Les Confins - 1. Dysis

Chapitre 1

Et voici la republication de Dysis, le premier tome des Confins. Je vous remercie du fond du cœur pour l'accueil extrêmement chaleureux que vous avez réservé à mon retour ! 🥰

À très bientôt pour les nouveaux chapitres, je sais que vous les attendez ! 💖

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— Débordement de type 2 aux abords de l'oasis, nous informa la voix artificielle du transmetteur. L'adresse vous est communiquée sur l'écran holographique. Terminé.

Le holo du vaisseau affichait effectivement l'adresse d'un bar de la plage. Uthar, un gars de mon clan, soupira en programmant le changement de direction du vaisseau. Nous n'avions même pas eu le temps de regagner la base de la Milice, qu'on nous envoyait déjà sur une autre mission.

Les débuts de la saison des chaleurs étaient toujours difficiles. Les éromènes, les mâles humains pourvus d'organes reproducteurs féminins, devenaient instables. Leurs chaleurs se manifestaient plus souvent et plus violemment. Il suffisait d'un peu d'alcool, ou de fatigue, ou d'une excitation trop intense et ils devenaient incontrôlables, violents, ou au contraire excessivement tactiles et ils pouvaient causer des bagarres entre érastes, c'est-à-dire entre mâles dominants. Et justement, c'était la période où tout le monde profitait des bars qui bordaient l'oasis pour sortir et se distraire.

Heureusement, tous les éromènes ne posaient pas de problème. Ceux qui appartenaient à un éraste et avaient été marqués par lui étaient soumis à leur partenaire. Mais les jeunes éromènes, qui n'appartenaient encore à personne et qui échappaient à la surveillance de leur clan, pouvaient causer des désastres en un rien de temps.

Et lorsque notre escouade arriva sur place, je me dis que le mot « désastre » était faible. La plage n'était plus qu'un enchevêtrement de corps, de cris et de grognements. Une soixantaine d'érastes chargés de testostérones s'échangeait joyeusement des coups de poing, de pieds, s'empoignaient violemment et se piétinaient au sol, au son de la musique entraînante que le bar voisin n'avait pas cru bon de couper.

Lorsque je descendis du vaisseau avec mes hommes, l'odeur entêtante des phéromones d'érastes me frappa. Je grimaçai de dégoût et cherchai des yeux la source du problème.

— Que fait-on, lieutenant Azthar ?

— On ne pourra pas arrêter tout le monde, trouvez l'éromène.

— A vos ordres.

— L'escouade du lieutenant Dravenn arrive en renfort, nous informa la voix artificielle dans nos transmetteurs personnels.

Mes hommes se dispersèrent parmi la foule et au même instant, un autre vaisseau de la milice se posa de l'autre côté de la gigantesque rixe. Au milieu du chaos, la seule chose que je vis à cet instant, fut le lieutenant Dravenn qui sortait de son vaisseau et entrait dans la mêlée avec son escouade. Je détestais travailler avec lui. Sa seule présence me rendait dingue.

— Ici Dravenn, dit justement celui-ci dans son transmetteur. Avez-vous localisé l'éromène ?

— Négatif, répondis-je avant d'esquiver un coup de pied perdu.

Dans le tumulte, les érastes qui se battaient n'avaient même pas remarqué que la Milice était arrivée. Exactement ce que je disais, un désastre...

Dans la lumière pourpre des trois lunes qui éclairaient la scène d'une aura de lascivité, je remarquai un homme à la carrure moins large que les autres. Un éraste essayait de lui arracher ses vêtements tandis que deux autres se battaient non loin pour tenter de l'approcher.