Chapitre 11

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PDV Louis :

Quel con ! Je suis terriblement con, con, con. Maintenant il va croire que je le vois comme un ami seulement. Je viens de réduire le peu de chance que je le séduise à zéro %. Je suis un blaireau. Il n'y a pas d'autres mots pour me qualifier. J'aurais pu lui dire clairement autre chose mais non j'ai joué la carte de l'amitié. Alors que je sens comme des petits trucs dans mon ventre à chaque fois que je le vois ou l'entends. Je sais pertinemment que ça veut dire que je veux plus avec lui. Je ne viens pas de dire de me mettre tout de suite en couple avec lui. Parce qu'il est beaucoup trop tôt pour moi pour m'engager de nouveau avec quelqu'un. Mais, je ne dis pas qu'il ne se passera jamais rien. Mais d'une part je ne pense pas qu'il soit gay et d'autre part encore moins que je l'intéresse. Avant toute chose il va falloir que j'enquête sur son orientation sexuelle au jour d'aujourd'hui. Voici l'objectif de ce repas, je vais donc commencer dès maintenant avec quelque chose de très subtile :
– Tu en penses quoi de la mère de la petite Héloïse ?
Et là, il me fait quelque chose de très élégant. C'est-à-dire cracher de l'eau sur la table. Je pense donc que ce soit elle ne l' intéresse pas du tout ou soit il l'aime un peu trop à mon goût. Je suis peut-être un peu trop excessif pour parler comme ceci. Mais face à ce suspense insoutenable il me répond enfin :
– Je sais même pas qui c'est donc ça va être compliqué de m'intéresser à elle. De plus je pense qu'aujourd'hui je préfère les hommes.
Il ne pouvait pas y avoir plus grand retournement de situation. Comment il peut m'annoncer ça si calmement. Donc ça veut dire que j'ai peut-être une chance avec lui. Il faut que je tente une approche ce soir voici mon second objectif.

Tout le repas s'est super bien passé. On a pas arrêté de discuter et de rigoler. On a tous les deux éviter les sujets un peu trop épineux. En plus, ça me fait du bien de faire une pause avec Rose. Certes je l'aime plus que ma propre vie mais ça fait déjà plusieurs années que je n'ai qu'elle comme relation sociale. Je suis un adulte de 35 ans il va falloir que j'évite de n'avoir que comme occupation ma fille. Antoine me fait rire et me fait un peu oublier la tristesse qu'accompagne le souvenir de Julien à chaque fois que j'y pense. Avec lui, je me sens plus apaisé, moins angoissé. Je me sens un peu plus léger alors que nous avons seulement partagé un repas. Cela renforce le sentiment que j'avais au début. Il faut que je tente un truc dans un futur avec lui. Ce n'est pas une mauvaise personne malgré qu'il ait ses difficultés et ses blessures lui aussi. Il a l'air de me comprendre et de ne pas me juger ce qui est un exploit au XXIe siècle.

Nous sortons du restaurant et on se regarde comme si on attendait quelque chose l'un et l'autre. J'ai envie de l'embrasser mais je sais au fond de moi qu'il est trop tôt pour faire ça. Je l'embrasse donc sur la joue et je lui fais un dernier au revoir. Je pars dans ma voiture. Cette soirée m'a fait plus de bien que je ne le pensais. Une fois installé en voiture je regarde le rétroviseur et vois qu'il regarde la voiture. Ça fait quand même un peu psychopathe mais bon si c'est le seul point négatif de la soirée. Ça se voit qu'il est gêné et que lui aussi ça lui fait bizarre de rencontrer une personne dans un but autre que l'amitié. Car pour moi, ce dîner ce n'était clairement pas pour de l'amitié. Et j'espère qu'on recommencera encore et encore. Je roule tranquillement jusqu'à chez moi. Une fois arrivée à l'appartement je paye la baby-sitter et je m'installe dans le canapé avec les albums photos de Julien. Ce soir j'ai envie de les regarder et je sais que je ne vais pas pleurer parce que je suis déprimé mais uniquement parce qu'il me manque. Et je préfère de loin pleurer pour ça.

Adoption tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant