𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐚𝐫𝐚𝐧𝐭𝐞

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« Retrouvailles »

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Choi Beomgyu flottait dans les eaux. Et Choi Beomgyu se sentait incroyablement bien. Il était seul, et serein. Cette petite voix infernale dans sa tête – qui n'était pas la sienne, il en était convaincu – s'était enfin tue. La paix. Le silence. Il en profitait enfin. Il avait comme un trou de mémoire, sur ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'il en soit là, le dos dans l'eau, le reste du corps tourné vers le soleil. Il se souvenait vaguement d'une voix, d'un visage encadré de cheveux blonds, de larmes qui roulent sur des joues roses. Et d'un encouragement. Par la suite, il avait eu l'impression de s'endormir sur les vagues, comme si une chose pareille était possible. Il n'entendait que le clapotis lointain contre les rochers. Le vent, de temps en temps. Et rien d'autre ne venait troubler sa tranquillité. Choi Beomgyu se demanda même s'il était toujours en vie. Ou sur cette île malfaisante.

Alors alors qu'enfin, tout semblait bien, on l'arracha à son moment de paix.

Quelque chose, non, quelqu'un l'agrippa par le bras. Mais Beomgyu dormait. Comme un prince sous un puissant maléfice, il dormait au grès des vagues, au grès des mouvements de nage donnés par ce garçon venu le chercher au milieu de l'eau. Il eut l'impression de couler, quelques fois. De boire la tasse sans vraiment la boire. Avant de se faire de nouveau emporter, tirer en avant, toujours plus près du bruit des vagues sur les rochers. Quelque chose en lui chercha à se débattre. À le faire fuir. Mais Beomgyu restait endormi, serein, ailleurs.

Il y avait des voix familières autour de lui.

Des cris.

Des encouragements.

De la panique.

Mais se réveiller était trop dur. Quelque chose n'allait pas. Il connaissait ces voix. Pourtant, un bourdonnement sourd dans ses oreilles l'empêchait de clarifier clairement à qui elles appartenaient. Tout à coup on posa son corps sur une surface plus rugueuse, sèche, et là-haut, dans sa tête, tout lui hurla de se réveiller. Il était en danger. Il n'était plus dans l'eau. Il était revenu sur la terre ferme. Maintenant, il pouvait fuir.

Il pouvait fuir.




Il se redressa d'un seul coup, les yeux grands ouverts, et dévala d'un rocher pour se coller contre un autre, pris de panique. Le dos plaqué contre la surface rocheuse, il se griffa dans son affolement, attrapant ses habits qui l'attendaient, juste posés là, à plat. Comme si on les avait étendus pour lui. Il ressemblait à un animal apeuré, pris au piège, encerclé par les chasseurs qui l'aurait pris en filature pendant des heures. Les mains plaquées sur ses oreilles, il se contracta, fronça le nez et les yeux, essaya de faire taire ces voix autour de lui. Sa vision était trouble, incertaine. Il y avait trois silhouettes devant lui, trois silhouettes qui ne lui voulaient que du bien, il le sentait. Mais tout son corps lui hurla de fuir, vite, plus vite. Il agita ses mains, dans l'espoir de communiquer, mais sans parvenir à signer le moindre mot. Il en était désormais incapable, comme si son seul moyen de communication, le seul qu'il avait eu pendant des années, s'était envolé. Le bourdonnement atroce résonna dans ses oreilles, l'empêchant d'entendre clairement ce qu'ils disaient. Il entendait vaguement son prénom être répété de toutes les manières possibles. Soudain, une main se posa sur son épaule, celle de la silhouette la plus proche. Et sa vision s'éclaircit.

MAZE IN THE MIRROROù les histoires vivent. Découvrez maintenant