Chapitre 11 - Un inconnu pas si inconnu

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Narrateur: Jessica

Je reste encore une quinzaine de minutes couchée sur l'herbe à sécher mes larmes puis lorsque je regarde l'heure sur mon phone,  je vois qu'il est déjà dix-sept heures trente. Les autres vont s'inquiéter si je ne rentre pas maintenant.  Je me relève et descends la colline pour rejoindre la ville en contre-bas, le soleil couleur rosé à l'horizon baigne Londres d'une douce clarté et les lumières de la ville me font penser à de minuscules étoiles qui éclaireraient les rues. Je marche d'un pas pressé car je veux être rentrée avant que la nuit ne soit complètement tombée. Je n'ai jamais aimé me promener seule dans la rue après que la nuit ait installé son ombre menaçante. Lorsque j'étais petite, dès qu'il faisait nuit et que nous étions encore dehors, je me mettais à pleurer et ma mère devait me porter jusqu'à la maison car je refusais d'avancer un pas de plus. Alors dans ces moments là,  ma mère me prenait dans l'étreinte rassurante de ses bras, j'enfouissais ma petite tête à boucles brunes dans son cou et respirais son odeur de pêche familière qui apaisait mon angoisse et elle me portait sur ses épaules jusqu'à la maison familiale éclairée. Par moment, j'aimerais tellement retrouver cette insouciance d'enfant, pouvoir être rassurée par ma mère, ne pas savoir à quel point la vie d'un adolescent-adulte est dure et remplie d'embûches,  j'aimerais tellement retrouver ce bonheur disparu depuis bien longtemps, trop longtemps même. Je marche d'un pas rapide jusqu'à la station de métro la plus proche. Je m'engouffre dans cette gare souterraine éclairée d'une lueur rassurante par rapport au dehors où la nuit tombe vite et est déjà presque installée.  Nous sommes le samedi 03 décembre,  en plein dans l'hiver glacial londonien. Je cherche la bonne rame avant de pénétrer dans un métro déjà bien remplis par les travailleurs rentrant du travail . Je réussis en me faufilant à trouver un siège de libre.  Une fois installée,  je m'amuse à regarder cette foule humaine. Il y a ceux qui, malgré qu'ils aient quitté le travail, continue de pianoter sur leur Lap top dernière génération,  clairement les gens travaillant dans des bureaux style avocat,  notaire,  banquier,  PDG d'une grosse entreprise, ... Il y a ceux qui lisent les nouvelles qu'ils n'ont pas encore eux le temps de lire. Puis il y a les étudiants de facs ou d'universités qui parlent entre eux par petits groupes,  commentant les cours d'un prof ou encore des filles qu'ils ont croisés dans leur établissement pour les garçons, les filles, elles, parlent beauté,  shopping ou encore garçon et critiquent les autres filles qui n'ont pas le même look qu'elles.  Et enfin il y a ceux qui, comme moi, sont un peu là par hasard, rentrant de leur promenade ou de leur virée shopping et retournant à leur domicile.  Lorsqu'une voix électronique annonce mon arrêt,  je me lève et essaye de me faufiler à travers le wagon pour sortir.  Une fois arrivée à mon arrêt,  je descends et me fait emporter par les voyageurs jusqu'à ce que la foule se disperse dans toutes les directions de la capitale anglaise une fois arrivé à nouveau à l'air libre. De fins flocons descendent du ciel en tourbillonnant et viennent se loger dans mes cheveux et sur mon manteau. Je me mets à grelotter et croise mes bras sur ma poitrine pour me tenir chaud.  Je marche d'un bon pas, pressée d'arriver dans la chaleur et l'intérieur protecteur de l'appartement.  Mais je glisse sur le bitume gelé, m'étalant de tout mon long sur le trottoir enneigé, mon visage venant rencontré le goudron, rappant ma joue ainsi que mon menton et une partie de ma lèvres inférieure. Hébété par le choc, mon esprit ne réagis plus et je reste à terre.  J'entends une voiture s'arrêter à côté de moi, j'entends des pas se rapprocher puis je vois une main se tendre vers moi.

-Besoin d'aide mademoiselle? Demande une voix grave qui appartient sûrement à un homme.

Je prends la main que cet inconnu me tend et il m'aide à me remettre debout.  Lorsque je lève mes yeux pour voir qui est cet inconnu et le remercier de son aide, je me retrouve face à ses yeux bleus océans que je connais. Cet inconnu n'est d'autre que Tyler bien sûr! Pourquoi se trouve t-il toujours sur mon chemin?! Est-ce une coïncidence ou non?! 

Le coeur a ses raisons...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant