Chapitre 11

13 2 0
                                    

L'unique porte de la salle au trésor était gardée par 5 des meilleurs soldats de la garde royale. Ceux-ci étaient armés de lances capables de sécréter un gaz soporifique facilitant l'arrêt et la capture de potentiels ennemis et voleurs. Derrière eux, la lourde porte incrustée dans la pierre n'avait ni serrure ni clanche. Elle était protégée par la magie du sang, ainsi, seule la personne ayant lancé le sortilège pouvait entrer et sortir. Lui ou toute autre personne partageant le même sang, comme celui de Poséidon qui coulait dans les veines de sa fille, Ursula.

Il lui fallait trouver un stratagème pour tromper la vigilance des gardes, ce qui était déjà tout trouvé. Elle s'approcha lentement en chantonnant et lança un sourire éclatant aux soldats.

"Votre Altesse, vous n'êtes pas autorisée à pénétrer dans cette partie du palais." lança l'un d'eux.

"Oh je sais et je n'ai pas pour habitude de m'y aventurer, seulement mon père m'envoie quérir quelques outils pratiques pour mes leçons de maîtrise d'objets magiques"

"Sauf votre respect, nous n'avons nullement étés prévenus et ne sommes donc pas autorisés à vous laisser entrer"

"Je comprend bien, mais vous savez comme moi qu'il a horreur d'attendre et qu'il est facilement irritable en ce moment, je ne voudrais pas que votre place soit remise en cause pour une histoire aussi futile" Elle n'avait pas cessé de sourire et joignit les mains de manière totalement innocente.

Après s'être concertés du regard, les soldats se poussèrent afin de laisser passer la princesse. Elle avait juste à poser la main sur le centre de la porte en spirales et elle disparut instantanément comme si elle n'avait jamais existé. Une fois l'embrasure de la porte franchie, celle-ci réapparut promptement, dissimulant ainsi les faits et gestes de la jeune sirène.

La salle était remplie d'une multitude de coffres en coquillages tous remplis de pièces et de joyaux étincelants, ceux-ci se reflétaient sur sa nageoire et sur les parois de la caverne. C'était magnifique mais elle n'avait pas le temps d'admirer toutes ses jolies couleurs, il fallait qu'elle se dépêche. Un des gardes était peut-être déjà parti s'assurer de la véracité de ses propos. Derrière les coffres de joyaux se trouvait une salle adjacente, celle-ci était remplie d'objets en tout genre, tous plus étranges les uns que les autres. Elle reconnut le bracelet en émeraude de la légende posé à l'intérieur d'une coquille rouge et le prit en l'échangeant contre une tresse d'algues nouées. Il lui avait toujours tapé dans l'oeil et ce fut l'occasion en or pour l'ajouter à sa collection. Ses leçons de magie avancée lui furent utiles et elle sut immédiatement repérer ce dont elle avait besoin :

Un peigne magique lui permettant de se rendre invisible lorsqu'elle le portait,                                       un flacon d'encre de seiche, laquelle permettait de rompre n'importe quel sortilège où encore de paralyser temporairement même la plus puissante des créatures,                                                           et une écaille de poisson crève-coeur qui avait pour particularité de créer une illusion l'espace de quelques heures.

Une fois son butin  ramassé, elle sortit l'air de rien en ne montrant qu'un vulgaire coquillage aux gardes qu'elle jeta une fois qu'ils ne purent plus la surveiller. Elle alla dans un premier temps dans sa chambre où elle installa l'écaille crève-coeur sur son lit avant de réciter une formule magique. L'écaille se mit à luire et finit par créer une Ursula paisiblement endormie sur le lit. La vraie espérait que ce stratagème durerait assez longtemps pour qu'elle puisse fuir. Elle accrocha ensuite le peigne magique sur sa belle et longue chevelure d'ébène et la lumière de ses écailles se confondit dans la couleur de l'eau. Elle était bel et bien devenue invisible, il ne restait plus qu'à se faufiler jusqu'au jardin du palais, ici se trouvait un léger passage que Stefan empruntait de temps à autre pour rentrer chez-lui sans être vu. Stefan.... Elle se demandait ce qu'avait bien pu devenir son vaillant garde du corps à qui elle devait la vie. Dire qu'elle l'avait presque oublié avant que sa récente escapade ne lui rappelle tout ceci. Elle se promit alors de ne plus jamais oublier les personnes qu'elle croiserait au cours de sa vie, personne ne méritait l'oubli total. Une fois arrivée devant l'embouchure entre les grandes algues presque infranchissables du palais, elle sortit la fiole et aspergea son contenu derrière celles-ci. Une légère lumière blanche créa une fissure dans une barrière jusqu'alors invisible et Ursula put s'échapper aisément sans que son père ne s'en aperçut. Le sortilège de confinement était rompu. 


Le Chant de la SirèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant