Chapitre 28 - Honte

16 2 0
                                    

Cela fait à présent une semaine que j'habite chez mon frère, rongé par la culpabilité de le déranger, de l'avoir dit à mes parents et que tout cela soit arrivé. Je sais que ce n'est pas de ma faute, mais il faut que j'arrive à comprendre que c'est en voulant être moi, totalement libéré, que tout cela est arrivé, et que ce n'est pas grave. Au contraire, je suis la personne que j'ai toujours rêvé d'être, et je trouve juste profondément dommage que tout le monde ne souhaite pas me voir heureux.

Malgré tout je conserve un entourage bienveillant, et je remercie la vie pour m'avoir fait ce précieux cadeau qui m'a aidé à me trouver où je suis aujourd'hui.

Je n'ai toujours pas annoncé à mes amis ou à Eliot que mes parents m'avaient mis à la porte. J'ai honte, en fait. Qui voudrait sortir avec un mec qui vit chez son frère parce que ses parents ne l'acceptent pas ?

Mais je sais qu'il faut que je leur dise, je n'ai plus envie de leur cacher quoi que ce soit. Alors je me lève ce matin de mi-décembre en route vers le lycée pour dévoiler la face cachée de ma vie. J'ai envie de me trouver à la lumière, mais est-ce qu'être exposé est finalement toujours bon ?

Je retrouve Eliot dans le même endroit que d'habitude et je l'embrasse tendrement, après tout ce baiser sera peut-être le dernier.

- Avant que Léo et Lou n'arrivent j'aimerais te parler. affirme-t-il. Parce que je vois que tu ne vas pas bien, et je sais que tu as besoin de te sentir libre, je l'ai totalement accepté, mais je veux juste te voir heureux, et j'ai l'impression que ce n'est pas le cas. Alors je suis là, si tu veux me parler.

- Je suis désolé.

J'ai déjà les larmes aux yeux avant même d'avoir commencé à parler.

- Je n'ai pas envie que tu penses que c'est à cause de toi. C'est juste que, je ne traverse pas une période super facile en ce moment. Et que je me déteste de faire comme si de rien n'était. Mais j'ai honte, d'être dans ma situation.

- Tu n'as pas à avoir honte avec moi, mon Eden. me rassure-t-il. Je t'aime quoi qu'il arrive, d'accord ?

- Je l'ai dit à mes parents.

Mon souffle se coupe, la cicatrice ne s'est toujours fermée. Il attrape ma main délicatement et se rapproche de moi.

- Et ils t'ont dit quoi ? s'inquiète-t-il.

- Ils m'ont viré... de chez moi.

Eliot me prend dans ses bras tandis que je fonds en larmes. Je vois Léo et Lou arriver. Je les regarde, et une seule seconde sert à leur faire comprendre que quelque chose ne va pas. Ils courent vers moi et me prennent à leur tour dans leurs bras.

- Je savais que tout ne se passerait pas bien, mais je ne pensais pas qu'ils...

- Et tu leur as dit quand ? questionne Léo.

- La semaine dernière.

- Attend, tu dors où depuis une semaine ? demande Eliot.

- Chez mon frère, je l'ai appelé et je dors sur son canapé.

- Tu peux venir chez moi si tu veux, on aura un vrai lit pour toi ! propose Lou.

- Ou même chez moi, mes parents seraient contents de t'accueillir ! enchaîne Léo.

- Tu peux dormir avec moi, si tu veux. Depuis le temps que mon père veut vraiment te rencontrer. affirme Eliot.

- Merci, vous êtes adorables. Mais je n'ai pas envie de vous déranger, vous ou vos familles.

Eliot without a tOù les histoires vivent. Découvrez maintenant