5 - Archibald et Olympe

55 3 0
                                    

Effectivement, il a fallu que je m'accroche à Monsieur Top Model (on parle d'Axel) et ce n'était pas pour me déplaire, on ne va pas se mentir.
Axel, c'est physiquement le mec idéal
Je vous l'ai dit, il sort tout droit d'un spot publicitaire de parfum.

Je vous avoue que j'ai l'impression de m'emballer mais ses remarques ne semblent pas anodines. Ce qui me perturbe c'est que je ne comprends pas ce qu'il me trouve. Je suis jolie mais banale, il peut clairement viser mieux physiquement. Puis, je ne suis pas si intéressante que ça. Je parle à peine et je ne suis pas tellement sociable.

Axel : Tes mains qui enserrent ma taille est une sensation qui est loin de me déplaire Halima... juste, on est arrivés. Mais on peut rester là si tu veux. Dit-il d'un air taquin.

Je quitte alors mes pensées, pas peu honteuse. On devait être garés depuis environ 30 secondes et moi j'étais là, comme une conne, accrochée à lui. La honte purée.

Halima : Je... j'étais juste en train de réfléchir à un truc, ne t'enflamme pas trop ! Je lui réponds en lui tendant le casque pour qu'il le range.

Ma fierté m'aide à garder la face. Sans ça, je serais en train de fondre sous son regard insistant. Il est clairement en train de me faire passer un message.
J'ai compris, on a compris. Monsieur veut flirter et c'est à moi de lui en laisser ou non l'ouverture...

On entre à l'atelier et le cours se déroule très bien. Je prends pas à pas mes aises mais ça reste un exercice difficile. Être observée en train de jouer est mentalement prenant pour moi. Ajouté à cela le regard perçant d'Axel...
Putain mais cet homme est un sorcier.

Il joue et il le fait bien. Il réussit à me déstabiliser par un simple regard car il a confiance en lui. Sans se la raconter, il sait qu'il est beau et qu'il plaît physiquement. Mais je dirais que sa confiance en lui ne découle pas que de la conscience qu'il a de son physique avantageux. C'est juste un plus.

On le voit à sa façon de jouer - les scènes cette fois - il sait ce qu'il veut et est convaincu qu'il l'obtiendra, avec assurance mais sans aucune arrogance. C'est ce qui fait tout son charme. Ça le rend intéressant, attirant même.

Et si je le laissais apporter ce sel qui me manque tant ? Sans trop me poser de questions, sans m'enflammer, sans me dire que je ne le connais pas, sans écouter ma raison ?
Et si pour une fois, je jouais un peu ? Car Monsieur Top Model donne carrément envie de jouer.

Gérald : Bien Axel, c'est pas mal du tout même. Ce qu'il manque c'est un peu d'intensité dans le texte, il faut qu'on sente que tu le vis, que t'en as envie ! Tu vois, ou pas ? On doit sentir que ça traverse ta chair. On va la refaire avec partenaire cette fois... euh ?

Moi : Je veux bien tenter. Je me surprends moi-même à me proposer d'être la partenaire en question. Sa partenaire, pour jouer cette scène platoniquement enflammée.

Gérald : C'est vendu, Halima ! Vous résistez mais c'est plus fort que vous. Ça vous dépasse, ça vous transperce. Vous nous oubliez, on n'est plus là. Vous êtes seuls et seuls les messages que vos corps vous envoient comptent. C'est ce qui vous donnera toute l'intensité qu'il faut à cette scène.

Pendant tout le monologue de Gérald, on se regarde comme déjà dans la scène. Dans ses yeux je peux voir de la malice et pour la première fois, un peu de malaise. Il ne s'y attendait pas. Je l'ai surpris en me proposant et c'est ce que je voulais. Fiction ou réalité ? Il ne sait pas.
J'espère qu'il ne sent pas mon malaise à moi aussi. Je vais devoir assumer un rôle à des kilomètres de qui je suis. Le séduire. Dans la fiction ou dans la réalité ? Je ne sais pas.

Archibald : Ne fais pas un pas de plus Olympe, je ne répondrai plus d'aucun sens.

Olympe : Ça tombe bien Archibald, 1, 2, 3, 4... avançant sensuellement à mesure qu'elle compte ses pas, il m'en fallait 4 pour arriver jusque toi. Et maintenant ? Lance-t-elle, le regard empli de défi, nez contre nez.

Wooow ! coupe Gérald. On tient Archibald et Olympe ! C'est de cette alchimie là qu'on parle, le cœur même du théâtre. Je crois qu'on a tous failli y croire ahahaha. Excellent, excellent ! Clame-t-il en dandinant sa tête de gauche à droite pour illustrer son étonnement.

L'atelier dure encore une vingtaine de minutes. Durant lesquelles j'appréhende le chemin du retour. On se regarde. La scène m'a chamboulée et je crois que lui aussi. Il me tarde de savoir ce que ce chemin du retour nous réserve.
Je viens de lui donner l'ouverture qu'il attendait, à travers la fiction certes, mais il faut être dupe pour ne pas voir que cette scène a dépassé le cadre du jeu. Nos corps on parlé bien plus que la scène ne l'exigeait, et cette sensation qui m'a envahie était loin de me déplaire.
Je mentirais si je disais que des obscénités avec Monsieur Top Model ne m'ont pas traversé l'esprit à ce moment là.

Xo, Halima

Halima, raconte !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant