The Jelly Beans

38🍬Qu'est-ce que le fuck ?

Je...

Euh...

Non mais vraiment...

QU'EST-CE QUE LE PUTAIN DE FUCK ?

Ok, ok, Citrus, fais comme dans les jeux vidéo. Observation, analyse, réaction.

Observation.

J'ouvre un peu plus mes paupières et la première chose que je vois, c'est la faible lumière provenant de dehors et venant éclairer mon armoire. Deuxième chose, mon corps sous ma couverture. Troisième chose, j'ai chaud alors que je sens ma peau pourtant totalement dénudée mais... avec quelque chose en plus.

Quatrième chose et la plus importante, il y a un bras sur mon torse et une tête contre mon épaule. Ça, ajouté à des petits gémissements de quelqu'un qui dort contre moi...

Ainsi qu'un parfum de barbe à papa.

Oh merde, merde, merde.

Analyse.

Pas besoin d'être un génie. Je ne tourne pas la tête par crainte mais je sais bien qui est là. À côté de moi.

C'est Cotton Candy, ma... « petite amie ».

Elle est surement nue, comme moi, parce que je sens quelque chose de mou contre mon torse qui doit clairement être un sein.

Retiens ton érection matinale, par pitié Citrus !

Comment est-ce que c'est arrivé ? D'ailleurs, est-ce que c'est arrivé ?

Réaction.

Je me décide à tourner la tête vers le visage de celle partageant mon petit lit à une place lorsque je retiens un cri de surprise en croisant son regard.

Elle me fixait depuis combien de temps avec les yeux grands ouverts ?! Ça fait tellement flipper, bordel !

« Salut, mon Limoncello. » murmure-t-elle en laissant un petit sourire se dessiner sur son visage.

Mon nez s'agite légèrement en sentant son haleine du matin qui doit être aussi terrible que la mienne.

Ça par contre, il n'en parle pas souvent dans les comédies romantiques que j'ai regardées. À croire que les gens se réveillent tous avec une haleine d'eucalyptus, sans caca d'œil et parfaitement coiffés.

— Salut, réponds-je en ramenant ma couverture jusqu'à mon nez. Euh... Est-ce qu'on a... ?

— Fait un scrabble ?

— Non euh...

— Je rigole ! Tu m'avais bien dit hier soir que tu prendrais du temps pour t'en souvenir. Surement l'alcool.

Je fronce les sourcils avant de me relever sur mes coudes et de constater qu'il y a bien quelques cadavres de bières aux pieds de mon lit.

Ce n'est clairement pas mon genre de boire autant ! C'est surement... Ah oui.

Les souvenirs remontent à la surface.

La supérette, la vue sur son décolleté et ses lèvres voulant m'embrasser. Ce parfum entêtant et ce son strident dans ma tête me faisant perdre conscience... Laissant la place à un autre Citrus.

Ce n'est plus du domaine de la crise d'identité là. Pop m'en avait reparlé il y a quelques jours :

« Tu appelles ça une crise d'identité mais c'est plus grave. Pas au point d'être schizophrène mais c'est plus un trouble dissociatif de l'identité. Ça affecte ta conscience, ton identité bien sûr, et ça peut aller jusqu'à ta mémoire. Pour l'instant tu te souviens de comment tu agis et tu arrives à reprendre rapidement le contrôle mais imaginons que tu aies une grosse crise liée à... je ne sais pas... un coup de stress ? Tu peux carrément avoir des pertes de mémoire de ce que tu as fait. Je me suis renseignée et ça correspond... C'est à cause de tes multiples traumatismes d'enfant que tu n'arrives pas à dissocier les souvenirs de l'autre Citrus et tes souvenirs. Ça crée un bordel monstre et te fait presque devenir quelqu'un d'autre. »