Prologue

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- Tu ne peux pas continuer à te comporter de la sorte Théo, me crie Tom plus énervé que je ne l'ai jamais vu.

Plus énervé encore que la fois ou il m'a surpris à fumer mon premier joint. Ou encore la fois ou je suis revenu chez eux avec mon premier tatouage sur le bras. Charles et Léana ont trouvés ça trop cool mais leur parents beaucoup moins. Faut dire que j'avais même pas encore quinze ans je peux comprendre pourquoi ils étaient furax contre moi.

Anne pleure, en marchant derrière son mari qui fait des grands gestes de bras en continuant à crier. Je marche plus lentement qu'eux, en colère contre moi même de les avoir encore entraîné dans mes emmerdes et qu'ils aient dû une nouvelle fois payer ma caution.

- On ne parle plus de t'es petites histoires avec tes potes de Souletaine là, me fait il en montant dans la voiture. Est ce que tu te rends de la gravité de tes actes, NAN MAIS EST-CE QUE TU TE RENDS COMPTE QUE TU RISQUES LA PRISON ? Continu t-il en haussant encore la voix. Je ne sais vraiment pas ce qui me retiens de t'en foutre une putain, finit il en claquant la porte.

Je souffle un coup avant de rentrer à mon tour dans la caisse. Je ne sais pas pourquoi je fais ça d'ailleurs. Je ferais mieux de me barrer et d'aller noyer ma haine dans une bonne bouteille de whisky poser dans un bar ou personne ne me fera chier. Ouais j'aurais du faire ça, ça m'aurait éviter d'assister à la colère du vieux de mon pote qui cogne le volant plusieurs fois sous la force de sa colère envers moi. Faisant retentir le klaxon sur le parking du commissariat ou j'ai atterri cette nuit. Depuis mes six ans, je ne l'ai jamais entendu hurler comme ça et encore moins perdre son sans froid. Des deux ça a toujours été Anne qui se fâchait le plus.

- Tom ! Crie sa femme la voix baignée de larmes. Arrête je pense qu'il a conscience de ce qu'il a fait.

- J'en ai rien à foutre de ce dont il a conscience ou non. Je suis fatigué de ton comportement, reprend il en me regardant dans le rétroviseur. Tu as tout pour être heureux Théo. Tu as une famille qui t'aime qui est là pour toi, qui te soutiens et accepte ton passé et ta souffrance mais pourtant tu continu encore et encore à faire les mêmes erreurs. Quand est ce que tu vas grandir bon sang. Tu vas bientôt avoir dix-huit ans, tu n'es plus un enfant qui peut se cacher derrière son passé.

Je sers les dents en l'entendant prononcer ces mots. J'ai du mal à les encaisser sans rien répliquer. J'ai envi de crier, de hurler à plein poumons que si justement, avec les merdes que j'ai eu dans ma vie ça excuse tout mais il ne pourrait pas comprendre parce que jamais il ne pourra ne serait-ce qu'imaginer le tiers de ce que j'ai vécu. Mais je ne dis rien. Je la ferme et regarde par la fenêtre pour ne plus croiser son regard. Je sais que si je l'ouvres je ne pourrais plus contrôler ce qu'il en sortira alors autant que je le laisse blablater tout seul.

***

On a passé le reste du trajet dans un silence de mort. Tom n'a plus décroché un mot et Anne a séché ses larmes, quand à moi je cogite comme un malade, vénère d'avoir fini chez les flics à cause d'un connard. Je n'ai aucun regret sur mon geste mais à je risque bien de finir en taule pour avoir cogné cet enculé. À tout les coups il va porter plainte et je ne pourrais plus échapper à mon destin après ça.

Arriver devant la maison, je suis le premier à descendre de la voiture. J'ouvre la porte en grand, si fort qu'elle percute le mur d'une manière brusque et me revient presque dans la figure. Léana assise sur le canapé du salon sursaute sous la force de mon geste, ne s'attendant sans doute pas à une telle arrivé. Elle me mate de travers pour lui avoir fait peur et se dirige vers moi quand elle remarque les bleus sur ma tronche. Je bouge de l'entrée avant qu'elle n'est eu le temps de m'atteindre et monte les escaliers trois par trois. J'ai envi de tout péter autour de moi et si je ne fume pas bientôt je risque d'éclater quelque chose.

L'inespéréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant