- Pour pas que tu es froid, je lance histoire qu'elle percute mieux le message que j'essaie de faire passer.
Je la vois déglutir avant de le saisir d'une main timide me faisant froncer les sourcils. Pourquoi elle réagit comme ça ? C'est pourtant pas la première fois que je lui prête mes fringues. Quand j'habitais chez eux elle venait elle même me les piquer pour sans servir de pyjama. La plupart du temps elle prenait celui que je m'étais dans la journée. Sans doute un délire de nana pour avoir l'odeur de son mec. Je hausse les épaules sans insister et retourne vers la fenêtre pour tirer une autre taf. Je la vois porter mon vêtement à son visage pour le sentir comme elle faisait autrefois avant de l'enfiler. Il est deux fois trop grand pour elle mais j'ai toujours aimé la voir porter mes zappes. S'était notre truc à nous.
- J'ai toujours adoré ce pull, commence t-elle. C'est celui que je portais le jour ou...
Ma chieuse préférée ne termine pas sa phrase. Elle en a pas besoin, savant très bien de quelle jour elle parle. Je retiens mon souffle sans m'en rendre compte à l'énonciation de ce souvenir que je refoule par peur de ne pas réussir à me contenir. Je regarde dehors pour ne plus la voir. Je comprends mieux pourquoi elle ne l'a pas pris direct, si j'avais su que s'était ce fichu pull, je lui en aurais donné un autre. Maintenant on est tout les deux pris au piège dans un moment qu'on s'est silencieusement promis de ne plus aborder. Enfin plutôt un moment que je nous ai silencieusement interdit d'évoquer sans lui laissé la possibilité de faire autrement. De toute façon, elle a jamais cherchée à remettre ça sur le tapis alors c'est qu'elle devait être d'accort avec moi.
Je finis ma clope rapidement pour tenter d'oublier cette incident et aussitôt cette dernière aplatie dans le cendrier sur le rebord de la fenêtre que je demande à Léana de m'en allumer une autre. Vu la tronche de mécontentement qu'elle tire elle est pas super emballée que je fume comme un pompier mais ne fait aucun commentaire sachant qu'elle je ne prendrais même pas le temps d'écouter ces remontrances à deux balles. Je fume pour oublier, et pour me pourrir un peu plus la santé. De toute façon c'est tout ce qui reste d'un minimum de sain en moi et c'est pas ça qui va me tuer. Ou peut être que si et qu'est ce que ça changerai. Quand t'es mort tu ressens plus rien, c'est l'avantage d'être si pied sous terre. Je suis pas suicidaire, j'en ai juste plus rien à foutre de ce que l'on pourra faire de moi alors que je fume ou non elle sera où la différence. Mes poumons sont déjà encrassés et mon cerveau accro alors pourquoi arrêter maintenant ?
Ma deuxième clope finit je fixe un point invisible et reprend mon calme petit à petit. J'ai toujours les nerfs pour ce qui vient de se passer mais au moins mes envies de tout casser me sont passées ce qui est en soit déjà une victoire. Léana n'a pas bougé et n'a pas reparler depuis que je lui ai filé mon pull. Je ne sais pas si elle rejoue encore et encore cette scène bandante dans sa tête comme moi je le fais depuis qu'elle a enfilée mon vêtement ou si elle est juste ailleurs. Avec elle c'est tout ou rien. Soit je lis en elle comme dans un livre ouvert soit j'ai aucune idée des pensées qu'elle peut bien avoir ce qui est pour moi une des choses les plus frustrante au monde. Je me fiche pas mal de ce que les gens pensent, de leur problèmes mais elle avec elle je peux pas m'en empêcher. Je voudrais tout savoir, dans les moindre petits détails. Je voudrais posséder chaque fibre de son être comme elle occupe le mien maintenant. C'est peut être bizarre vu comme ça. Bizarre de penser à quelqu'un de cette façon mais c'est tout ce que je peux faire. Je ne suis pas capable de l'aimer. Ni de trop prêt ni de trop loin. Pas capable de geste d'affection, de tendresse. Je ne sais pas être autrement que ce que je suis et je suis quelqu'un qui ne veut pas de Léana comme petite copine mais qui est pourtant attacher à elle comme à noyé à sa bouée. Quand je pense à elle je suis plein de contradiction. Je la veux sans la vouloir. Je veux être dans sa tête sans qu'elle soit dans la mienne. Je la veux loin mais est sans cesse besoin de sentir sa peau contre la mienne. Je la voudrais dans ma vie sans qu'elle ne compte. Mais le problème avec Léana c'est qu'elle est une tornade. Un vrai boomerang. Tu a beau l'envoyer très loin elle revient vers toi avec plus de force et d'entêtement. Elle balaie tout sur son passage et te bousille la tête à l'aide d'insulte et de quelque geste de tendresse quand tu en as besoin. Elle me pousse à bout tout le temps me met la rage et j'ai beau l'envoyer très loin à la fin elle revient toujours parce qu'on est deux aimant qui s'attire mais qui sont incapable de se retrouver. Voilà ce qu'est Léana. Elle est mon ange, mon opposé, ma sauveuse, mon démon, ma chieuse, ma garce, mais elle est là et elle me sauve. Elle est tellement présente dans mon esprit que vouloir plus d'elle en reviendrait vouloir connaître son essence. Ça en devient même nécessaire parfois. Elle est mon obsession. J'aimerais savoir si je suis autant entrer en elle qu'elle est parvenue à entrer en moi. Parce que je crois qu'on ne pourra jamais se donner plus.
Je passe ma main dans mes cheveux et tire dessus en soupirant attirant par la même occasion l'attention de ma chieuse. Sans que je n'ai besoin d'ouvrir la bouche elle sait qu'il est temps pour moi de partir et se lève pour se mettre à ma hauteur. Comme d'habitude elle est obligé de lever la tête pour pouvoir croiser mes yeux. On se mate sans rien dire pour ne pas briser ce moment avec des mots. Elle sait que je vais partir, que je vais disparaître pour quelques temps et que je vais plus répondre à ses messages. Elle est furax que je l'a mette encore de côté je le vois dans ses yeux mais elle ne dit rien. Non elle caresse simplement ma joue d'une main et pose l'autre sur mon torse là où elle peut sentir mon cœur qui bat. Elle me sent vivant sous ses doigts et c'est tout ce dont elle a besoin pour l'instant.
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L'inespérée
RomanceLui perdu dans le passé. Elle est la seule à pouvoir encore le sauver. Théo Quilmoild n'a pas eu une enfance simple. Traîné de foyer en foyer. Il a appris à ses dépends que la vie n'était pas toujours facile. Heureusement pour lui, elle a aussi mi...