4 - En route

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La semaine est tranquillement passée, entre la routine au magasin le mercredi et mes romans durant le trajet.

Avec Axel, nous ne nous sommes pas reparlés. En même temps, je ne suis pas du genre à aller lancer la conversation quand je ne sais pas quoi dire. Il paraît que je devrais faire des efforts. Mais comment ?
Et puis s'il n'est pas revenu vers moi c'est sûrement qu'il n'en a pas ressenti l'envie non plus, non ?

J'arrête ma conscience dans sa lancée et range mon livre dans mon sac car ce serait dommage de rater l'arrêt. Je n'ai qu'une envie, c'est de prendre ma douche et m'allonger dans mon lit. Ce qui fait deux en fait.
Marcher de l'arrêt de bus à mon hall me semble tellement interminable que je n'étouffe pas le soufflement de lassitude qui sort de ma bouche...

... : Dure journée on dirait. J'entends derrière moi avant de me retourner et de tomber sur le "voisin" de l'autre jour.

Moi : Bonsoir. Non ça va, il y a pire. Je réponds en esquissant un sourire.

... : Passe une bonne soirée. Dit-il en souriant aussi.

Ehh, c'est quel doux sourire ça encore... don't try me. Je n'ai pas le temps pour ça.

Moi : Merci toi aussi.

Je continue mon chemin, quelque peu chamboulée par Monsieur Voisin. Sourire à tomber, peau ébène, taille moyenne et très mignon.
Je n'ai pas l'habitude de m'emballer parce qu'on me dit bonjour, c'est juste poli de dire bonjour. Alors pourquoi je m'emballe là ?
Des gars beaux, ce n'est pas ce qu'il manque non ?
Et surtout, pourquoi je me surprends à imaginer notre prochaine rencontre fortuite ?
Wake up Halima, ce n'est pas demain la veille que t'auras un mec.

Bref, je reviens à la réalité après avoir accompli mon petit rituel du soir. Je me pose sur mon canapé et continue de lire mon livre. Je vous l'ai dit, ma vie est monotone... D'ailleurs, c'est peut-être pour ça que je m'emballe à la moindre salutation ou au moindre semblant de discussion.

Tiens, en parlant de semblant de discussion, un revenant.

[Axel] : 14h00 ?

[Moi] : Ça ne fait pas un peu juste si on veut être "à l'heure cette fois" ?

[Axel] : Non, pas si je viens te chercher véhiculé.
Ton adresse madame ?

[Moi] : 16 rue de la blague du soir. Comme je ne suis pas encore certaine que tu ne sois pas un psychopathe, je t'attendrai devant le Franprix de la gare. Pas envie de finir dans les faits divers.

[Axel] : Du coup, pas ok pour l'adresse mais tu n'as pas peur que je verrouille les portières et que j'aille te tuer dans un bois ? T'es étonnante Halima...

[Moi] : J'examinerai d'abord ta voiture et si c'est une camionnette je ne monterai pas. Je n'aurai pas de mal à me sauver d'une voiture classique.

[Axel] : Carrément étonnante 😂 ! Donc 14h00 au Franprix de la gare ?

[Moi] : 14h00 au Franprix de la gare. 😉

Lendemain, 13h40

Je me dépêche de sortir. Je longe ma rue pour prendre le chemin de la gare et décide d'y aller à pied.
Je me surprends à être déçue quand je quitte l'allée sans avoir croisé Monsieur Voisin.
Wooow Halima, on va se détendre me crie ma raison pendant que ma conscience me nargue après m'avoir prise en flag.

J'attends Axel devant le Franprix quand je vois un mec à moto s'arrêter à mon niveau et retirer son casque.

Moi : Je pourrai m'échapper encore plus vite que prévu comme ça. Dis-je pour le taquiner.

Axel : Non, là tu vas plutôt devoir t'accrocher à moi, beauté.

1-0 pour lui, sa réponse réussit à me déstabiliser. Je crois que le jeu a commencé.
Je me contente de sourire et d'enfiler le casque qu'il me tend.

Il sourit et démarre. Le jeu va être dangereux...

Halima, raconte !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant