Nous avions convenu de partir chercher Zephrath vers quatre heures du matin, et nous n'étions pas très inquiets pour lui : les hommes de Zedrac devaient avoir reçu l'ordre de traiter ce prisonnier avec égards.
Nous discutâmes à voix basse, Dravenn et moi. Après avoir longuement léché ma marque sur lui, j'avais posé ma tête sur son épaule et nous avions parlé de cette journée affreuse, de son père, du projet de loi, de la situation de Béryl.
Puis il avait changé de position et m'avait mis le tube de lubrifiant dans les mains. J'avais ri à voix basse, amusé par sa prévoyance.
― Il faut tester la technique de Tran, argumenta-t-il.
J'embrassai le creux de son poignet, repoussai le drap, descendis entre ses jambes et engloutis son sexe déjà dur. Dravenn écrasa son poing contre sa bouche pour ne pas crier de plaisir, nous avions des invités...
J'avais les mains libres et je versai le lubrifiant dans l'une avant d'abandonner le tube pour saisir sa hampe de l'autre. Il écarta les cuisses pour que je le prépare, mais au lieu de glisser mes doigts en lui, je glissai ma main entre mes propres fesses et me préparai pour qu'il me prenne.
― Qu'est-ce que tu... ? commença-t-il avant de contenir un nouveau cri d'extase.
Je venais de relâcher sa queue et de m'installer au-dessus. Son gland était déjà en moi. Je fis quelques mouvements de hanches pour le prendre plus facilement, et en quelques instants, je fus empalé sur lui.
Il fixait le plafond en papillonnant des yeux, magnifique dans les faibles lumières de la ville. L'éclairage bleuté du magasin qui se trouvait sous mes fenêtres donnait un aspect irréel à sa peau pâle, ses yeux étaient de glace et son corps apparaissait plus anguleux, dur et ferme, exactement comme le membre enfoui en moi.
Je fus assez satisfait de l'avoir mis dans cet état car j'avais été si impatient de le prendre que mes muscles protestaient à présent presque douloureusement et il allait me falloir du temps avant de pouvoir bouger. Mais il n'avait pas l'air impatient que je commence, il semblait contenir l'orgasme qui menaçait de déferler sur lui avec toute la force de sa volonté, et cette activité avait l'air de requérir toute sa concentration.
Me détendre ne fut pas long. J'étais si excité que son membre glissant de lubrifiant ne me tirailla pas longtemps. Bien vite, je parvins à bouger et le chevauchai en le dévorant des yeux, lentement au début parce que l'avoir en moi n'était pas si facile, puis vigoureusement lorsque je trouvai l'angle parfait, celui qui faisait apparaître des nébuleuses derrière mes paupières.
Je le conduisis aux portes de l'orgasme, et mordillant ses tétons et caressant ses bourses, je lui fis perdre pieds. Il jouit en moi, les mains crispées sur mes cuisses, avec cette retenue qui le rendait si beau à contempler.
Je n'avais pas joui, et j'en étais plutôt fier, j'avais été à deux doigts de perdre pieds mais j'avais réussi à me retenir.
Je me penchai vers lui et mordillai sa gorge, nos respirations étaient laborieuses et nos cœurs martelaient nos poitrines comme s'ils voulaient se rejoindre.
Il nous fallut du temps à tous les deux, mais nous en avions car rien n'était aussi important que ces instants. Notre monde était en train de devenir fou, et la mission dangereuse qui nous attendait le lendemain ne laissait qu'une maigre place à l'espoir. Quoi qui nous attende, je ne voulais avoir aucun regret.
Dravenn n'avait pas de nœud et son sexe glissa naturellement hors de moi après quelques minutes. La façon qu'il avait de me regarder disait qu'il n'était pas plus satisfait que je ne l'étais, il avait envie de plus, d'autre chose. Je songeai avec compassion à toutes les fois où il en avait peut-être eu besoin, et où il avait dû se contenter du rôle d'éraste. J'éprouvais moi-même un plaisir farouche à pouvoir inverser les rôles avec lui, autant que je le voulais. Il n'y avait pas de limite avec Dravenn, et quelle que soit la façon dont nous nous y prenions, tout semblait toujours être à sa place.
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Les Confins - 1. Dysis
Science FictionAzthar est lieutenant dans la Milice de Dysis. Il vit seul, a plus d'amants par semaine que d'heures de sommeil par nuit, et fantasme secrètement sur Dravenn, son collègue. Dravenn, lui, protège un secret bien plus inavouable et reste prudemment à l...