𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐭𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞-𝐪𝐮𝐚𝐭𝐫𝐞

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« Les garçons de la plage »

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Il y a six ans.
Sa mère passa une main dans ses cheveux longs et esquissa un sourire.

– Tu ne voulais pas aller te baigner mon chéri ?

Soobin pencha la tête vers elle, une petite moue sur le visage.

– Je sais pas...
– En attendant que ton père revienne des courses !

Sa mère attrapa un élastique qu'elle avait autour des poignets, et lui attacha ses cheveux avant de lui embrasser le front dans un geste maternel.

– Maman...
– Quoi, je relève ses vilains cheveux qui te tombent dans la nuque !

Soobin émit un rire amusé.

– Et qui est celle qui m'a supplié de laisser mes cheveux pousser ?

Elle battit des cils, amusée à son tour.

– On coupera tout ça avant ta rentrée...
– ... Pour être plus présentable, mmm ?
– Comme tu le sens mon chéri !
– On coupera, si je me ramène avec ça dans mon nouveau lycée, je n'espère même pas me faire un seul ami !

Ses cheveux n'étaient pas bien longs, au fond, mais ils l'étaient toujours plus que tout ce qu'il avait toujours eu. Désormais, il pouvait les relever en une minuscule queue de cheval à l'arrière de sa tête. Quelques cheveux rebelles retombaient dans sa nuque, d'autres sur ses oreilles ou devant ses yeux, mais Soobin s'en fichait bien : il n'avait jamais témoigné un réel intérêt pour ses cheveux noirs et sa coiffure.

– Aller, j'y vais !
– Enfile un tee-shirt mon chéri !

Elle le lui lança, et Soobin le rattrapa in extremis.

Soobin aimait bien la promenade au bord de la plage. L'océan, la mer... Il aimait la regarder, malgré l'angoisse qu'elle pouvait lui procurer de temps en temps. Il avait peur de l'eau, une peur bête et méchante d'enfance qui ne l'avait jamais quitté. Il se baignait, oui, mais jamais dans les endroits où il ne voyait pas ses pieds. Et pourtant, il continuait d'être irrémédiablement attiré par elle. Il retira son tee-shirt, agacé de devoir le porter par une chaleur pareille et, ce dernier jeté sur une épaule, se dirigea vers le bord de l'eau en sifflotant.

Il marchait, sans trop penser à rien, quand tout à coup, un cri strident lui perça les tympans. Une gamine haute comme trois pommes lui rentra dedans, complètement en pleurs, et Soobin fut pris d'un léger élan de panique. Il n'avait jamais su y faire avec les enfants, pataud et maladroit comme il était. Cependant, voyant que la petite refusait de lui lâcher la jambe, il se baissa légèrement, et lui tapota la tête.

– Eh, eh, tu vas bien ?

Elle renifla, et Soobin constata qu'elle était trempée, des pieds à la tête. Venait-elle de se prendre une vague un peu trop forte ? Alerté, il releva le menton, cherchant ses parents des yeux, en vain. Autour d'eux, personne n'avait réellement l'air inquiété d'une potentielle disparition d'enfant.

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