I. Le visiteur imprévu

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Il ne fallut que quelques minutes à Sherlock Holmes pour s'introduire dans la propriété de son frère. Il connaissait l'emplacement des caméras, et le code d'entrée était facile à déduire grâce aux traces de doigts présentes sur l'écran de verrouillage de la porte. 

Une fois dans l'entrée, le détective consultant n'hésita pas et monta directement dans la chambre de son ainé. 

Mycroft l'avait encore tiré d'une scène de crime, invoquant le secret d'état et l'importance capitale de l'affaire en cours qui devait absolument revenir aux agents du MI6. Mais on ne volait pas impunément un double homicide à Sherlock Holmes en période creuse. 

Le gouvernement britannique allait voir ce qu'il allait voir ! 

Une fois les escaliers de bois gravit sans aucun bruit, le détective passa plusieurs portes closes qu'il identifia sans peine -le bureau, la bibliothèque, la mini salle de sport- et finit par arriver devant la dernière porte de l'étage. 

La chambre du fameux Mycroft Holmes. 

Une fois dans la pièce, Sherlock se jeta immédiatement sur la commode de son frère pour commettre son méfait : désorganiser ses précieuses cravates ! 

Tellement absorbé dans son œuvre, le détective n'entendit pas l'écoulement de l'eau à travers la fine cloison qui séparait la chambre de la salle de bain en suite. 

Soudain, la porte de la salle de bain s'ouvrit, laissant place à un homme à moitié sec qui frottait énergiquement sa tignasse argenté avec une serviette. Totalement nu

L'expression de Lestrade aurait pu être amusante si elle ne reflétait pas celle de Sherlock. 

-Qu'est-ce que tu fais ici ? demandèrent simultanément les deux hommes une fois le choc passé. 

-Ce que je fais ici ? Répondez moi d'abord Lestrade ! Et couvrez-vous nom de dieu ! 

Rosissant légèrement, l'homme du Yard enroula sa serviette autour de sa taille, sans croiser le regard de l'autre. 

-C'est... une longue histoire dirons-nous. Mais toi, je doute que tu sois venu annoncé ! D'où ma question, qu'est-ce que tu fais là ? 

Un regard vers le tiroir grand ouvert de la commode suffit amplement à satisfaire la curiosité du policier. 

-Tu t'es introduit illégalement dans une des maisons les plus protégées du pays... pour déranger les cravates de ton frère ? 

Le hochement de tête dubitatif de Sherlock tira un immense éclat de rire. L'hilarité de Lestrade dura une bonne minute, ce qui acheva la patience déjà faiblissante du détective consultant. 

-Vous comptez arrêter de rire un jour ? finit-il par lancer, énervé. Et puis- qu'est-ce que c'est que ça ? 

Son cerveau se faisant enfin à l'idée que Lestrade se tenait bien devant lui, Sherlock remarqua finalement la chaine qui pendait au cou de l'inspecteur. 

C'était une chaine tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, en mailles argentées. La seule anomalie était une petite bague, qui y pendait à la manière de l'Anneau Unique dans les films que John semblait tellement apprécier. 

Mais ce n'était pas n'importe quelle bague : la couleur, la forme, la taille et surtout, l'état impeccable et la manie du propriétaire à la tripoter facilement devinée, tous les indices se bousculaient dans l'esprit hyperactif de Sherlock qui peinait à y croire. 

Lestrade s'était remarié

Mais pourtant, il ne fréquentait pas de femmes, ses horaires de travail ne s'étaient pas diminués dans l'espoir de faire plaisir à sa nouvelle moitié, et surtout il n'avait mentionné ce fait à personne au point de dissimuler sa propre alliance ! 

L'envers du décorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant