Chapitre 9 - Théo

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Léana s'avance dans ma direction toujours le regard rivé au mien jusqu'à qu'elle ne puisse plus le faire. Moi je la regarde toujours et m'appuie sur l'îlot central de la cuisine en croisant les bras sur ma poitrine, me préparant à savourer le futur spectacle que j'ai déjà vu se jouer une centaine de fois. Comme prévu Léana râle parce qu'elle ne parvient pas à ranger l'assiette dans le placard fixé au mur dû à sa petite taille et moi je la mate sans rien dire bien trop amusé pour aller l'aider. Ma chieuse préférée se met sur la pointe des pieds dans l'espoir de gagner les centimètres qui lui manquent et se plaint que le meuble est trop haut. Le bras tendu, le torchon sur l'épaule, je regarde son chemisier bleu se relever lentement dévoilant le bas de son dos sexy. Léana est une belle femme, elle l'a toujours été. Un corps athlétique du au nombreuse années à pratiquer de la danse et des formes à se faire damner, elle est pile comme j'aime, ni trop ni pas assez. S'habille avec des affaires près du corps qui ne laisse pas beaucoup de place à l'imagination. On ne peut pas passer à côté de sa beauté et je ne suis pas le seul à l'avoir remarquer. En juger par tous les regards aguicheurs des mecs quand ils la croise, je ne pense pas me tromper quand je dis que Léana plaît. Elle plaît beaucoup. Trop même.

- Dis, ça te dirais pas de venir me donner un coup de main à la place de me reluquer, lance la voix de ma chieuse me ramenant à la vie.

Un sourire narquois se pose sur mes lèvres. Je fais glisser lentement mon regard sur son corps m'arrêtant sur ses formes mises en valeurs dans son jean. Je prends mon temps pour l'agacer un peu plus sachant que ses yeux sont fixés droit sur moi. J'adore la regarder, je sais que ça l'énerve autant qu'elle aime ça. Je me lèche la lèvre satisfait et lui fait un clin d'œil aguicheur.

- Un corps c'est un corps mon ange. C'est fait pour être regardé, je lâche pour l'énerver.

Léana me fusille du regard et moi je continu de sourire. Après quelques secondes ou on joue à qui lâchera le regard de l'autre en premier je finis par me décider à bouger pour l'aider. Je m'avance derrière elle lentement comme un prédateur sur sa proie et l'écoute prendre une longue inspiration tendu. Je reste quelque instant derrière elle sans la toucher. Regardant la chair de poule lui monter sans que je n'ai le besoin de poser mes mains sur son corps. Je me joue de mon souffle dans son cou pour la rendre toute chose. J'aime comment son corps réagit au contact du mien. Léana est une tigresse, elle a un foutu caractère et se fait un malin plaisir de me mettre sur les nerfs rien pour sa satisfaction personnelle. On se pousse à bout mutuellement. Elle et moi c'est électrique et ça la toujours été. Quand on était môme on se chamaillait tout le temps. Passait notre temps à nous prendre la tête pour un oui ou pour un non. Pourtant on était aussi très proche. Léana a toujours été protectrice avec moi, me défendait face à des brutes sans avoir peur. Mais elle ne m'a jamais pris en pitié. Comme elle me l'a dit une fois elle est la seule à avoir le droit de me faire du mal. La seule à être en capacité de me briser tout comme je suis le seul à pouvoir le faire avec elle. Et elle est aussi la seule à avoir le droit de me soulager. Léana est mon ange. Me donne toujours ce dont j'ai besoin avant même que j'en prenne moi même conscience. Elle est autant capable de tendresse à mon égard que de me mettre à genoux devant elle. C'est peut être bizarre comme relation mais je ne la changerais pour rien au monde. Aux yeux des autres, elle et moi on se déteste. On passe notre temps à nous disputer. Les gens ne peuvent pas comprendre que c'est notre façon de nous aimer. D'une manière brutale certes mais surtout passionnée. On est la même face d'une même pièce.

Toujours derrière elle je lève lentement mon bras pour aller saisir l'assiette qu'elle tient toujours. Je frôle le bout de ses doigts en la lui retirant et sourit en la regardant serrer les dents. Mon ange a les nerfs de ne pas réussir à contrôler ses ardeurs.

