𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱

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« Soobin et la mer »

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– Putain

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– Putain...
– Ne me dites pas que nous ne sommes pas seuls...
– C'est très marrant ça, très marrant..., souffla Soobin.

Mais lui aussi avait entendu ce drôle de bruit. Il balaya des yeux les arbres, fronça les sourcils en essayant d'apercevoir quelque chose, en vain.

– Ça suffit, on bouge d'ici...
– Soobin...
– Je ne veux pas rester là.

Sa tension commençait à monter, lentement, mais sûrement. Tout lui échappait, la situation était aussi cauchemardesque qu'improbable. Alors il tourna les talons, et se mit à marcher au hasard. Aussitôt les quatre autres s'élancèrent à sa suite, refusant de séparer le petit groupe. Il dégagea les branches qui obstruaient son passage, enjamba celles qui étaient par terre. Son pas était rapide, plus que jamais Soobin était pressé de quitter cette forêt. Elle devait bien avoir une fin, une limite ? Elle ne pouvait pas s'étendre à perte de vue, si ? Il avait entendu un bruit léger de vague tout à l'heure. Ils allaient forcément tomber sur une étendue d'eau à un moment donné.

Et plus il progressait, plus Soobin avait cette désagréable sensation qu'ils étaient tous coincés ici pour de bon. Les bois changeaient de forme, d'ambiance progressivement. Ils étaient moins impressionnants à mesure qu'il marchait. Il entendait le souffle de Yeonjun derrière lui, et se demanda si ce dernier avait toujours les mêmes problèmes respiratoires qu'au lycée. Kai lui avait agrippé le bras, par peur de ne plus pouvoir le suivre. Beomgyu et Taehyun fermaient la marche, silencieux.

– Eh ! Stop ! fit la voix de Yeonjun derrière lui.
– Quoi ?
– Vous avez vu ?

Il baissa les yeux vers ce que le jeune homme désignait au sol. C'était des rails de train. De petite taille, qui laissaient présager que ce qui circulait ici n'était pas bien gros. Elles semblaient neuves, ce qui l'interpella immédiatement. Neuves, mais recouvertes de feuilles et de terre. Comme si on avait voulu les camoufler à la va-vite.

– Elles viennent d'apparaître. Elles... Elles n'étaient pas là avant, murmura-t-il.
– On devrait les suivre, fit Kai.

Et Soobin acquiesça.

Les rails semblaient sans fin. Pourtant, ils ne marchaient que depuis une vingtaine de minutes. Mais déjà, il sentait que Yeonjun était à bout de souffle, et Beomgyu également. Ceux-là n'avaient jamais été de très grands sportifs, malgré ce qu'aimait clamer haut et fort Yeonjun. Et puis, enfin, quelque chose de nouveau se matérialisa sous leurs yeux. La luminosité changea progressivement et Soobin les entendit plus clairement. Les vagues. Il frissonna légèrement. Il pressa le pas, ignorant Taehyun qui lui demandait de ralentir.

Enfin, il la vit. S'étendre sur des milliers de kilomètres devant eux. Étaient-ils bel et bien sur une île ? Devant eux, la mer, ou l'océan était calme. Ce qu'il entendait, c'était le bruit des vagues qui s'écrasaient mollement un peu plus loin sur une pente rocheuse. Soobin fronça les sourcils ; il n'aimait pas ça. Il n'avait jamais été très à l'aise avec l'eau. Cet élément était bien trop sauvage et imprévisible pour qu'il ne lui accorde sa confiance. Et puis, il avait toujours eu ce sentiment qu'il n'avait jamais été le bienvenu dans la mer. Les rails continuaient jusque dans l'eau, jusqu'à disparaître totalement dans les flots. Ça n'avait pas de sens.

MAZE IN THE MIRROROù les histoires vivent. Découvrez maintenant