Chapitre 10

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Je devais avoir l'air complètement ahuri parce qu'il disparut de mon champ de vision en riant. Lorsque je me levai et contournai mon fauteuil, je le trouvai debout près de la couchette, déjà en train de retirer sa combinaison.

J'allais pas tenir, réalisai-je avec horreur. J'avais tellement envie de lui que je ne savais pas si j'allais réussir à me contrôler, cette fois. J'avais trop donné pour la morsure, et pour me comporter comme un homme d'honneur pendant ces deux jours passés ensemble.

— Je ne sais pas si c'est une bonne idée, Dravenn. On est en pleine mission, on devrait...

Je m'interrompis parce qu'il venait purement et simplement d'envoyer balader sa combinaison, qui atterrit froissée par terre avec ses bottes et sa ceinture, juste à côté de son sac à dos.

— Tu devrais essayer de dormir encore, lui conseillai-je.

Il haussa les sourcils, surpris que je lui refuse une partie de jambes en l'air.

— J'ai pas sommeil.

— Essaye quand même, les trois jours qui suivent la morsure sont...

— Putain stop, Azthar ! Je suis pas convalescent. Je ne suis pas malade. Je ne suis pas affaibli. Tu t'es assuré que tout se passe bien, et ça a marché : je ne m'étais jamais senti aussi bien. À toi maintenant !

Il s'était approché dans l'intention évidente de me déshabiller. J'arrêtai sa main.

— Non attends. Je sais pas si je peux y arriver, confiai-je en renonçant à trouver des excuses. Je suis complètement à cran Dravenn. J'ai peur de perdre les pédales et de te faire mal.

Sa main retomba, il me regarda avec sérieux avant de se mordre la lèvre.

— Ah, c'était ça... Je te demande pardon. C'est de ma faute, je t'en ai fait baver avec mes chaleurs. Ça doit faire deux jours que tu te retiens de me baiser.

J'eus un éclat de rire sincère.

— Non, Dravenn. Ça fait six ans que je me retiens ! Ça fait six ans que je m'envoie en l'air en pensant à toi. Depuis la première fois que tu as mis les pieds dans les locaux de la Milice. Il ne m'a pas fallu une minute pour comprendre que pour me sentir mieux, la seule chose à faire était d'enfoncer ma queue en toi jusqu'à la garde.

Ses pupilles se dilatèrent et sa respiration s'amplifia. Je n'aurais pas dû dire ça, ça n'allait pas l'aider à me faire confiance. Mais ça faisait trop longtemps que je me retenais.

— Putain, souffla-t-il.

— Quoi ?

— Je crois que j'ai jamais bandé aussi fort...

Il était effectivement très dur. J'enfonçai mes ongles dans la paume de mes mains pour ne pas le toucher. Il se passa une main sur le front dans un geste fébrile et resta silencieux un moment, simplement à me regarder.

— Tu retiens ça depuis tout ce temps. Et malgré tout, tu as... Tu ne m'as jamais... Tu t'es tellement contrôlé.

Il avait l'air abasourdi et il me dévisagea comme s'il me voyait pour la première fois.

— Je ne savais pas. Mais merci.

Après une légère hésitation, il s'approcha de moi jusqu'à ce que nos corps soient presque complètement collés l'un à l'autre. Ses doigts commencèrent alors à me déshabiller, et cette fois-ci, je le laissai faire.

— C'est ce que je veux aussi maintenant, dit-il. Jusqu'à la garde.

Un long frisson me parcourut, suivit d'une légère bouffée de chaleur. Il frémit à son tour et sourit, un peu moins assuré soudain.

Les Confins - 1. DysisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant