m'accepter.

- Merci de t'être accepté avant de me permettre de le faire.