𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐚𝐫𝐚𝐧𝐭𝐞-𝐝𝐞𝐮𝐱

391 60 127
                                    

« Réalisation »

❘✶❘

Le petit mot lui glissa des doigts, et Soobin le regarda chuter sur le sable comme dans un film au ralenti

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Le petit mot lui glissa des doigts, et Soobin le regarda chuter sur le sable comme dans un film au ralenti. Les lettres se mélangeaient dans son esprit, l'ordre des mots aussi. Et pourtant, tout lui semblait limpide désormais. Il releva le regard vers Yeonjun, qui se tenait là, juste devant lui. À ses côtés Beomgyu semblait proprement terrifié par ce qui était en train de se passer, mais Soobin le gomma du paysage en une fraction de seconde. Ce qui lui importait, c'était lui. Ce garçon aux cheveux légèrement grisés. Ce garçon qu'il avait aimé comme un fou. Pour qui il avait tant pris sur lui à de nombreuses reprises. Un garçon à qui il avait tant pardonné par le passé. Il avait envie de rire de sa propre bêtise.

– Au moins maintenant c'est clair, je sais ce que je valais réellement à tes yeux.

C'est à dire, rien, absolument rien. Soobin ne le lâchait pas du regard, lui, ce jeune homme qui lui avait tout caché pendant des années. Il se demanda ce qui était le plus douloureux : de savoir que Yeonjun n'avait pas estimé utile de lui avouer la vérité sur ses soucis de santé, que Taehyun avait été au courant depuis des années ou de savoir qu'une nouvelle fois c'était cette île qui lui apprenait les pires horreurs. Il sentit ses yeux s'humidifier à grande vitesse et renifla, ravala un juron qui manqua de franchir le cap de ses lèvres. L'insulter, s'énerver... Tout cela ne servirait à rien. Rien ne pouvait effacer les petits mots qu'il venait de lire. Rien ne pouvait effacer la peine immense qu'il ressentait, mêlée à ce sentiment désagréable de trahison ultime.

Yeonjun était comme tous les autres.

Il prenait, s'amusait, et jetait. Et pour la seconde fois de sa vie, Soobin le réalisait. Il n'avait été qu'un énième pion dans sa misérable vie d'égoïste. Un pion éperdument amoureux et trop naïf. Trop idiot sans doute. Il s'approcha d'un pas vers lui, sans le quitter des yeux.

– La dernière fois que je t'ai posé la question, tu as évité le sujet. Alors je vais la reposer maintenant Yeonjun : qu'est-ce que ça faisait, hein ? De me voir ramper à tes pieds ? De savoir que j'étais prêt à tout pour toi, sans savoir que tu finirais par me jeter sans aucune explication quand tu en aurais eu marre ? Qu'est-ce que ça faisait, hein ?

La bouche de Yeonjun s'entrouvrit lentement, avant de se refermer, sans qu'aucun mot ne s'en échappe. Il soupira, et lâcha un rire sans joie. Était-il à côté de la plaque ? Peut-être. Non. Sûrement. Il n'en savait plus rien. C'était la tristesse qui parlait, et rien d'autre.

– Laisse tomber. Quoi que tu dises, je ne te croirais pas. Arrête avec tes excuses. Elles sont entendues. On va se serrer les coudes, retrouver Taehyun, sortir de cette île de merde. Et après Yeonjun, je veux que tu disparaisses de ma vie.

Sous ses yeux éberlués il le vit secouer la tête.

– Ce n'est pas négociable. Si on s'en sort vivant, ne viens plus me voir au café. Et quand je quitterai Séoul, ne cherche même pas à me retrouver.

MAZE IN THE MIRROROù les histoires vivent. Découvrez maintenant