Chapitre 15

12 1 0
                                    

"Eh bien, l'attente était longue mais votre expertise vaut tout le temps que je pourrais vous accorder milady ! Comment faites-vous pour trouver autant d'ouvrages à partir d'un simple collier et d'une divinité disparue n'ayant sans doute jamais existé ?"

Belle rougit, elle avait horreur des compliments : ils n'étaient que vils flatteries des prétendants que son père lui avait octroyé il y'a de cela bien longtemps.

" Oh vous savez, j'ai parcouru a peu près tous les livres de cette bibliothèque plus d'une fois alors il m'est plutôt aisé d'y faire des recherches sur n'importe quel sujet, d'autant plus que ces livres magnifiques sont classés et rangés par mes soins." Elle s'intéressa au premier ouvrage

"Commençons par le commencement si vous le voulez bien, Ursula la déesse des océans. Ursula est une entité millénaire connue des humains et des sirènes du Royaume enchanté comme la déesse des océans. Elle est notamment représentée comme une femme possédant six tentacules de pieuvre en guise de jambes."

"Très bien, maintenant nous savons qu'il s'agit d'une pieuvre mais cela ne nous avance guère" enchérit Poséidon, dont l'impatience commençait à se faire ressentir.

"Certes mais regardez" Elle tira deux autres ouvrages, et ouvrit un premier assez récent

" Selon les témoignages d'une sirène elle aurait discuté avec cette créature"

un dessin numérique avait été réalisé, sur lequel on voyait une très belle femme aux cheveux blancs ornés d'une superbe couronne en onyx noir. Elle avait un maquillage impeccable, bien qu'un peu trop forcé, ses mains se croisaient dans une allure souveraine. Elle portait un imposant ras-le-cou qui descendait sur sa poitrine. Son bustier noir à reflet violet ne se terminait pas sur des jambes ou des nageoires. Sa partie inférieure était composée d'imposants tentacules, reflétant la puissance des océans. Mais quelque chose clochait.

"Ce n'est pas Ursula" proclama le roi "C'est une copie"

"Et à quoi le voyez-vous votre majesté ?"

"Je connais ce visage il ne m'est que trop familier, il s'agit là d'une reine-sorcière séjournant à quelques lieues d'ici. M'est avis qu'elle a encore joué je ne sais quel tour à une sirène étourdie simple d'esprit ou désespérée ."

Belle se tut l'espace d'un instant. Elle n'osa pas dire au roi qu'elle connaissait la sirène qui lui avait conté son histoire avec cette pseudo-Ursula.

"J'ai aussi mis la main sur une enluminure beaucoup plus ancienne" se ressaisit-elle avant d'ouvrir un autre ouvrage et de le présenter au roi.

Celui-ci représentait une image toute dorée. Sur celle-ci se trouvait une femme dorée. Elle était laide, ses cheveux représentaient des algues qui s'entremêlaient, son visage était tordu par un rictus malsain. On ne voyais quasiment pas ses yeux et sa peau elle-même était écailleuse. L'on aurait dis que la moisissure du fond le plus profond des océans avait pris le dessus. Ses bras avaient l'air lourd et ses tentacules avaient l'air plus puissants que n'importe quoi. Elle était terrifiante. Un détail cependant attira le regard de Belle qui le désigna au roi; là, sur cette page vieillie par les siècles surgissait l'objet de leurs recherches. Il était à peine perceptible, mais il était bien présent, encastré dans le corps de la représentation. Au milieu du cou d'Ursula se trouvait un coquillage qui ressortait un peu plus doré que le reste de l'enluminure.

"Cela veut-il dire que ce collier aurait véritablement appartenu à la Déesse antique ?" demanda Poséidon

"La réponse se trouve certainement au milieu de toutes ces pages de recherches et d'histoires, laissez-moi m'en occuper"

Elle fouilla dans d'autres ouvrages et les remettait sur le chariot quand ils ne lui apportaient rien de bien intéressant. Elle finit cependant par tirer un livre de conte, et arbora un sourire satisfait. Elle lut à haute voix le résultat de sa recherche :

"Là, au dessus des premières civilisations du peuples marin se trouvait La Cecaelia. Cette créature s'apparentait à une sirène, mais elle était infiniment plus puissante. son buste de femme se continuait par six tentacules immenses, et un seul mouvement de l'un d'eux était capable de soulever les océans. Elle détenait au creux de sa poitrine le fabuleux pendentif d'incanta."

"Votre Altesse, nous venons de trouver notre premier indice à propos du collier que vous cherchiez. Il ne me reste plus qu'à faire les recherches nécessaires et je pourrai bientôt vous informer sur les propriétés magiques de ceci."

Deux heures encore s'écoulèrent tandis que Belle s'affairait à mettre la main sur un quelconque ouvrage contenant ne serait-ce que le plus petit indice sur ce fabuleux collier. Triton eut cependant une idée : la magie. Il demanda à Belle de s'éloigner des étagères et activa son trident. Une vague de pouvoir se déversa sur les nombreuses étagères et finit par s'arrêter sur un livre en particulier, dissimulé par les autres. Il avait une couverture noire épaisse avec deux symboles sur la couverture : un trident dans un coquillage. Il s'agissait là d'un ouvrage ancien relatant tous les attributs magiques appartenant ou ayant appartenu au peuple marin. Il était écrit dans une langue très ancienne et Belle dut se servir de plusieurs autres ouvrages pour en trouver la plus parfaite traduction. Le roi lui donna des joyaux pour la récompenser de son travail acharné.

Le collier d'incanta serait l'objet le plus puissant de tous les océans, plus puissant encore que le trident. Les deux réunis pourraient soit rendre le monde meilleur, soit le détruire complétement. En revanche seule une femme appartenant au peuple marin serait capable de se servir du collier, et en plus de cela il lui faudrait avoir une voix unique capable de charmer même la plus horrible des créatures. Si le collier trouvait une porteuse aussi unique, il se mettrai à briller pour l'attirer et une fois accroché à son cou, personne à part sa détentrice ne saurait lui enlever. Avec un tel attribut, Belle expliqua au roi que sa fille Ursula serait capable de se servir de son chant pour ensorceler n'importe qui, en plus d'avoir recours à énormément de sortilèges et de se servir de sa voix pour se protéger. Le roi eut alors un rictus mauvais. Il tenait là sa vengeance envers le peuple de la terre, et sa fille deviendrait l'outil de sa colère. Il remercia Belle et retourna à son palais, où il attendit au chevet de sa fille qu'elle se réveilla.

Le Chant de la SirèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant