16/ Les limites

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« J'ai dépassé les limites
Aisément, facilement
Ouais, je dépasse les limites
Sans un problème éthique 

* *

Clémence Di Marzio

La lumière du jour et les rayons du soleil pénétrant dans la chambre m'éveillent difficilement. J'ouvre un œil et le referme avant d'ouvrir les deux en vitesse grand V. Mes yeux tombent sur un visage masculin endormi. Deen.

Bordel.

J'esquisse un sourire et notre nuit me revient. Moi qui avait besoin de sommeil, j'ai vite oublié cet essentiel lorsqu'il a fermé la porte de mon appartement et que je l'ai guidé jusqu'à ma chambre.

Je passe mes mains sur mon visage. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Ce n'est pas moi cette attitude. Ce n'est pas dans mes habitudes de faire ça. J'écarte la couette de mon corps et le découvre, nu. Evidemment.

Je me mets alors à paniquer quand je réalise que Deen a vu mes cicatrices. Je me souviens qu'au moment où ma robe est passée par-dessus ma tête, j'ai réalisé que c'était trop tard, qu'il avait vu. Et en effet, ses yeux se sont bloqués quelques secondes sur la longue cicatrice entre mes deux seins puis sur celle me barrant le flanc gauche. J'ai alors agit aussi vite que j'ai pu en lui attrapant le visage et en posant mes mains sur ses joues. Je l'ai supplié de ne pas poser de question puis j'ai capturé ses lèvres pour mettre fin à ce moment glauque.

Je vérifie qu'il dort profondément puis me lève et attrape mes vêtements éparpillés un peu partout dans ma chambre. Je m'habille puis me rends précipitamment dans le salon pour tchéquer mon téléphone. Pas de message. Tant mieux. J'enfile mon manteau et mon sac en bandoulière et quitte l'appartement sur la pointe des pieds. Ce n'est que sur le palier que je chausse mes bottines. Il n'aura qu'à claquer la porte en partant.

Si de base ce n'était pas moi de faire ça. C'est encore moins moi de partir en douce comme ça.

Mais la vérité c'est que je panique. Voilà. Maintenant, j'ai peur de le revoir, le recroiser et de devoir lui parler. De devoir reparler de ce qui s'est passé. Pourtant, c'est inévitable. Evidemment qu'on va se recroiser bientôt.

Une fois dans la rue, je prends le temps de souffler quelques instants pour me calmer et faire redescendre la pression. Je marche ensuite jusqu'à un petit café ou que je compte prendre mon petit-déjeuner.

* *

Mikael Castelle

Je suis réveillé par la sonnerie de mon téléphone qui persiste depuis trois minutes. Je soupire et attrape mon téléphone. L'écran affiche le prénom de mon frère. Je décroche.

-Allô ? je demande encore endormi.

-Mika ? Il est 13h00, ça fait trente minutes que je t'attends, râle Maxime. T'as pas oublié que tu venais graille chez oim ?

Je souffle et me frappe le front. Apparemment si.

-Je me lève et je suis là dans quinze minutes, dis-je tout en bâillant. Je raccroche et me lève aussitôt mais me stoppe net quand je remarque que je suis à poil et dans une chambre que je ne connais pas. Je passe ma main sur mon visage et alors les images de la veille ou plutôt de la nuit me reviennent.

Clémence.

Je me retourne en vitesse vers le lit mais l'autre côté est vide. Elle est partie. Sans un bruit. Sans un mot. D'habitude c'est moi qui fait ça : partir comme un voleur après une nuit avec une fille.

Les Fleurs du Mal  // DEEN [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant