Le temps fut comme arrêté. Les nuages semblaient s'être stoppés, seule la lune éclairait de son astre tout l'horizon. Tout le monde s'était tut, que ce soit les marins sur les bateaux où les créatures marines, bien que certaines soient gravement blessées. Seul le Chant de La Sirène résonnait aux alentours. L'aura de sa magie était visible et encerclait les navires, telle d'énormes tentacules les retenant dans leur étreinte. Ursula était pourtant détendue, elle ne laissait passer aucune émotion et se concentrait au maximum en faisant glisser ses pensées et sa voix angélique dans le collier. Celui-ci brillait d'un éclat doré et semblait animé par la force du chant. Tous les marins se stoppèrent et se dirigèrent vers le bord de chacune des embarcations. Ils se tenaient tous debout, la bouche entrouverte, les yeux embués par un voile doré. Ils profitaient de ce chant funeste et oublièrent tout de leur venue ici. ils finirent même par en oublier toute leur vie; plus rien ne comptait ils voulaient uniquement rejoindre ce chant merveilleux, presque irréel.
Alors, d'un seul coup, ils redirigèrent le navire vers les falaises opposées aux sirènes, elles aussi médusées par le spectacle. Certains marins se laissaient tomber un par un dans les eaux sombres mais à son contact, ils furent paralysés par une étreinte dorée et ils sombrèrent, comme leurs navires, dans les profondeurs abyssales des océans, la ou personne ne pourrait découvrir leurs dépouilles. Leurs navires, désormais, étaient devenues de vulgaires épaves déchirées contre la roche. Hormis la mélodie, tout s'était passé dans un silence de mort. L'ambiance était pesante, autant pour Ursula que pour les spectateurs. Le collier se ternit petit à petit et cessa complètement de briller une fois la dernière vie humaine stoppée. Alors seulement, elle cessa de chanter.
Elle mit quelques secondes à se ressaisir, le temps que tout se remette à prendre vie autour d'elle. Des murmures et des plaintes se firent entendre. Elle n'avait pas encore finit, beaucoup agonisaient ou étaient grièvement blessés. Elle se tourna alors vers son peuple. Certains la regardaient avec de grands yeux éberlués, et elle ne savait pas si elle y voyait une pointe d'admiration, de respect, ou de peur. Peut-être les trois en fait.
Elle se dirigea alors vers les blessés et ordonna qu'on les rassemble et les allonge sur la roche. Elle avait récemment commencé à apprendre les bases de l'aquakinésie, soit le pouvoir de contrôler l'eau. L'eau étant elle-même une source de vie, un maître de l'eau pouvait s'en servir pour soigner certaines blessures. Pour cela, il fallait qu'elle concentre la force de son aura magique dans l'eau dont elle se servirait puis qu'elle la fasse suivre les lignes de vies sans les briser. Si elle en brisait où en loupait une seule, le coup serait fatal pour le blessé. Elle n'avait cependant aucunement le loisir de réfléchir à cette possibilité et fredonna pour activer sa magie. Elle soigna comme ceci les blessés durant une vingtaine de minutes, ce qui lui sembla durer une éternité.
Pendant ce temps, de son côté, Poséidon avait tout vu et s'était retrouvé abasourdi devant la puissance psychique et magique de sa fille. Il n'aurait jamais pensé qu'elle aurait été capable de défendre, sauver et combattre autant d'ennemis juste en chantant ! Il avait énormément sous-estimé sa fille et la puissance du collier dans lequel se trouvait la magie de la Déesse des océans aujourd'hui disparue. Que faire maintenant ? Il se ressaisit et se téléporta devant les épaves où gisaient les corps des marins. Ils étaient bleus et le regard dénué de toute trace d'humanité. Le collier avait absorber leurs essences vitales en même temps qu'il les avait poussés à se tuer. Là résidait tout le pouvoir du chant antique doublé par le collier d'incanta. Poséidon en eut des frissons. Il avait peur.
Il décida néanmoins de remonter comme s'il venait tout juste d'arriver. Il se posta devant les passages qu'il avait lui-même pris soin de refermer et les fit exploser avec la foudre destructrice de son trident. Il aurait tout simplement pu les rouvrir sans violence mais il adorait faire jaillir des éclairs de son trident. Il se sentait puissant et invincible d'habitude lorsqu'il le faisait mais cette fois, ceux-ci lui semblaient sans saveur à coté des pouvoirs de sa propre fille. Il s'élança vers la surface et fit une mine apeurée lorsqu'il fit semblant de découvrir pour la première fois le spectacle désolant qui s'étendait face à lui.
Plusieurs de ses sujets vinrent à sa rencontre mais il en tint à peine compte et se dirigea vers sa fille.
"Comment as-tu fais pour tous les repoisser d'un seul coup ? "
"Mais père comment êtes-vous au courant de quoi que ce soit ? Vous n'étiez pas là !"
il mit quelques secondes avant de répondre, il avait faillit se faire avoir en voulant aller droit au but. Il fallait la jouer fine, sa fille était maligne il ne fallait pas l'oublier.
"J'étais tranquillement en route vers ton festival et, par curiosité j'ai demandé à mon trident de me montrer celui-ci, c'est alors que je te vis faire fasse à tous ses navires de barbares ! Si tu savais comme je suis fier de toi...."
il se retourna vers son peuple et dit plus fort,
"Vous avez une sauveuse en tant que future reine, soyez fiers de votre princesse, elle vous a tous sauvés pendant que j'étais incapable de faire quoi que ce soit ! A partir de ce soir, vous vous souviendrez de ce jour, non pas comme un jour de violence mais comme un jour de victoire ! En quelques minutes à peine et seulement avec sa voix, ma fille vous a tous protégés et a éradiquer toute menace ! "
L'assistance resta de marbre et un triton finit par oser prendre la parole
"Sauf votre respect, elle n'a pas pu empêcher que certains d'entre nous soient tués sous les bombardements ennemis ! Leurs corps gisent désormais aux cotés de ceux des humains."
" Et vous croyez que même moi j'aurais pu l'empêcher ? Cette attaque n'était pas prévue que je sache et les coups ont commencés bien après le début de la fête, il y'aurait forcément eu des morts. Soulageons-nous plutôt de leur faible nombre, car si votre princesse n'avait pas été là, ou n'avait pas fais preuve de courage, vous seriez tous anéantis à l'heure qu'il est ! Gloire à Ursula, gloire a votre princesse !"
Tous répétèrent en chœur les dernières paroles du roi, mais beaucoup ne semblaient pas, ou peu convaincues. Ursula elle-même doutait de son héroïsme, elle avait tout de même assassiné d'autres êtres vivants, était-ce dans la logique des choses de répondre à la violence par la violence elle-même ? Était-ce nécessaire de mettre en place cette loi du plus fort ? Cela ne faisait pas partie des principes que sa mère lui avait appris.
Elle repartit néanmoins se coucher sous ordre de son père, lequel lui avait assuré qu'il saurait s'occuper du peuple récalcitrant et des réparations seul, et qu'il fallait qu'elle se repose après avoir utilisé une si grande quantité de magie. Elle voulut lutter mais le sommeil ne lui laissa pas le choix. Elle sombra dans un sommeil hanté par toutes ses idées noires.
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Le Chant de la Sirène
Paranormalil était une fois, une petite sirène. Celle-ci vécu les plus beaux moments de sa vie jusqu'à la mort de sa mère. Seul une chose lui restait de sa mère, la plus magnifique mais aussi la plus destructrice... comment pourra-t-elle gérer ce fardeau ? Ar...