Roméo et Julien (bxb) [terminée]

11. Julien

On frappa à la fenêtre et Julien s’empressa d’aller ouvrir. L’alpha se hissa à la force de ses bras et se laissa tomber dans la pièce. 

— Ma princesse. 

Les vêtements de Roméo sentaient le froid et le grand air. Ses lèvres étaient glacées et le jeune oméga s’appliqua consciencieusement à les réchauffer. 

— Tu sens si bon. 

L’alpha embrassait Julien sur toutes les parties du corps qu’il pouvait atteindre, s’attardant enfin sur sa marque. L’oméga poussa un petit gémissement. La blessure était encore très sensible. 

— Je te fais mal ? s'inquiéta Roméo. 

Julien secoua la tête en rougissant. 

— Non, c’est… c’est agréable. 

Le geste était incroyablement sensuel et, à son grand embarras, il ressentit une chaleur se développer vers son entre-jambe. 

— On… on devrait aller se réfugier dans ma chambre, proposa-t-il, le visage cramoisi. 

— Avec plaisir, princesse. 

La maison était silencieuse. Julien ne s’était jamais senti aussi excité. La main de Roméo était ferme dans la sienne tandis qu’il le guidait dans les couloirs sombres. Ils durent se précipiter dans un recoin lorsqu’un domestique passa non loin d’eux en baillant. Julien se retrouva collé contre le torse de l’alpha. Leurs deux cœurs battaient à l’unisson. Roméo en profita pour l’embrasser à nouveau sur les lèvres et le jeune oméga dut réprimer un nouveau gémissement. 

Le domestique passa et ils se précipitèrent vers l’escalier pour en monter les marches. Enfin, Julien ouvrit une porte et poussa Roméo à l’intérieur de la chambre. 

L’alpha promena un regard intéressé sur la vaste pièce, s’arrêtant notamment sur le lit à baldaquins et l’immense miroir mural. 

— Une vraie chambre de princesse, commenta Roméo avec un petit air moqueur. 

Julien le foudroya du regard et prit un air digne. 

— Alors, ce cadeau ? exigea-t-il en tendant la main. 

L’alpha prit un air important et lui tendit une petite boîte en carton entourée d’un immense ruban rouge. A l’intérieur se trouvait une boucle d’oreille en or en forme de loup. 

— Elle appartenait à ma mère, expliqua Roméo avec un sourire triste. 

Julien savait que Mme Müllenheim était décédée plusieurs années auparavant dans un accident de voiture. 

— Je suis désolé. 

L’alpha l’embrassa. 

— Ne le sois pas. Je suis heureux que ce bijou puisse à présent t’appartenir. Regarde le plus intéressant. 

Roméo retourna la boucle d’oreille. Le blason des Müllenheim y était discrètement gravé. 

Julien haussa un sourcil. 

— Tu veux me faire porter les armoiries des pires adversaires de ma meute ? 

Roméo l’embrassa sur le cou. 

— Oui, princesse. Je veux te faire entrer clandestinement dans ma famille. 

Julien se sentit rougir jusqu’aux oreilles. Les Müllenheim étaient ses ennemis héréditaires et, pourtant, l’idée d’exhiber leur emblème faisait palpiter son cœur de plaisir. Parce que c’était la meute de son Roméo.