Chapitre 10 - Théo

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Je la regarde disparaître et ai l'impression de retrouver mon souffle comme ci de sa simple présence parvenait à priver mon corps de l'oxygène dont il a besoin pour vivre. Comme ci elle devenait le souffle dont j'avais besoin le temps qu'elle est dans les parage. Je suis ses mouvements la regardant se dandiner de façon provocante pour m'allumer un peu plus, certaine que je ne la quitte pas des yeux, jusqu'à ce qu'elle s'installe sur le canapé ou est allongé son frère. Je souris et secoue la tête amusé. Cette nana finira par avoir ma peau c'est certain.

Je reste quelques instants supplémentaire dans la cuisine afin de reprendre mes esprits et retrouver contenance. Je l'entends discuter comme ci de rien n'était avec son frangin, se chamaillant avec lui sur le programme qu'il a choisi. Visiblement, elle n'a pas l'intention d'aller s'enfermer dans sa chambre et a décidée de rester avec nous squatter devant l'écran. Non pas que ça me dérange, Léana est collée à nos basques depuis qu'elle est gamine. Charles et moi avons seulement un an de différence avec elle ce qui fait que où son frère allait elle y allait aussi. Pas étonnant qu'elle est se fichu caractère quand on sait les endroits ou elle nous a suivit. Souvent en douce à cause de nos nombreux refus puis elle finissait par sortir de sa cachette quand on ne pouvait plus faire machine arrière et la reconduire chez leur parents sans se faire chopper. Une vraie tête de mule cette nana.

Je passe ma main dans mes cheveux et tire dessus avec force comme il m'arrive souvent de le faire quand je suis à cran ou sur les nerfs et me décide enfin à sortir de ma cachette. J'attrape par la même occasion un paquet de chips que je dépose sur Charles en atteignant le canapé. Mon pote me sourit comme ci je lui ramenais le saint Graal tandis que ça sœur fait comme ci je n'existait pas. Bien, on dirait qu'elle est décidé à m'ignorer. Avec elle c'est tout ou rien. Soit elle prend tellement de place qu'il est impossible de passer à côté d'elle soit elle la ferme et on se demande ce qui peut bien lui passer par la tête. Une vraie tornade qui déboule à l'improviste et qui change tout dans nos vies avant de disparaître. Sans plus prêter d'attention à elle, je pars fouillé dans ma veste à la recherche de mon paquet de clope. Le seule remède à tout mes maux. Mais bien évidemment, comme la poisse n'est jamais loin, ce dernier est vide. Je le sers dans mon poing frustré attirant le regard de Charles. Mon ami me sourit comprenant ce qui me fait chier.

- Regarde dans la poche de ma veste il y a ce qu'il te faut.

Je suis ces indications sans plus attendre et attrape dans sa poche intérieur l'étui dans lequel il cache ses merveilles. J'en attrape trois avant de le ranger et de me diriger vers la baie vitrée qui mène au jardin. Une petite brise souffle mais il fait encore bon. Le mois de septembre vient juste de commencer et les températures sont encore chaudes même si la canicule est passée depuis quelques semaines déjà. Je n'aime pas vraiment l'été, je suis plus un mec hivernale mais j'apprécie quand même de pouvoir sentir le soleil sur mon visage. J'allume ma cigarette, pour une fois du premier coup et prend une longue taf pour relâcher la pression que Léana a fait monter en moi. Je mate le décors pour penser à autre chose. Le jardin n'a pas changer mise à part l'herbe qui est un peu plus longue que d'habitude. Tom n'a sans doute pas encore eu le temps de la tondre. La petite terrasse est toujours aménager de cette table de jardin en bois que j'ai toujours connu ainsi que de chaises qui l'accompagne. L'immobilier a prit un petit coup de vieux mais il reste en bonne état. La cabane ou on jouait près du terrain de foot seulement équiper de ses défenses est envahit de toiles d'araignées ce qui n'est pas vraiment étonnant quand on sait que plus personne joue dedans depuis quelques années maintenant. Le temps passe et même les cousins cousines de Charles et Léana semble désormais trop vieux pour aller s'y réfugier. Je ne serais dire le nombre d'heure que j'ai passé ici à jouer. Putain j'ai plus mis les pieds dans ce jardin que dans celui de mon oncle. Ici je me suis senti enfant pendant les quelques heures ou je jouais avec Charles et Léana. C'est ici qu'on s'est construit notre monde imaginaire. Pirates, espion, chasseur, policier, voleur, jardinier quand on aidait Anne avec ses fleurs et ses légumes ou peintre quand Tom repassait la porte. Je ne revois encore avec nos déguisement sauter et courir partout. Mes plus beaux souvenirs se trouvent avec eux.

***

Ça doit bien vingt minutes que j'ai le cul posé dehors perdu dans mes pensées. J'ai fumé deux des trois clopes que j'ai piqué à Charles et est la tête embrumé de trop de souvenirs du passé. Des bons pour une fois, ça me change. J'entre de nouveau dans la maison et jette un coup d'œil rapide à Léana qui se tend quand le vent entre dans la maison. Ou alors c'est de sentir ma présence va savoir. Je vais poser mon cul à côté de Charles, à l'opposer de sa sœur qui ne décroche pas ses yeux de l'écran. Je prends le temps de l'observer quelques instants avant de porter à mon tour le regard vers le film qu'ils regardent. Charles me tend son paquet de chips à moitié vide pour que je me serve.

- Qu'est ce que tu foutais pour mettre autant de temps ? me demande t-il pendant que j'attrape quelques chips du bout des doigts.

Je hausse les épaules sans lui répondre et il n'insiste pas. En silence on reste dans le canapé tous les trois. Sans nous chamailler pour une fois avant que leur parents ne finissent pas rentrer et qu'il soit l'heure pour moi de retourner au foyer.

L'inespéréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant