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PDV Liv

Côme est venu nous chercher dans la voiture décapotable de son père.

Notre quartier résidentiel est plutôt côté dans la ville, car c'est un coin tranquille, et ma maison est une petite maison en pierre, moderne.

Nous chantons et dansons, le vent dans les cheveux. Quelques minutes à peine plus tard, Côme se gare près d'une maison, dont les lumières transpercent les fenêtres.

Je suis mes amis de près, qui semblent avoir l'habitude des soirées. Ils saluent beaucoup de personne et je ne cesse de divaguer mes yeux sur tout ce que je découvre.

Des verres rouges jonchent les meubles, de même que les ballons sont sur le sol.

Dans chaque recoin de l'immense maison, des couples s'embrassent et des jeunes jouent à des jeux d'alcool.

-"Tu vas voir, tu vas t'y faire !" me rassure Lucy.

Ils finissent par retrouver un groupe de jeunes de notre lycée, dont certains, plus vieux, ne me disent absolument rien.

-"Les gars, je vous présente Liv, notre amie."

-"La fameuse..." rigole un des garçons.

Ils se mettent tous à rire en cœur et je ne sais pas vraiment quelle partie de moi on a pu leur dévoiler, pour qu'ils me connaissent ainsi.

-"Tu as lâché tes livres ?" s'étonne une autre fille.

-"C'est à dire que je n'avais jamais été invité à une fête, avant..." avouais-je.

Ils me regardent tous étonnés et, heureusement pour moi, ils finissent par détourner la conversation sur eux.

-"Ça vous tente un beerpong ?" propose Camilla, une fille populaire de mon lycée.

Elle est assise sur les genoux d'un garçon que je suppose être son petit-ami.

Il est plutôt pas mal. Avec ses cheveux tombants sur ses yeux et son regard presque gris.

Enfin, c'est son petit-ami.

-"On fait les équipes. Côme avec moi, Lucy avec Marc..." commence la jeune fille.

Je me glisse au fond du canapé, les mains sur les genoux, mais un couple tombe presque sur moi, en s'embrassant.

Je détourne le regard d'eux et me relève pour m'asseoir dans un fauteuil plus loin.

Le fameux garçon, sur lequel Camilla était assise, s'approche de moi.

-"Tu joues ?" murmure-t-il.

Sa voix rauque est l'une des plus craquantes que j'ai entendu de ma vie.

Je ne l'ai jamais vu au lycée auparavant.

-"Je... Je ne sais pas jouer." avouais-je.

J'espère quelques instants un sourire de sa part mais il se détourne pour rejoindre Camilla.

Chaleureux.

-"Viens jouer Liv !" crit Lucy.

Je me relève et glisse ma robe un peu plus bas sur mes cuisses. Je croise au même instant le regard de ce garçon, qui se détourne finalement.

Quelques minutes plus tard, après que mes amis m'aient rapidement appris les règles de ce jeu, un garçon dont je connais seulement le nom, William, se met avec moi.

-"Commence..." proposais-je.

Il me sourit d'un sourire radieux et éclatant et je rougis instantanément.

Je n'ai eu que quelques histoires rapides avec les garçons, qui n'ont pas été fameuses, et, depuis le décès de mon père, je n'avais plus les idées à ça.

Il réussit à viser dans un gobelet et Lucy, de l'équipe adverse avec Côme et Camilla avec le garçon, boit.

C'est à mon tour.

J'essaie de viser mais elle passe à côté.

Je m'excuse auprès de mon coéquipier qui se contente de me sourire et de me tendre un verre.

Le liquide rouge qui tapisse le fond du gobelet a une odeur amère de cerise.

-"Bois. Tu verras, c'est bon." m'encourage William.

Le liquide glisse sur ma langue et brûle ma gorge. Au-delà de ça, je dois reconnaître que le goût est très bon.

Je regarde Côme et Lucy, qui arcent un sourcil d'étonnement ou de fierté, je ne sais pas trop.

Le jeu continue et plus je joue, plus je perds.

Arrivée à mon huitième ou neuvième verre, ma tête commence à tourner.

-"Je... Je vais aller... Me rafraîchir un peu." murmurais-je, auprès de William.

Il glisse sa main autour de ma taille, pour m'aider à avancer, et me dirige vers une salle de bain à l'étage.

Il ferme la porte derrière lui et mes oreilles arrêtent de siffler, à cause de la musique beaucoup trop forte.

-"Ça va ?" me demande-t-il.

Il s'agenouille devant moi, alors que je suis assise sur le rebord de la baignoire.

-"J'ai l'impression que je vais m'évanouir..." rigolais-je.

Il rigole doucement à son tour et attrape délicatement mes poignets pour me relever.

-"Il faut que tu te rafraîchisses un peu..." murmure William.

Il penche mon corps près de la vasque, face au miroir, et se place derrière moi, dans mon dos. Mes mains supportent mon corps sur le lavabo et il humidifie une serviette.

Je tourne de nouveau et me retrouve bloquée contre la vasque.
Il glisse sa main sur mon bassin et caresse la serviette froide sur mon visage, puis mes cheveux.

-"Tu es vraiment belle, ce soir." chuchote-t-il, en approchant ses lèvres de mon cou.

Je rigole doucement, un peu gênée, et tente de repousse son torse de mes mains.

-"Tu devrais mettre plus souvent des robes, ça te mettrais en valeur..." continue William, alors qu'il embrasse ma clavicule.

-"Haha... Merci. Je me sens mieux maintenant." annonçais-je, toujours la tête dans les vappes.

La chaleur s'installe dans la pièce et j'ai l'impression qu'elle tourne sur moi-même.

-"William... Laisse moi sortir, j'ai besoin de respirer." insistais-je, en continuant à le repousser.

Il glisse sa main sur ma cuisse et remonte ma robe sur ma hanche.

Au même instant, quelqu'un tambourine contre la porte. J'ai l'impression que c'est ma seule chance de me sortir de là et je cris en retour, espérant que ce ne sois pas seulement un couple qui cherche un endroit où prolonger les baisers.

-"C'est occupé !" crit William en retour.

La personne arrête de toquer à la porte et un silence s'installe de nouveau.

-"William..." sanglotais-je.

En quelques secondes, le système de verrouillage de la porte est explosé sous l'impulsion d'une personne.

Elle s'ouvre sur le garçon, le petit ami de Camilla, et au même moment, je m'évanouis.

William lâche mon corps qui tombe sur le sol et je le vois se faire frapper par l'autre.

J'essaie de murmurer mais je n'y parviens pas.

Il s'abaisse vers moi et mon corps est soulevé par ses bras. Il sort de la salle de bain et traverse le couloir pour m'amener dans un endroit plus calme.

Il ferme la porte sur tout le petit monde qui s'était amassé pour voir ce qu'il se passait et je me retrouve seule avec lui dans une chambre.

-"Est-ce que ça va ?" s'inquiète-t-il, légèrement.

-"Je ne connais même pas ton prénom." remarquais-je.

Initie moi - Louis Partridge Où les histoires vivent. Découvrez maintenant