«Tu entendras sûrement dire que je n'suis pas l'homme le plus réglo
Que si je t'aime, je serais trop possessif, que trop souvent j'agis par ego
C'est peut-être vrai, je n'me suis jamais senti comme quelqu'un digne d'être appelé "héros"
À mi-chemin entre ce qu'on appelle être gentil et peut-être le dernier des salauds
Quand on m'a lâché, j'ai perdu du monde sur le trajet depuis mon point de départ, je n'fais qu'y penser
Est-c'que c'est moi qui ai mal fait ou j'étais seul dès l'départ ?* *
Clémence Di Marzio
De la soirée chez Ken, je suis rentrée à 2h00 du matin raccompagnée par Hakim. Pour le reste de la nuit, je n'ai pas dormi. J'ai passé ma nuit à observer mon plafond puis le ciel parisien, mes rideaux n'étant pas tirés. La journée qui a suivi, c'est-à-dire le dimanche, je n'ai rien fait à part me plonger dans mon passé et mes souvenirs. Des instants passés en compagnie de Clément aux fous rires avec les garçons, la nostalgie avait été plus que présente. Je suis seulement sortie en fin d'après-midi, Gibbs réclamant l'envie de prendre l'air. Nous nous sommes baladés dans Paris jusqu'à la tombée de la nuit aux alentours de 18h00-18h30.
En rentrant, j'ai tchéqué mon téléphone posé sur le bar de la cuisine et j'ai vu les cinq messages de Gabriel. J'ai vite compris que ma fin de journée ne serait pas tranquille. J'ai rempli les gamelles de Gibbs et je suis partie me changer en vitesse. J'ai envoyé un message à mon frère pour lui dire que j'arrivais puis j'ai attrapé mon manteau et mon sac en bandoulière avant d'accourir chez lui.
Encore une fois.
* *
Je suis en retard.
Bordel, je ne suis jamais en retard.
Il est 8h30 quand j'arrive au studio. Techniquement, personne ne saura que je suis en retard puisque je décide moi-même des horaires mais ça fout déjà toute mon organisation en l'air. Je suis censée arriver à 8h00 et à cause de ce foutu réveil que je n'ai pas enclenché hier soir et bien je suis en retard.
Devant la porte du studio, je tape le code et entre. A peine ai-je posé un pied que j'entends déjà de la musique et des voix graves. Je longe le couloir et passe ma tête dans le salon du studio pour saluer les garçons présents.
Il y a Hakim, Ken et Mohammed. Je leur fais la bise puis file me mettre au travail le plus rapidement possible.
Quelques minutes plus tard, alors que je suis installée à mon bureau en train de regarder mes mails, Hakim entre avec une tasse de café dans les mains.
-Salut, dit-il. Je t'ai apporté du café. Je crois que t'en as besoin.
Il désigne mes cernes et j'hoche la tête.
-Nuit difficile, dis-je pour simple réponse.
Il pose le café sur mon bureau et je l'attrape aussitôt pour le boire. Avec ce réveil qui n'a pas sonné, je n'ai pas pris de petit-déjeuner.
-C'était bizarre samedi, hein ? lâche alors mon meilleur ami. Je relève la tête pour lui demander de quoi il parle. Revoir Clément.
J'acquiesce.
-ça m'a un peu bouleversé, j'avoue.
Hakim esquisse un sourire.
-J'ai remarqué. Lui aussi était grave sous le choc.
Mon regard rencontre celui d'Hakim et je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'intime conviction qu'en cet instant nous pensons à la même chose.
Ma rencontre avec Clément.
VOUS LISEZ
Les Fleurs du Mal // DEEN [TOME 2]
Fanfiction"Toute rencontre est un risque; à la première minute, aux premiers mots échangés, l'histoire, déjà, est en marche." Raphaële Billetdoux Deen allait bientôt prendre conscience de cette phrase. A l'aube de ses 30 ans, le rappeur marseillais cherchait...