Je crois que je suis déjà tombé amoureux, et c'est en entendant les mots de Camille que je m'en rends compte. La question reste la même : comment savoir si je suis toujours amoureux de lui ? Tout est allé si vite, et à la fois si lentement... J'ai l'impression d'avoir rêvé, d'avoir été le spectateur de ma propre vie.Clément : Toujours pas dispo ?
Je regarde mon frère, au volant de la voiture. Il prend le chemin habituel pour me ramener chez moi, mais je lui demande de s'arrêter. Clément m'a envoyé une adresse. Je suis la direction indiquée, en déambulant dans les rues de la ville. Je regarde les vitrines des magasins, et les prix exorbitants affichés un peu partout. Je stress un peu, je m'imagine mille scénarios, absolument tout ce qui pourrait se dérouler. Je ne suis pas amoureux d'Eliot. Et puis, ce n'est qu'un mec. Ce n'était pas le bon, sinon il ne serait pas parti comme ça, mais j'ai tout de même l'impression d'avoir tout gâché. J'avais ce sentiment que c'était possible, entre nous, mais tant pis. On n'a qu'une vie, Eden.
J'arrive devant la localisation, un immeuble de trois étages un peu éloigné du centre-ville, tout en restant près de la route. Il m'attend à l'intérieur. Il ouvre la porte et me fait rentrer dans l'ascenseur, un moment pas spécialement agréable à partager avec un inconnu. On monte au troisième, et il m'ouvre la porte de son appartement. Il me sourit chaque fois que je le regarde et tente de me rassurer, en me mettant à l'aise.
- Je suis tout seul pour l'après-midi, tu veux un petit truc à boire ? questionne-t-il.
- Je veux bien un verre d'eau, s'il-te-plaît.
Je lui réponds en affichant clairement ma gêne, mais il a l'air gentil, malgré tout.
- Tu peux enlever ton manteau, si tu veux. J'ai un truc pour l'accrocher, dans l'entrée. affirme-t-il.
Je ne sais pas trop pourquoi je suis là. Je suis venu sur un coup de tête, en emportant que quelques-unes de mes affaires et de quoi tenir le retour en batterie.
Il me ramène mon verre d'eau et met un peu de musique, de quoi me détendre un peu.
- Je sais que ça doit être un peu gênant pour toi, mais je ne mange pas, je te promets. rit-il. J'ai un endroit à te montrer, tu viens ?
Je suis plutôt silencieux, il doit me prendre pour quelqu'un de bizarre. Je ne vais plus lui plaire, si je continue. J'aime plaire, comme n'importe qui, je pense. C'est rassurant de se sentir aimé, par quelqu'un qui n'est pas mal non plus, en plus.
Il ouvre les fenêtres de son salon, coloré avec mauvais goût, d'un orange à la fois fade et agressif. Les meubles en bois n'aident pas, et le contraste entre la cuisine moderne et le salon des années cinquante saute directement aux yeux. Des petits escaliers sont collés au mur, qu'il escalade avec facilité, il doit y être habituer. Pendant que je me concentre pour ne pas tomber, il me tend sa main, que j'attrape. Je me trouve à présent sur le toit, caressé d'un vent frais, mais agréable. La vue n'est pas à couper le souffle, mais ça pourrait être pire.
- Tu aimes bien ? demande-t-il, avec un peu d'inquiétude dans sa voix.
- C'est sympa, merci de m'y avoir emmené.
Il met un peu de musique, et se met à danser sous mes yeux. Je souris, il est mignon. Il essaye vraiment de me mettre à l'aise, c'est gentil de sa part.
- Tu me rejoins ? propose-t-il. Je ne vais quand même pas rester tout seul...
J'accepte, et fais quelques mouvements avec lui. Je ris un peu, et ça me fais du bien, énormément de bien. Ces derniers jours n'ont pas été les plus drôles, même si j'avais quelques personnes pour me soutenir. Je profite avec lui, et il nous arrive de nous jeter quelques regards complices. Il se rapproche de moi, peu à peu, en rythme avec la chanson. Je comprends ce qu'il veut faire, et j'avoue que le moment est plutôt bien choisi. Par un élan de courage, je le regarde avec insistance, et nos bouches se rapprochent.
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Eliot without a t
RomansaCher Eden, J'aimerais que tu te souviennes toute ta vie de cette année de seconde, de ces moments que tu as passés alors que tu avais peur de l'avenir. Je veux que tu te souviennes que tu t'es questionné, que tu doutes, et que ça arrivera encore. Je...