« Croire en la rédemption, c'est croire que sous tout le mal, tout le sang et tous les crimes, se cache encore une once d'humanité.
Mais si l'ange le plus lumineux a pu chuter et devenir diable, alors peut-être que le démon le plus mortel peut se relever et devenir ange – ou tout du moins, humain. »
Citation sur la rédemption, inconnu (moi).
*
La patience. Ou l'art de savoir attendre avec sagesse et calme, sans perdre le contrôle. Une vertu qu'Erik maîtrisait. Contrairement à Meredith.
Heureusement, leur transport avait été vite arrivé. Un bateau de pêcheur armé d'une remorque. Et à son bord, la frimousse blonde d'Olaf, mis au courant par son totem de la situation délicate de son ami. Attachant les débris de La Lorelei au treuil de l'embarcation qui était venue à leur rencontre, le tueur de monstre avait jeté un regard navré à son bateau qui l'avait pourtant mené sur toutes les mers du globe. Puis il avait embarqué, entraînant derrière lui Meredith qui avait toisé le navire avec dédain. Elle aurait très certainement préféré nager...
Olaf n'avait pas dit un mot de toute la traversée. S'il était resté affable envers son mentor, celui-ci n'était pas passé à côté des regards méfiants que le tueur de sorcières jetait à la sirène.
Erik n'avait pas trouvé le courage d'affronter son ancien élève au sujet de son choix. Profitant plutôt du calme de la traversée, et se fiant entièrement au jeune faucheur et à ses capacités à naviguer, il avait dormi un peu. Après la nuit effarante et épuisante qu'il avait passé, il estimait en avoir besoin.
Une fois le bateau accosté en Angleterre, le reste du trajet s'était fait dans une atmosphère un peu moins lourde. La sirène s'était tenue étrangement tranquille, sans faire la moindre vague. Elle qui pourtant adorait chercher les ennuis était restée muette. Aussi muette qu'elle l'avait été durant la saison entière qu'ils avaient passée ensemble, au neuvième siècle de cette ère.
Dans les bois qui menaient au manoir, Meredith avait semblé aussi mal à l'aise qu'un poisson hors de l'eau. Ce qu'en réalité, elle était. Elle rouspétait contre les branches, les feuilles volantes, la terre... Tout ce qui n'était pas sable et eau paraissaient n'avoir qu'une valeur méprisable aux yeux de la créature de la Lune.
Et cette vision avait quelque chose d'amusant, d'attendrissant pour Erik qui sentait les malheureux effets de l'amour sur son organisme. Un amour passionnel, maudit... Mais qu'il espérait voir survivre à ces temps obscurs.
À présent qu'ils approchaient de leur destination, une certaine appréhension avait gagné le faucheur. Distançant légèrement la sirène, il rejoignit Olaf qui menait la marche. La silhouette svelte du norvégien se faufilait dans les bois avec une aisance qui manquait clairement à leur compagne de route.
Alors que son ancien mentor le rejoignait, le tueur de sorcières leva sur lui ses yeux noisette avant de souffler, discrètement :
« Es-tu sûr de ce que tu fais, Rik' ?
L'homme plissa un instant des yeux, ignorant le crissement des branches et des feuilles sous sa semelle. Si les doutes étreignaient son cœur, il les étouffait aussitôt. Laissant un léger sourire étirer la commissure de ses lèvres, il coula à son ancien élève un regard chaud, avant de répondre :
— Ne te souviens-tu pas de mes leçons ? Être trop sûr de soi peut être dangereux... Mais trop douter ouvre la voie à l'erreur. Je sais ce que je fais. Je reste prudent.
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Les Faucheurs III - Chant Mortel
Paranormal- Ceci est le troisième tome de la saga des Faucheurs. Bien qu'il puisse normalement se lire indépendamment, il est conseillé d'avoir lu les deux tomes précédents - On dit que le chant des sirènes est un poison qui s'infiltre en nos êtres pour nous...