𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐢𝐧𝐳𝐞

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« Vraie famille »

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Il y a 5 ans

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Il y a 5 ans.
– Kai !

La voix de sa mère résonna dans toute la maison, et Kai releva la tête de ses devoirs.

– Kai vient ici immédiatement !

Il reposa son stylo et se traîna à contre cœur hors de sa chambre. Sa mère l'attendait, dans le salon, avec ses deux sœurs et sa grand-mère. Il maudit son père de rester au travail aussi tard, et de le laisser avec les quatre pires spécimens que cette terre ait pondus.

– Il faut que l'on parle, et sérieusement.

Il ouvrit de grands yeux, sans comprendre. Assise dans son fauteuil, la vieille femme laissa échapper un gémissement mécontent et Kai détourna le regard, dégoûté. Sa mère se pencha et tira une boite rectangulaire, décorée de papiers peints que Kai se souvenait parfaitement avoir réalisée à l'école primaire, lors des ateliers manuels. Il écarquilla les yeux et sa mère esquissa un rictus satisfait.

– Ça, c'est interdit.
– Maman...
– Non. Je les jette. Et je ne veux plus jamais, tu m'entends, jamais revoir ce genre de chose dans ma maison.

Ses sœurs pouffèrent et Kai baissa les yeux, les mains tremblantes. Elle était rentrée dans sa chambre. Elle avait pénétré son intimité sans le lui demander, fouillé dans ses affaires. Et en avait sorti la seule chose qu'il aimait vraiment dans cette maison.

– Et je veux que tu me promettes de te remettre sur le droit chemin, Kai. Dès aujourd'hui.
– Oui, murmura-t-il.
– Plus fort.
– Oui maman.

Il évita le regard lourd de jugement de sa grand-mère, et les sourires narquois de ses deux sœurs. Il fixa une dernière fois la boite dans les mains de sa mère, le regard triste, mais non sans sentir une colère sourde gronder au fond de lui.

– Maintenant, remonte dans ta chambre.
– Je vais aller prendre l'air plutôt.

Sa mère arqua un sourcil.

– Tu n'as pas des devoirs à faire ?

Il ne répondit pas, et monta dans sa chambre d'un pas lourd, les larmes au bord des yeux.

Il n'en revenait pas de s'être fait exposer ainsi, aux yeux de sa famille tout entière. Il se laissa tomber sur son lit, les mains jointes, et essuya ses yeux humides. Il n'avait jamais eu le droit à une once d'intimité depuis le début de son existence, et aujourd'hui, sa mère avait fait voler en éclats son jardin secret, toutes ces belles choses qu'il aimait secrètement, à l'abri des regards, dont il était fier, mais surtout, qui le définissaient, lui, et personne d'autre. Il sentit la honte le gagner, en imaginant le visage de sa mère, puis de sa grand-mère devant ses affaires et eut envie de hurler. Il n'en pouvait plus. Vivre ici, dans sa propre maison l'épuisait, à tel point qu'il ne se sentait jamais chez lui, pas même dans sa propre chambre. Rien ne lui ressemblait, de la tapisserie que son père avait choisie, au lit que sa grand-mère lui avait acheté, ni à la penderie définie par sa mère. Il chérissait les habits achetés avec Yeonjun et Soobin, les seuls qu'ils portaient en boucle, et les accessoires que Taehyun lui avait donnés, un jour où il avait fait le tri de son armoire. Sa mère le regardait d'un mauvais œil, mais les habits, eux, elle ne pouvait le lui arracher une fois portée.

MAZE IN THE MIRROROù les histoires vivent. Découvrez maintenant