L'Autre Moi

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    Plongé dans mes réflexions, je déambulais sans but précis à travers les couloirs de l'établissement. Il était désormais deux heures de l'après-midi, et je n'avais d'autre choix que d'attendre patiemment l'heure de mon prochain cours. Mon esprit était occupé par l'incident survenu au réfectoire lors du déjeuner. Taehyung s'était étonnamment tu après son altercation mystérieuse avec Jin. La réaction de Jungkook à ce geste énigmatique était tout aussi déconcertante, et il semblait aussi perplexe que moi. Mon attention se porta ensuite sur le planning que Jungkook m'avait montré. J'étais étonnamment excité à l'idée de débuter ce nouveau projet, nourrissant l'espoir que tout se déroulerait sans accroc.

    Tandis que mon regard était plongé dans la feuille en imaginant la suite des événements avec appréhension, une voix familière m'interpella sévèrement au détriment de mon enjouement.

- Jimin ?
- Oui ? Répondis-je en rangeant proprement le document.
- Ça tombe bien, j'étais actuellement à ta recherche, j'aimerais te parler.
- Oh euh oui bien sûr... fis-je inquiet.

    Monsieur Choi occupait le poste de conseiller d'orientation à l'université. Je n'éprouvais ni haine ni affection particulière envers lui. Peu d'employés me reconnaissaient lorsqu'ils me croisaient. Cependant, c'est avec lui que j'avais passé l'entretien obligatoire à l'entrée de ma formation. En raison de ma situation particulière, j'avais souvent été amené à le consulter depuis mon entrée à la fac. Ce qui me dérangeait avec cet homme, c'étaient les rumeurs infondées qui circulaient à son sujet. Bien que je ne me sente pas habilité à porter un jugement sur des commérages, j'avais le sentiment qu'il y avait un soupçon de vérité. Je le suivis donc, malgré mon malaise, tout en jetant un œil à l'heure pour éviter d'arriver en retard en cours.

    Nous traversâmes les couloirs quasiment déserts de l'enseigne jusqu'à atteindre le bâtiment administratif. Une fois devant son bureau, j'entrai et le laissai prendre place tandis que je restai debout. L'objet de ma visite, encore inconnu, me rendait assez anxieux. Je serrai donc fermement la lanière de mon sac, la tripotant nerveusement.

- Si je t'ai demander à te parler aujourd'hui, c'est pour discuté de ta situation.
- Oui ? Répliquai-je curieusement.
- Je constate ces derniers temps, une chute progressive de tes résultats assez conséquente et j'aimerais te faire part de mes craintes quant à la validation de ton semestre si tu ne te reprenais pas.

    Je restais assez dubitatif sur ses paroles. Je m'étais pourtant assurer à garder un rythme soutenu pour éviter ce genre de situation. Je regrettais soudainement amèrement mon absence cette semaine. Pris de culpabilité, je ne sus quoi répondre. Mais au fond de moi, je connaissais la raison de ce défavorable déclin. Ma vie personnelle devenait beaucoup trop lourde à gérer et cela empiéta plus que je ne le souhaitais sur ma vie professionnelle.

- J'ai eu vent de ta situation financière et de la difficulté à suivre les cours dans des conditions optimales.
- Je...

    Il se leva de son siège et fit le tour de son bureau désordonné. À un pas de moi, il me surplomba de sa grande taille et posa sa main de manière désinvolte sur mon épaule. Mon cœur accéléra, je fus intimidé et une aura inquiétante émana de lui.

- Tu es une personne intelligente et ton classement n'est pas si mauvais, peut-être... devrais-tu réfléchir à une potentielle aide extérieur...

    Mon regard fléchis et de lugubre pensées émergèrent. Je ne pus m'empêcher de me remémorer la situation précaire dans laquelle je subsistais.

- N'as-tu pas de la famille ou une quelconque tierce personne qui puisse te soutenir ?
- Je... ne sais pas... Soufflai-je.
- Je ne veux pas te mettre la pression mais si ça ne s'arrange pas, ton avenir en pâtira.