24. Épilogue

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Quelques mois avaient passé depuis cette froide nuit d’hiver. Les grandes vacances avaient commencé la veille. Julien et Roméo avaient la ferme intention de passer tout leur temps libre ensemble. 

Roméo avait acheté en secret une bague de fiançailles pour son Julien. Il ne lui avait pas encore fait sa demande. Il craignait de rappeler à son âme sœur les mauvais souvenirs de ses précédentes fiançailles. 

— Tu crois que nos meutes réussiront un jour à se réconcilier complètement ? demanda Julien en se blottissant contre Roméo. 

Ils étaient sur le même banc des quais qu’ils avaient occupé quelques jours après leur première rencontre. Le temps n’aurait pu être plus différent. La journée était chaude et ils étaient tous les deux légèrement vêtus. 

Des cygnes se laissaient porter par le courant. Julien avait essayé de les attirer en leur jetant des bouts de pain mais, à son grand désappointement, ils étaient si gavés par les touristes qu’ils n’avaient pas daigner s’approcher. 

— Je l’ignore, soupira Roméo. 

Il embrassa le sommet de la tête de son oméga au doux fumet. 

Quelques passants leur jetèrent un regard curieux. Leur aventure avait rendu célèbres les deux amants dans toute la ville. Apparemment, les Strasbourgeois considéraient leur histoire comme follement romantique. Les meutes Zorn et Müllenheim demeuraient plus circonspectes et leur réconciliation restait encore de façade. 

Ce reste de méfiance ne concernait cependant nullement Julien que tous les Müllenheim semblaient avoir adopté. Ce que Roméo trouvait tout naturel. Le petit oméga était si adorable qu’il était difficile de ne pas l’aimer. Même Samantha semblait sous son charme et parlait de l’embarquer dans une expédition shopping. 

Roméo de son côté, éprouvait plus de difficulté à se fondre dans la meute Zorn. La mère de Julien, notamment, le tenait pour responsable des deux tentatives de suicide de son fils. Pour le bien de ce dernier, elle faisait néanmoins preuve d’une politesse très froide envers son futur beau-fils. 

— Au fond, supposa Roméo en jouant avec les cheveux de son oméga, c’est nos enfants qui incarneront réellement cette réconciliation. Surtout si nous avons un fils alpha. Il sera l’héritier des deux meutes à la fois. 

Julien grimaça. 

— Quelle responsabilité ! Je n’aimerais pas être à sa place. 

— En effet, renchérit Roméo. Mieux vaut attendre un peu avant de le mettre au monde, n’est-ce pas ? 

L’alpha était loin d’être prêt à partager son oméga avec quelqu'un d'autre. Et surtout pas avec un bébé qui pourrait lui faire de la concurrence dans le coeur de son Julien.  

— Oh oui. Aucune urgence. 

Roméo mit la main dans sa poche et tripota la bague. Le moment de l’offrir était-il venu ? 

Agacé par ses propres hésitations, le jeune homme se saisit soudain de la main de Julien et enfonça la bague sur son annulaire. L’oméga lui jeta un regard surpris puis baissa le regard sur le bijou incrusté de petits diamants. Ses yeux s’écarquillèrent. 

— Ce… c’est une demande ? 

L’alpha s’adossa tranquillement au banc. 

— Un ordre, plutôt. Tu es prié de porter cette bague bien en vue. 

Julien essayait de camoufler son enthousiasme et n’y parvenait pas très bien. Roméo le voyait faire des petits bonds excités. 

— Oui ! s’écria finalement l’oméga sans plus se contenir. Oui je le veux ! 

— Bon… 

L’alpha sourit. 

— Il faudra que je me trouve un costume blanc, commenta Julien, le regard brillant. Tu n’auras pas le droit de le voir avant la cérémonie, bien sûr. 

— Bien sûr, répéta Roméo avec sérieux, satisfait de voir sa princesse si heureux. 

Le petit oméga se mordit la lèvre. 

— Maman sera furieuse… Oh, et puis peu importe ! Je fais ce que je veux ! 

Il prit un air buté. Son alpha haussa un sourcil. 

— Tu deviens une princesse bien rebelle, mon amour. 

Julien lui donna une petite tape sur l’épaule et monta sur ses genoux, face à lui. Ils s’embrassèrent. D’abord tendrement, puis avec passion. Roméo sentait le petit corps chaud et vivant de son âme sœur collé contre lui. Leurs deux cœurs battaient à l'unisson. 

— Si tu savais comme je t’aime, soupira Roméo en détachant ses lèvres avec regret. 

— Je t’aime plus encore, affirma Julien. Je t’aime le matin quand je me réveille, le midi quand je déjeune et le soir quand je me mets au lit. 

— Moi, je t’aime en continu. 

Julien fronça les sourcils. 

— Et moi… 

Roméo le fit taire d’un baiser. Il aimait avoir le dernier mot. Pendant un instant, il crut que l’oméga allait protester (Julien pouvait être têtu). Mais ce dernier finit par rendre les armes, serré dans les bras de son amant. Ils pouvaient passer des journées entières à s’embrasser. 

— Où habiterons-nous ? demanda Julien lorsqu’ils reprirent leur souffle. Dans le manoir Müllenheim ? 

Roméo lui caressa la joue. 

— Je préférerais que nous habitions juste tous les deux. 

À vrai dire, avec l’aide financière de son père, il avait déjà acheté un vaste appartement dans le centre-ville. Sa princesse y trouverait tout le confort dont elle avait besoin. Mais il l’y amènerait plus tard, pour lui faire une surprise. Ils avaient le temps. Oui, il était si merveilleux de disposer de toutes ces minutes, toutes ces heures, toutes ces années devant eux. Roméo contempla le beau visage de son oméga, ses traités délicats et ses yeux tendres. Il aimait Julien et Julien l’aimait. Et plus personne ne pourrait jamais réussir à les séparer. 

FIN

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Bonjour à tous. Et voilà, c’est déjà la fin ce cette courte histoire de l’Avent. J’espère qu’elle vous a plus et merci de l’avoir lue.
Joyeux Noël ! 

Roméo et Julien (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant