Chapitre 8 - True Beauty.

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"La vraie beauté est si particulière, si nouvelle, qu'on ne la reconnaît pas pour la beauté."
Marcel Proust.

~*~

- Yori ?
- Mmhpf ? grogna-t-il en faisant les comptes de la caisse tout en caressant sa barbe de trois jours.
- À partir de maintenant je ne travaillerai plus le samedi et le dimanche.

Yori fit tomber la pièce qu'il regardait auparavant avec admiration sur le sol où elle vint rouler quelques instants avant de s'arrêter. Il dévisagea Yüna pour trouver un quelconque indice lui indiquant que sa nièce lui faisait une blague mais elle garda un visage impassible. L'homme partit alors dans un grand rire glutural dont il eu dû mal à s'arrêter.

- Et pourquoi je t'offrirai cette faveur ? s'amusa-t-il en s'approchant l'air menaçant.
- Je vais dans les bas-fonds dans cinq mois. Je souhaite profiter de mes derniers week-ends avant de ne plus pouvoir rejoindre la surface.
- Et tu crois vraiment que je vais accepter ça ?

Elle vit la main de Yori s'approcher vivement de son visage et ferma les yeux en attendant le contact sur sa joue mais rien ne vint dans l'instant qui suivit. Il avait dévié son coup et portait maintenant ses doigts aux cheveux de Yüna d'un geste agressif.

- Tu n'as pas le choix ! cria-t-elle presque.
- Pas le choix ? Pas le choix ? répéta-t-il.

D'un mouvement puissant il balança Yüna sur le sol qui tomba violemment sur le carrelage froid dans un bruit sourd. Elle regarda avec haine des mèches de ses propres cheveux toujours accrochés aux doigts poisseux de son oncle : cette vision lui donna le courage nécessaire.

- Si tu n'acceptes pas je vais m'enfuir avec Nao.

Le visage de Yori devint soudain plus grave. Rapidement, il perdit son sourire.

- Tu n'oserais pas... murmura-t-il les yeux brûlants de haine.
- Peut-être. Sûrement, admit-elle, mais pour ne pas en être sûr vaut mieux me laisser la liberté que je demande.

Les pupilles de l'homme horrible, qui avait pourtant le même sang qu'elle, s'aggrandirent et sa respiration devint sifflante. Il semblait réfléchir à toute vitesse. Yüna ne baissa pas les yeux et mit toute la détermination dont elle était capable dans son regard.

- OK ! concéda-t-il après un moment, t'as gagné. Tu es libre pendant tes week-ends mais cela sera retiré de ton salaire.

Le visage de la serveuse s'éclaircit immédiatement et Yori résista à l'envie de lui foutre son pied dans la bouche. Elle dû le comprendre car elle se releva rapidement puis retourna vivement dans sa chambre avant qu'il ne change d'avis.

- Mais crois-moi, murmura-t-il en entendant la porte de la chambre se fermer, tu ne payes rien pour attendre.

~*~

Le samedi arriva trop lentement selon Yüna. Elle n'avait cessé de penser à ce week-end et, paradoxalement, plus elle y pensait, plus le temps semblait se rallonger. La jeune fille n'avait pratiquement pas dormi de la nuit tant elle était excitée par ce premier jour. Nao dû le remarquer puisqu'il lui demanda :

- Pourquoi est-ce que tu souris ? Et où est-ce que tu vas de si bon matin ?
- Je ne souris pas, répondit-elle. J'ai demandé mes week-ends de libre à Yori, il a accepté alors je compte bien profiter de ma liberté.
- Yori a... Attend... Quoi ?! s'exclama Nao en se relevant de son lit et en se frottant les yeux.
- Je suis libre de faire ce que je veux les samedis et les dimanches désormais. Je lui ai demandé et il a accepté - fin de l'histoire.

Somebody Else - Livaï x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant