|| 7 ||

50 2 0
                                    


    Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit ni même de prononcer un mot,  qu'il me traîna à sa suite jusqu'aux escaliers qui menaient à l'étage. Qu'avais -je fait ? Avait-il un soupçon à mon égard ? M'avait-il découvert ? La crainte que ce soit le cas me paralysait. Je me laissais guider par sa seule force émise dans sa poigne. 

    J'étais tellement concentré sur la raison d'une telle agitation, que je ne pus prendre le temps d'observer ni de retenir le plan du premier étage, dans lequel nous étions en train de nous précipiter. Nous finîmes par nous arrêter, dans une chambre, leur chambre. J'écarquillais les yeux, stupéfait, à cette prise de conscience. Non, je ne veux pas, il fallait que je parte d'ici. L'air ne voulait pas passer, j'étouffais, pourquoi m'avait-il emmené ici soudainement ? 

    J'eus un mouvement de recul mais Yoongi ne fit que resserrer son emprise et m'incita à le suivre une fois de plus. Il me bouscula sur le lit délibérément, me retrouvant à moitié allonger sur celui-ci, et me surplomba. Ses genoux prenants appuient de part et d'autre de mes hanches et ses mains se retrouvant à mes côtés. Son aura autoritaire m'enveloppa tel que je me retrouvais soumis à sa dominance.

    Il vint faufiler sa tête à mon cou, ses cheveux me chatouillant la mâchoire et ses lèvres frôlant mon épiderme. Il posa un baiser, puis deux, puis plusieurs autres, tout en descendant, passant par ma pomme d'Adam à ma clavicule. Je ne pus empêcher mon corps de réagir, mon cœur étant également de la partie. Je soupirais d'aise profitant involontairement de la gâterie qu'il m'offrit. 

    L'une de ses mains effleura mon bassin et remonta délicatement engageant de délicieux mouvements sous mon t-shirt. Mais plus il montait, plus la peur me gagnait. Lorsqu'il atteignit l'un de mes boutons de chair, une lueur de lucidité émergea. Alors que j'étais jusqu'à maintenant soumis à mes désirs inavoués, je m'emparai de son bras afin de le redescendre et de l'écarter de moi.

- Yoongi...

    Sans plus d'effort, il abdiqua et s'éloigna. Alors que mon souffle saccadé prédominait la pièce, il me regarda d'une expression reflétant des émotions, que j'avais du mal à identifier. Je n'arrivais pas à deviner à ce qu'il pourrait bien penser en cet instant même.

- Si tu ne veux pas, je ne te forcerais pas, tu le sais.

    Bien sûr que je le savais, même si je n'étais pas Jihyun. Yoongi a toujours été quelqu'un de très attentionnée malgré ses airs je m'en-foutiste. Même si le Yoongi d'aujourd'hui ne m'est pas totalement familier, s'il y a bien une chose qui n'avait pas changé, c'était ça. Jamais je ne l'imaginerais faire du mal, intentionnellement, pour satisfaire ses envies. Bien que cette attention ne me soit pas directement destinée, j'appréciais sa bienveillance.

- Tu as l'air tourmenté... Si tu ne veux pas me dire ce qui ne va pas, soit, mais s'il te plaît.. ne sois pas autant sur tes gardes avec moi... Me supplia-t-il en m'enlaçant.

    À ce moment là, je me rendais compte que la place de Yoongi était bien plus nocive que je ne l'avais imaginé. Que devait-il bien ressentir, en constatant que son partenaire, évitait ses preuves d'amour du jour au lendemain ? En le voyant perturber à chacune de ses apparitions dans son champ de vision ? Jusqu'à maintenant, je ne pensais qu'à ce dans quoi je l'avais impliqué, qu'a mon égoïsme qui avait créé cette situation. Mais outre les simples conséquences de ma bêtise, le cœur de Yoongi y était profondément concerné. Oui, c'est ça, j'étais en train de le manipuler. Reconnaissant à présent le réel enjeu de mes choix, je décidais, envers et contre tous, de tout lui dire. Hésitant, je l'entourais à mon tour de mes bras, le serrant contre moi.

- Je t'aime, soupira t-il.

    Mais ce fut plus facile à dire qu'à faire car, encore une fois, toute ma détermination fut balayée en une fraction de seconde. Ce n'était pas qu'une simple vérité que je devais lui partager, mais également une révélation imparable, le décès de Jihyun. L'homme qu'il aimait. Des sanglots commencèrent à s'exhaler dans la chambre, mes membres devinrent tremblant et le serrai davantage contre mon corps agiter de soubresaut.

L'Autre MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant