Le coeur a ses raisons...

Chapitre 1 - Retour à la case départ

Narrateur: Jessica
• Le 22 mars 2014•

Et voilà! Nous sommes de retour à la case départ, nous sommes à nouveau comme deux inconnus. Sauf qu'à la différence de la première fois, cette fois-ci nous faisons semblant de ne pas nous connaître. Je le vois, assit au bar avec ses potes, dos tourné à moi, entrain de se soûler la gueule et de rire à des blagues puérils d'hommes. Tandis que moi je suis assise à une petite table ronde près de la porte d'entrée de l'établissement, un verre de vodka-coca à la main, perdue dans mes pensées. Comment en sommes-nous arrivés là alors que tout semblait enfin aller pour le mieux? La réponse est simple. Notre côté sombre, on a beau essayer de le cacher, de l'enfouir au plus profond de nous-même, de le détruire, il y a toujours un jour où il ressortira et fera des dégâts. C'est ce qui se passe entre Tyler et moi. Les aspects les plus mauvais de notre personnalité ressortent, créant une énorme bombe entre nous deux, une séparation.
Je regarde à nouveau dans sa direction. J'observe son dos musclé que l'on distingue parfaitement à travers son t-shirt. Ce dos où j'aimais tant y poser ma tête en entourant sa taille de mes bras pour le réconforter, lui prouver mon amour ou tout simplement passer mes mains caressantes dessus lors de nos étreintes. Puis mon regard monte sur son cou où j'aimais y déposer de tendres baisers qui le faisait frissonner, ses cheveux courts couleur châtain où je passais mes mains dedans lors de nos longs baisers.
Lorsqu'il tourne sa tête dans ma direction, je peux apercevoir ses yeux bleus océans si sublime, ce regard dans lequel j'aimais tant me perdre. Si il y a trois mois de cela, on m'aurait dis qu'un jour j'allais vivre ce que j'ai vécu ces trois derniers mois, j'aurais tout de suite ris à la figure de celui qui m'aurait dit ça et lui aurais dit d'aller se faire foutre avec ses bêtises. Mais aujourd'hui toute cette situation est bien réelle et me brise de l'intérieur. En cet instant, j'aimerais avoir le pouvoir d'effacer le passé, effacer ces trois mois car oui, j'étais mal avant mais bien plus heureuse quand même qu'aujourd'hui. Avant j'étais forte et personne n'avait intérêt à venir m'embêter sinon il savait ce qui l'attendait. Aujourd'hui, je suis vulnérable à tout ce qui m'entoure et je déteste être vulnérable. Voilà comment tout à commencé, ce fameux 02 décembre 2013.

•Flashback, le 02 décembre 2013•

Je viens de finir mon boulot au studio de danse. Je donne des cours de Hip-Hop du mardi au vendredi à des gamins âgés de dix à quinze ans.
La danse est la seule chose que j'ai réussi dans ma vie, le reste n'a été que désastre. Alors en sortant à seize ans de l'école, comme j'étais une mauvaise élève car de toute façon l'école, je n'en ai jamais rien eut à foutre, j'ai recherché du boulot et lorsque j'ai vu cette annonce recherchant un professeur de Hip-Hop dans une petite école de danse près de chez moi, j'ai tout de suite postulé.
J'ai dû me battre pour avoir ce poste car beaucoup d'autres personnes avaient eux aussi postulé et tous possédaient une qualification de prof de danse alors que moi je n'aie rien. Mais j'ai travaillé dur, la danse étant le seule domaine dans lequel je fais les choses à fond, et malgré que je n'ai aucune qualification, j'ai réussi! J'ai décroché le poste. Depuis, cela fait une année que je travaille là et tant que la patronne est fière de moi alors tout va comme sur des roulettes.
Bref, il est seize heures trente, mon dernier cours de la journée vient de se terminer.
Je me rechange dans le petit vestiaire réservé aux professeurs qui est attelé à la salle de danse et sors du bâtiment.
Nous sommes début décembre et le froid hivernal comme à être bien présent à Londres. Il doit en tout cas faire zéro degrés, j'en frissonne malgré mon manteau épais et remonte mon écharpe sur le bout de mon nez. Je me dépêche de me rendre jusqu'au bar situé à deux pas du studio et une fois assise, commande une vodka coca.

J'ai pris l'habitude de venir boire un verre ici le mercredi et vendredi soir après le boulot. Une façon pour moi de me détendre car seul l'alcool m'y aide, embrumant légèrement mon esprit qui ne plus pense au cauchemar qu'est ma vie le temps de quelques heures. De plus, ce bar est le seul qui ne m'ai pas demandé ma carte d'identité qui leur montrerait que je suis encore mineur et qu'il est donc formellement interdit de me servir de l'alcool fort telle que la vodka.
Un groupe de quatre gaillards entre dans l'établissement mais je ne leur prête pas plus attention qu'un simple coup d'oeil. Les quatre s'asseyent sur les tabourets du bar et commandent leur boissons.
Une heure plus tard, je suis toujours dans ce bar, mon deuxième verre de vodka devant moi et les quatre gars aussi. Eux, commencent à être sérieusement éméchés, sauf un seul qui me regarde avec insistance, depuis qu'il est arrivé avec son groupe, de ses yeux bleus qui rappellent un océan.
Soudain les trois autres regardent eux aussi dans ma direction avant de chuchoter à l'oreille de celui qui me regarde et une minute après, mister océan s'approche de moi.
Il est grand, très grand même, je dirais dans les un mètre quatre-vingt. Il a des yeux bleus océans que j'ai déjà repéré, des cheveux châtains coupés très courts et il porte un jeans bleu denim troué, une veste en cuir noire, un t-shirt blanc légèrement transparent qui laisse apparaître le contour des tatouages ornant son torse bien dessiné et des baskets noirs.
Il s'approche de moi, son haleine remplit d'alcool et me dit:

-Salut beauté, moi c'est Tyler mais tu peux aussi m'appeler Ty. Ça te dirais de venir chez moi ce soir ma poupée?