Bruises ✘ [Changlix]

'Cause every word that I've heard spoken

Il s'était pris la tête avec les médecins dans l'après-midi, leur demandant pourquoi ils n'augmentaient pas un minimum les doses de morphine pour soulager la souffrance du blond, le médecin lui avait répondu que ça ne servirait à rien, qu'il suffisait juste d'attendre.

Changbin avait perdu toute son animosité, accablé par ces mots, il avait juste regardé le médecin retourner à son poste.

Depuis, il était assis sur cette chaise à côté de la tête de lit du blond et ces mêmes mots se répétaient sans cesse dans sa tête.

Il fallait attendre.

Se demandant dans un premier temps ce qu'ils pouvaient bien attendre, Changbin n'avais pas compris, du moins, il n'avait pas voulu comprendre parce que lorsqu'il le fit, se fut terrible.

Ils ne leur restaient plus beaucoup de temps, ça il l'avait compris quand le blond avait été placé sous assistance respiratoire, mais il penserait que justement ce dispositif leur laisserait un peu plus de temps.

Il s'était trompé.

À présent, le blond était plus souvent inconscient que conscient. Et les médecins avaient acceptés que Changbin reste avec lui, même en dehors des temps de visites.

Ils avaient surement une bonne raison pour le lui autoriset, Changbin ne voulait pas y penser.

Fixant un point invisible sur le mur d'en face, il sortit de sa torpeur en entendant la voix étranglée de Félix.

- Chang..bin. ? Le noiraud se redressa sur sa chaise, tournant vers lui, il passa une main dans ses cheveux blond.

- Heyy 'Lix ça va, j'suis là. Le blond le regarda entre ses paupières plissées et il tenta de lui sourire, tout en bougeant sa main sur la couverture. Changbin le la lui saisit, croisant ses doigts avec les siens, il exerça une petite pression pour lui montrer qu'il était bien là, et qu'il n'était pas prêt de partir.

Sans pour autant arrêter de caresser ses cheveux à l'aide de sa main droite, il le regarda, et voyant qu'il tentait une fois de plus de parler malgré sa gorge asséchée, Changbin se rapprocha de lui pour l'entendre.

- Je t'aime... Changbin le regarda, lui faisant un petit sourire.

- Moi aussi Félix je t'aime. Le blond ferma les yeux quelques secondes avant de le regarder à nouveaux, les yeux légèrement brillant.

- Tu... tu diras à mes parents.... j'l'ai aime aussi.. Changbin opina, tout en essuyant la larme qui avait coulé sur la joue du blond.

Cette vision lui déchirait le cœur une fois de plus mais il conserva son sourire, réconfortant le blond.

- Tu me promets... de pas... trop pleurer ? Le noiraud fronça les sourcils mais comprenant où il voulait en venir, il opina tout en serrant sa main.

- Ne pense pas à ça Félix, repose toi. Le blond tourna légèrement la tête sur le coté pour mieux le voir, il se racla la gorge.

- Sois heureux Changbin... tu mérites que des bonnes choses. J'suis désolé... Une autre larme roula sur sa joue et Changbin ne put contenir les siennes plus longtemps, il baissa la tête, prit d'un sanglot avant de soutenir son regard à nouveau.

- Ne t'excuse pas... C'est moi qui suis désolé... Le blondinet secoua la tête lentement de droite à gauche, montrant son désaccord avant de sourire une nouvelle fois.

- T'es la meilleure chose qui me sois arrivé Changbin, n'en doute jamais.

- Toi aussi Lix... Le blond avait acquiescé, lui souriant une dernière fois avant de fermer les yeux, épuisé.

Rapidement, Changbin sentit sa main relâcher lentement la sienne et il comprit qu'il s'était de nouveau assoupi.

Il avait alors amené sa main à sa bouche et il avait embrassé le dos de cette dernière tout en s'abandonnant à sa tristesse.

Laissant ses larmes tracer des sillons salés sur sa peau, il laissa toutes ses émotions retenues ces derniers jours sortirent.

Il l'aimait de tout son cœur mais ça ne suffisait pas pour le guérir.

Pour empêcher l'inévitable.

Il le savait. Et Félix l'avait aussi surement senti parce que cette nuit-là, son cœur avait arrêté de battre.

Cette nuit-là, Félix s'en était allé.

Une partie de Changbin aussi.

Son innocence, son bonheur, son amour.

Le noiraud l'avait pourtant supplié de ne pas le laisser après avoir entendu se bruit strident signalent l'arrêt des pulsations de son cœur.

Il avait pleuré toutes les larmes de son corps, serrant sa main contre lui, criant sur tous ceux en blouse blanche qui avaient regardé le blond, allongé dans son lit sans pour autant réagir, sur l'homme qui avait débranché l'aide respiratoire, celui qui avait enlevé sa transfusion.

Cette nuit là, son soleil s'était éteint.