L'inespérée

* Chapitre 18 - Léana

Je rentre chez moi rapidement toujours les nerfs à fleur de peau. Théo me donne la haine et l'envie de lui en coller une ne diminue pas. J'ai des images plein la tête de ce qu'il peut bien faire avec cette fille à l'heure actuelle.

À peine arrivée que je flanque la porte comme à mon habitude et vais directement m'enfermer dans ma chambre sans calculer ma mère que se prépare à partir je ne sais pas où. Pas d'humeur à parler avec qui que se soit, je ferme ma porte à clé et ne lui réponds pas quand elle me demande si ça va derrière le montant. J'ai besoin de temps pour me calmer et digérer ma dispute avec Théo. Allongée dans mon lit, j'attrape mon casque et commence à me détendre en entendant les premières notes de musique. Soulagée de pouvoir faire taire mes pensées. Je ferme les yeux et reste longtemps étendue sur mon matelas à écouter toutes les chansons de ma playlist. La colère finit par diminuer bien que l'écœurement de l'imaginer avec cette pétasse ne part pas. Le pire c'est que cette fille avait l'air vraiment gentille. J'aurais préféré avoir affaires à une grosse connasse plutôt que cette superbe nana qui sourit tout le temps. C'est décidé je la déteste !

Je rage en silence et me redresse quand je sens mon téléphone vibrer contre ma hanche. J'hésite mais fini quand même par l'attraper pour regarder qui essai de me joindre. Sans prendre le temps de l'allumer je m'en saisi et sors de ma chambre pour aller me chercher un truc à grignoter. La maison semble vide, Charles n'est pas encore rentrer des cours. Ce qui me laisse encore un peu de temps de répit. J'espère que Théo ne va pas débarquer ce soir, je ne suis pas sur de pouvoir réussir à retenir les mots sanglants que je me suis retenue de lui dire. Faut dire qu'avec le peu de temps qu'il passe à la maison ces derniers jours, ou même c'est derniers mois, c'est peu probable qu'il passe. Depuis que mon père l'a renvoyé en foyer, il est distant avec tout le monde. Je peux comprendre qu'il leur en veut j'ai moi même eu beaucoup de mal a accepté qu'il le vire de la maison aussi facilement alors que nous étions la seule famille qu'il avait. J'ai essayé de les faire changer d'avis mais rien n'a pu les convaincre. Mon père était persuadé d'avoir raison et que la seule façon pour Théo d'arrêter ses conneries était de resserrer les fisses. Je ne sais pas s'il avait raison mais je crains que Théo voit ça d'une façon différente. J'ai peur qu'il est l'impression que les seules personnes qui lui reste ne le repousse à son tour.

Je soupire, lassé de toujours me prendre la tête avec lui. Pas sure qu'il pense autant à moi à l'heure qu'il est. J'allume la télé pour avoir un son et me dirige dans la cuisine ou je trouve un mot laisser par ma mère m'expliquant qu'elle est partie faire des course et qu'on pourrait parler lorsqu'elle rentrerait. Je le repose là ou je l'ai trouvée et me sers un verre d'eau et me me prépare une crêpe avant d'aller poser mon cul sur le canapé ou je finis enfin par allumer mon téléphone et y trouves un message de Travis.

Salut tu vas bien ? Tu es partie si vite que tu en as oublié ton sac tout à l'heure. Je suis pas très loin de chez toi tu veux que je te l'apporte ?

Merde qu'elle conne ! J'étais tellement concentré sur Théo que j'en ai oublié mes affaires en lui courant après. J'ai planté Travis qui plus est. Le pauvre, on avait prévu d'aller boire un café ensemble. Ça faisait un moment qu'on essayait de se caler un jour pour se voir en dehors du lycée.

Salut, désolé pour toute à l'heure j'avais une urgence. Oui je veux bien.

Une urgence, qu'elle connerie. J'aurais mieux fait de rester le cul poser avec lui, ça m'aurait éviter de finir sur les nerfs. Je verrouille mon téléphone après avoir tapé ma réponse et attend qu'il arrive. Je m'en veux de l'avoir laissé en plan devant le lycée sans aucune explication. Il a pas du comprendre pourquoi j'avais accepté son rendez vous si s'était pour m'enfuir au bras de cet imbécile de tatoué. Travis ne fait pas parti de ses gens qui pensent que Théo et moi nous détestons simplement. Bien que je ne lui ai jamais parlé explicitement de nous, il n'est pas dupe et se doute que notre relation est plus complexe que de simple amis qui se chamaille pour un oui ou pour un non. Je connais depuis le collège. Nous avons atterri dans la même classe en sixième et sommes vite devenus de très bon amis. Surtout quand on a appris que nos mères se connaissaient depuis le lycée. Mais notre relation n'a jamais été beaucoup plus loin. Enfin jusqu'à ressemant. J'ai toujours su que Travis avait des sentiments pour moi. Il n'a jamais été très doué pour le cacher. Il n'a pourtant jamais rien tenté avec moi jusqu'à ce qu'on arrive au lycée. Et je dirais même heureusement. Au collège je n'avais d'yeux que pour l'ami de mon frère et j'ai beau avoir une petite amourette en troisième je savais que ça ne durerais pas. Être avec Travis à cette période aurait été une erreur qui m'aurait sans doute coûté son amitié. Mais aujourd'hui les choses sont différentes. Travis se montre plus entreprenant et semble s'être trouvé une confiance en soi qui lui fait pousser des ailes avec moi. Là ou avant le contact physique semblait être une limite infranchissable, aujourd'hui il ne se prive plus de poser sa main sur ma cuisse ou dans le bas de mon dos. Flirte ouvertement avec moi et m'accorde un tel degré d'affection que j'en rougirais si j'étais plus niaise. Je sais pas ce qui a pu se passer pour qu'il décide de changer autant avec moi, mais je mentirais si je disais qu'il m'était indifférente. Avant lui je ne me voyais pas être avec quelqu'un d'autre que Théo même si je savais que nous ne serions jamais réellement ensemble. L'idée de vivre quelque chose d'aussi fort avec un autre homme était une chose qui n'avait aucun sens à mes yeux. Pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi à l'aise avec quelqu'un pas même avec Théo. Travis voit quelque chose en moi qui le pousse à toujours tout mettre en œuvre pour que je me sente bien . Il est plein d'affection et se soucie sincèrement de ce que je ressens. Il ne pousse jamais à bout, respect mes limites et accepte que je veuille prendre mon temps parce que tout ce qui semble vouloir c'est être avec moi. À la différence de Théo. J'en suis arrivé à un point ou je sais avoir des sentiments pour deux types totalement différents l'un de l'autre et je sais que je vais devoir prendre une décision. Je fermes les yeux et tente de reprendre mes esprits. Il est encore trop tôt pour penser à ça.