L'Abbé noir

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Plus fatigué encor que l'église malade,

En ce dimanche soir il quitte son troupeau,

Pressé de se plonger dans le flot du tuyau

Où vit le poisson rouge à défaut de naïade.


L'eau coule avec patience en chétive cascade

Tandis que le vieillard s'habille de sa peau.

L'enveloppe froissée à l'usage nouveau

Se relâche dans l'onde à la tiédeur maussade.


Mais, comme un vieil enfant qui ne connaît l'ennui,

Il retrouve la joie et voit autour de lui

Son Dieu dans chaque bulle en un millier d'images.


Il a posé ses bras épuisés sur l'émail

Et serein, comme l'homme heureux de son travail,

Les yeux mi-clos il rêve au milieu des nuages.


09/05/13

Avant la Pologne : Iter, itinerisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant