Chapitre 8

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PDV Antoine

Sans m'en rendre compte, je passe un superbe après-midi avec Louis et nos enfants. Ça fait longtemps que je n'ai pas autant ri. Il m'apporte de la bonne humeur. Je trouve que c'est une belle qualité. Il pourrait peut-être me plaire. Pourquoi je raconte ça, je ne pourrai jamais lui plaire. En plus il m'a vu bourré à moitié dépressif dans un bar glauque. D'ailleurs quand j'y pense il travaille dans ce bar glauque. C'est horrible, il peut pas travailler dans cet endroit. Louis est respectable et il a une fille. Je ne dis pas qu'il n'y a que des gens respectables qui peuvent travailler dans ces endroits mais pas Louis ! Il faut absolument que je le sorte de là. Après ma petite conversation dans ma tête Louis m'adresse la parole avec une phrase inattendue :
– Vous voudriez manger avec nous ce soir ?
– Oh oui ! C'est trop bien si Tim joue encore avec moi ce soir.
– Ça te dit Tim ?
– Oui papa...

Après cette décision commune, nous partons chez Louis pour un bon repas. Une fois arrivée, le jeune homme demande à nos enfants de se déchausser et d'aller jouer dans la chambre de Rose. On va donc faire à manger tous les deux et je viens de me rendre compte que je me suis fait piéger. Il va pouvoir m'interroger comme bon lui semble et je ne peux malheureusement pas lui résister. C'est un démon caché sous une bouille d'ange. Je pense que sa fille est pareille et que c'est comme ça que Tim s'est fait avoir lui aussi. Je pars peut-être un peu trop loin. Mais en même temps, c'est un peu flippant de me coincer comme ça dans une cuisine pour m'interroger sur mon ex femme. Il faut que je prenne mon courage à demain et que je lui raconte tout. J'espère sincèrement qu'il ne me jugera pas. Il ne manquerait plus que ça et je serai tout au fond du gouffre. Il ordonne alors  :
– Épluche les pommes de terre s'il te plaît je compte faire un gratin dauphinois avec du poisson.
– Euh... ok ça marche.
Alors celle-ci je ne m'y attendais pas du tout. Mais est-ce qu'il faut que je lui dise vraiment ? Oui, il faut que je lui dise. Comme ça on aura une relation saine, et je parle bien d'une relation d'amitié. Bons, allez je me lance :
– L'appel que j'ai reçu tout à l'heure c'était l'assistante sociale qui m'a menacé de me retirer la garde de Tim à cause de la pression de mes ex beaux-parents.
– Mais... Pourquoi il voudrait te retirer sa garde ? Tu es quand même son père et tu as l'air d'un bon père.
– La mère de Tim s'est suicidé parce que je l'ai délaissé. Et je sais que je suis majoritairement responsable de son décès. Ils pensent que la même chose va se reproduire avec Tim plus tard ; que je vais aussi le délaisser.
– À vrai dire, je ne connaissais pas ta relation avec cette femme mais je pense pas que tu sois si mauvais que ça. On a tous nos parts d'ombres, nos torts et j'en passe mais on reste des êtres humains avec des qualités énormément de défauts. Regarde, moi, par exemple je t'ai jugé sans te connaître à cause de mon ex-mari.
– Oui mais toi c'est pas pareil. Tu m'as jugé parce que tu as souffert dans le passé. Alors que moi j'ai délaissé ma femme égoïstement, j'en suis d'autant plus monstrueux.
À ce moment-là c'est le déluge de larmes. Je n'arrive plus à me retenir mais une main réconfortante et rassurante est sur mon dos. À ce moment-là je me dis que je peux m'en sortir grâce et uniquement grâce à cet homme.

Adoption tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant