𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐢𝐧𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐞-𝐝𝐞𝐮𝐱

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« Un cri dans la brume »

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Beomgyu courrait à en perdre haleine, et contre sa propre volonté. Ses jambes étaient fatiguées, usées et le reste de son corps peinait à tenir le rythme imposé par cette chose en lui qu'il ne maîtrisait pas. Il devait lutter contre les branches l'empêchant de progresser. Contre ce sol poisseux et collant qui semblait vouloir l'enfoncer six pieds sous terre. Contre cette nature hostile qui se jouait de lui. Ils les avaient retrouvés... Dans ce coin de l'île qui leur avait échappé, qui l'avait retenu prisonnier pendant des jours, des semaines... Il ne savait plus. Et puis, il s'était manifesté. Il avait senti son corps se torde, se déchirer de l'intérieur et Beomgyu avait réalisé avec horreur que depuis le départ, il s'était insinué en lui.

Il s'étala volontairement de tout son long, déterminé à arrêter le monstre qui galopait à sa place. Les mains dans la boue, le visage maculé de terre et déformé par la douleur, il hurla de nouveau, empoignant son corps puis sa gorge.

– Sors de moi !

Il détestait cette voix. Rauque, trop grave, rappeuse... Elle n'était pas la sienne. Ou si, peut-être. Mais elle était déformée par lui, et Beomgyu le savait.

– Sors !

Il toussa, plus fort cette fois-ci, et son corps se redressa soudainement, arquant de nouveau son dos qui craqua en lui en faire mal. Il quitta le sol, pantelant, avant de se remettre à fuir. La vision trouble, presque incapable de tenir debout sans trébucher, il continua à courir à l'aveugle, la vue brouillée de larmes de douleur. Il n'entendait plus le bruit du vent, ou de ses pas. Juste celui de son pauvre souffle, erratique et sifflant. Sa tête lui tournait, brouillant le paysage sous ses yeux, faisant tanguer les troncs épais des arbres et les broussailles.

À nouveau son visage s'écrasa sur une branche au milieu du chemin et il hurla comme une bête. Il sentit une nouvelle fois du sang s'échapper de sa bouche, mêlé à ce liquide noir et épais qui le terrorisait. Il avait l'impression qu'il sortait de lui, enfin.

Il tapa du poing contre son thorax, s'époumonant un peu plus et soudain, se figea. Quelque chose dans sa gorge venait de se mettre à remuer. Cette dernière lui sembla soudainement se boucher, et il écarquilla les yeux d'effrois en la sentant se contracter malgré lui. Tremblant comme une feuille, il leva devant lui ses doigts fins, la bouche pincée. Je peux le faire... Je peux le faire... Il ferma les yeux au moment où il ouvrit la bouche pour y glisser ses doigts. Il se contracta de nouveau quand le bout de ses ongles noircis effleura le fond de sa bouche, et dû se faire violence pour ne pas faire machine arrière. De son autre main tout aussi mal assurée, il la bloqua dans sa bouche et laissa échapper un gémissement de malaise. Les larmes au bord des yeux, il se bloqua instantanément en sentant quelque chose.

MAZE IN THE MIRROROù les histoires vivent. Découvrez maintenant