The Jelly Beans

22🍬Les filles avant les feels

« Pardonne-moi, j'ai été un vrai con ! »

La tête baissée et les bras tendus, mes doigts serrant la boite de réglisse, j'attends une réponse de Popcorn Caramel. J'ai réussis à me lever suffisamment tôt en ce lundi matin pour courir jusqu'à chez elle avec l'adresse donné par Minh-sensei avant qu'elle ne prenne le bus pour rejoindre l'Académie.

Sa maison est dans un quartier résidentiel plutôt chic accueillant de nombreuses « familles » de jelly belly. De ce que j'ai compris, Popcorn vit avec sa famille d'adoption, c'est-à-dire le mari de son ancienne elle et ses enfants à lui. La Pop précédente étant toujours en déplacement à l'étranger à cause de son métier d'ingénieur.

C'est un peu étrange comme famille mais en y repensant, pas tant que ça vu le personnage.

Je lève la tête vers Popcorn alors qu'elle rehausse ses lunettes et m'arrache la boite des mains avant de me passer devant pour rejoindre l'arrêt de bus. Je la suis et l'implore du regard de me dire quelque chose, ne serait-ce qu'une insulte, lorsqu'elle s'arrête et me détaille de la tête aux pieds.

— Tu es venu jusqu'ici en courant ?

— Ouais.

— Mais... On est à une heure à pied de l'Académie. Tu ne m'avais pas dit que t'étais du genre endurant ! Je dois le noter sur ma tabl-

Elle s'interrompt en voyant mon sourire s'étirer, sentant que son excitation de la recherche l'a emporté sur sa colère, avant de retrouver son air renfrogné.

— Ecoute, je suis vraiment désolé... J'aurais dû te prévenir samedi soir. Non, j'aurais dû venir, tout court. Je te raconte mes expériences à longueur de journée et même si c'est dans le cadre de ton étude, je sais que tu... Enfin... Moi je te considère comme mon amie.

— Et donc ?

— Et donc j'aurais dû agir comme un ami. Je « devrais ». J'aimerais en savoir plus sur toi et ne pas passer le temps ensemble à bosser nos cours ou ton étude. J'aimerais que... Je ne sais pas... Qu'on partage des passions ? Des activités communes autres qu'aller au Crazy Chicks avec Wild et les Cappu le samedi soir.

— Hum...

Sa réponse me fait angoisser alors que nous montons dans le bus, ignorant les regards surpris des autres étudiants me voyant y entrer. Nous nous installons dans le fond et je l'observe regarder avec attention par la fenêtre.

J'ai l'impression que plus elle se tait, plus je la perds.

— S'il te plait, Popcorn. T'es la seule à m'avoir adressé la parole sans me regarder comme si j'étais un détraqué. Bon... me voir comme un sujet d'expérimentation n'était pas forcément mieux.

— Hum hum.

— Et puis tu m'as fait confiance. Tu ne m'as jamais demandé si j'avais vraiment agressé Pina parce que tu sais que je suis innocent alors qu'on ne se connaissait qu'à peine.

— Tu n'avais pas une tête à faire des zestes déplacés.

Je fronce les sourcils alors qu'elle pouffe de rire dans sa main.

— Tu aurais pu faire un zeste en venant me voir samedi !

— Pop... réponds-je d'un ton irrité.

— Tu étais citron pressé de retourner dans ta chambre !

Je la perds définitivement lorsqu'elle laisse un fou rire l'envahir avec ses propres mauvais jeux de mot. Les gens se retournent vers nous et je suis obligé de cacher mon visage gêné avec ma main alors qu'elle s'en fiche complètement.