- Regarde c'est facile, il suffit de lever le bras, je lâche taquin pour l'irriter encore plus en rangeant la vaisselle avec facilité dans le placard.

Coincée entre mon corps et le meuble ma chieuse préféré ne bouge pas. Elle pourrait s'enfuir je ne l'en empêcherait pas mais elle semble figé. Les mains agrippées au comptoir, je les vois se blanchir tant elle sert fort. Je me rapproche un peu plus. On est si prêt que je sens la chaleur de son corps m'entourer mais aucun contact n'a lieu mis à part celui de mon nez que je glisse derrière son oreille. Mes lèvres frôle le haut de sa nuque et je l'entends déglutir. Elle sent bon, une odeur bien à elle qu'il est impossible de définir. J'écarte ses cheveux attacher en une queue haute sur sa tête pour avoir un meilleur accès.

- Ta rien à dire mon ange ? C'est bien la première fois.

Ma réplique semble la réveiller d'un coup et Léana reprend vie sous mes yeux. Avec un regard déterminé elle se retourne pour se retrouver face à moi. Je souris encore satisfait de la lueur dans ses yeux. Elle va m'en faire baver. Avec une audace que je lui reconnaît bien elle franchit la barrière que je maintenais et colle son corps contre le mien. Je la vois sourire quand une idée lui traverse l'esprit. Mon ange rapproche son visage du mien. Si près que son souffle est sur mes lèvres. Mon sourire disparaît dans la seconde et mon regard, je le sens, devient plus dure. Je ne sais plus quoi regarder, mon regard s'alterne entre ses yeux et ses lèvres si désireuse. Je ne suis qu'à quelques centimètres du paradis et je ne peux pourtant pas franchir cette distance. Je sers les dents à mon tour afin d'essayer de me contrôler tandis que son sourire s'élargit. Elle a reprit le contrôle et c'est elle qui mène la danse à présent. Je crois bien qu'elle va rompre la distance qui nous sépare et briser cette règle silencieuse qui pèse entre nous. Léana ne me touche plus depuis bien longtemps. Sauf quand c'est pour m'énerver. Il réside entre nous une tension trop dévorante que nous n'assouvissons jamais. Pourquoi ? Parce que je ne veux pas d'elle de cette façon. J'ai envi d'elle c'est certain mais je me refuse à franchir cette limite. Je préfère la désirer de loin plutôt que de la toucher et ça elle l'a très bien compris. C'est aussi pour ça qu'elle me déteste autant. Elle ne comprend pas mes décisions et m'en veut de les lui imposer quand c'est moi qui commence ces petits jeux. Son regard me défi de reculer le premier ou de combler l'espace qui nous sépare et moi avec ma foutu fierté je mis refuse éperdument. Je sens sa main poser sur ma poitrine descendre lentement sur mon abdomen. Je déglutis et me lèche la lèvre d'anticipation. Je ne sais pas si je veux qu'elle s'arrête ou si je veux préférerais que ça prenne fin. Je la sens tirer mon t-shirt vert le haut pour pour poser sa main sur ma peau. Mon ange ne sourit plus et me regarde avec cette flemme qui me tente d'enfreindre toute les règles. Je n'ai pas senti sa peau sur moi depuis ce qui me semble être un temps infinissable. Son corps toujours maintenu entre le mien et le meuble je me rapproche d'elle et attrape le plan de travaille de la même façon qu'elle tenait quelques minutes plutôt. La tentation est si forte que je suis à rien de craquer quand la voix de son frère finit par me mettre les pieds sur terre.

- Mec tu fous quoi ? J 'ai trouvé un film, vient poser ton cul avec moi, lance la voix de Charles depuis le canapé ou je l'ai laissé.

Je lâche malgré moi un soupire que je serais définir entre le soulagement et la frustration d'avoir été interrompu. Je sens les ongles de mon ange s'enfoncer dans mes abdominaux de façon à laisser une marque, et descendre jusqu'à la monture de mon jean quelle attrape. Je ne peux me retenir de poser mes lèvres sur elle, et dépose un baiser dans son cou tandis quelle me murmure à l'oreille.

- Dommage, me souffle t-elle avant de filer comme ci de rien n'était. Me laissant pantois dans la cuisine.

L'inespéréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant