31🍬La rançon de la gloire

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Vendredi matin.

Rien d'inhabituel sauf un Red absent du dortoir et qui a dû partir plus tôt. Passons.

J'aurais voulu discuter avec lui de la chanson que l'on doit créer pour la fête de Noël, mais aussi de la proposition de Roy pour qu'il vienne chez nous pendant les vacances mais...

Red et moi, nous ne nous parlons plus vraiment. De maigres échanges, encore moins qu'avant et qui me font mal.

Je ne peux m'en vouloir qu'à moi-même.

À côté de ça, je ne suis toujours pas allé voir Cotton Candy pour parler de cette relation qu'elle veut « secrète ».

Franchement, après avoir entendu mes amis et l'avis de Roy, je m'en passerais bien d'être un petit-ami mystère. Surtout pour ma première relation de couple.

C'est donc la boule au ventre, le cerveau carburant comme à son habitude et une incertitude sur mon prochain contrôle d'anglais que je fais craquer les dernières feuilles d'automne sur le béton menant au bâtiment principal.

Mais je sens que quelque chose a changé et je sais déjà quoi. Un truc énervant.

« Salut Citrus ! Ça va ? Tu veux manger avec nous ce midi à la cafète ? »

Un groupe de fille toutes plus oubliables les unes des autres malgré leur beauté. Le genre qui était encore en train de rire de moi quand je me faisais défoncer la gueule dans le gymnase il n'y a pas si longtemps.

Je les chasse d'un revers de la main, l'air concentré, et esquive du mieux que je peux un nouveau duo de filles plus jeunes que moi lorsqu'on pose une main sur mon épaule.

— Yo ! s'exclame Pop en mâchouillant dans un bout de réglisse. On est à combien de pourcentage là ?

— Au moins 80%.

— Oua ! Ça a bien augmenté entre hier après-midi et ce matin !

— Tu en doutais ?

— Que la photo de mon meilleur ami dont le torse nu, musclé et tatoué dégoulinant d'eau allait faire le tour des réseaux internes de l'Académie ? Non. Que ça circule aussi vite ? Non plus. Que par contre, toutes les hypocrites se ruent sur toi comme si tu étais une palette de fard à paupières Yves Saint Laurent en solde ? Oui, j'en doutais.

— Comme quoi, la majorité des filles de l'Académie sont des affamées. Des louves cherchant le moindre bout de viande fraiche pour être la première à y goûter.

— Alors que d'habitude, c'est les mecs qui sont comme ça. Y'a pas mal d'égalité sur ce sujet ici !

Je hausse les épaules et ignore les étudiants me regardant soit avec envie, soit avec jalousie. Parce que oui, maintenant, il y a aussi des mecs qui me jalousent et veulent ma peau.

Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? J'ai juste maintenu mon corps en forme et ai bien caché ce dernier sous ma chemise et mon pull aux couleurs de l'Académie. Ok, ce n'est pas à la portée de tout le monde mais je n'y peux rien si j'ai été formaté dans ce sens.

— C'est relou, soupiré-je d'un ton las.

— Passer de « Pervers Acide » à « Citron désirable » ? Olala oui ! Grave relou !

— T'as compris ce que je voulais dire... On ne peut pas juste me laisser tranquille ? Je ne suis pas qu'un tas de rumeurs ou un corps athlétique ! J'ai aussi mon caractère et bordel, je suis sûr qu'il ne plairait pas aux filles m'accostant.

— Faut être accroché pour te suivre et apprécier ton acidité, eheh ! Mais oui, je comprends et je continue à tout noter. D'ailleurs, ça en est où l'histoire avec Cotton ? Parce que là, il y a ta « body revelation » d'hier qui a changé de nombreux paramètres de l'équation. T'as eu un sacré « glow up » pour la population féminine en à peine quelques heures.

The Jelly BeansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant