II. Le début de la fin

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Malheureusement pour Greg, Sherlock se mit en tête de défoncer la porte d'entrée à huit heures tapantes. Grognant d'un air ensommeillé depuis le lit conjugal, le policier donna un petit coup de pied à Mycroft, qui se pressa un oreiller sur le crâne. 

-Va ouvrir. 

-Même pas en rêve. 

-C'est ton frère. 

-Mais c'est toi qui nous a fait démasqué. 

-Je t'aime. 

-N'essaye même pas de- bon d'accord. 

Le politicien finit par se lever à contrecœur, emmenant la couverture et la chaleur du lit avec lui pour se venger. Cet acte lui valut de recevoir un oreiller entre les deux omoplates, mais Mycroft ne s'en formalisa pas. 

Il attrapa son peignoir et descendit les escaliers d'un air morose, mécontent de devoir dire adieux à une de ses deux seules grasses matinées de la semaine. 

-Qu'est-ce qui te prends de venir aussi tôt ? demanda l'homme politique en ouvrant la porte. C'est le week-end bon sang, tu aurais pu passer dans l'après-midi ! 

-Et vous retrouvez en train de copuler sur le canapé ? Certainement pas ! Laisse nous entrer. 

Se décalant pour laisser son frère passer, Mycroft adressa un signe de tête cordial au docteur Watson qui semblait complètement perdu. 

-Bonjour Mycroft, grommela-t-il en suivant le détective consultant comme son ombre. Je... ne savais pas où il allait. 

-Ce n'est pas un problème docteur Watson, rassura le politicien en fermant la porte. Et puis maintenant que Gregory et moi sommes réveillés... 

-Gregory ..? 

Un juron s'échappa de la bouche de l'ancien soldat lorsque la lumière se fit dans son esprit. Tant pis pour Anthea, Mycroft serait le seul spectateur de l'étonnement plutôt comique, il fallait l'avouer, du docteur Watson.

-Lestrade et- quoi ?! 

-Si même pour John cela semble répugnant, dans quel état penses-tu que je me trouve mon très cher frère ? demanda Sherlock depuis la cuisine d'un ton mi hautain mi dégouté. Vos actions révoltent tout le monde ! 

-Alors le texto enthousiaste que tu as envoyé à Molly qui dit combien tu est content pour nous hier soir n'a rien à voir avec tout ça je présume ? lança Greg qui venait de les rejoindre. 

-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, Lestrade. 

Tendant son portable au détective consultant, l'homme du Yard accueillit John d'une tape sur l'épaule avant de déposer un chaste baiser sur la joue de Mycroft. 

-Asseyez-vous ça ne coutera pas plus cher, invita le policier en s'installant sur une chaise de la cuisine. Alors, c'est plus clair maintenant ? continua t-il à l'intention de Sherlock qui fixait l'écran du téléphone avec un air fermé. 

Les mots "traitresse" et "confiance" s'échappèrent de la bouche pincée du détective consultant qui rendit son portable à Lestrade d'un air dédaigneux. 

-Des explications. Et tout de suite. 

-Allons bon, où sont donc passées tes manières mon frère ? demanda Mycroft avec un petit air satisfait. Tu ne nous précises même pas ce que tu veux savoir... toute l'histoire serait un peu longue je pense.

-Les grandes lignes. Sans sentiments, avec des faits et du data. Tout le data. 

-Tu veux tout savoir mais seulement dans les grandes lignes ? s'étonna Gregory d'un air amusé. Impossible j'en ai bien peur. 

L'envers du décorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant